Mehdi, agent de la brigade verte, veille au respect de l’espace public

En quoi consiste le métier d'agent de l'environnement ?

Ma mission consiste à vérifier que les règles de propreté sont respectées dans la ville, en luttant contre les déjections, les dépôts sauvages et aussi contre les conteneurs non rentrés qui gênent la circulation des personnes à mobilité réduite. Quand les règles ne sont pas respectées, je verbalise les contrevenants. Au quotidien, nous pouvons aussi bien intervenir dans un secteur où des dépôts sauvages ont été signalés par des habitants ou le service de nettoiement,qu’effectuer une surveillance en îlotage fixe pour vérifier qui ramasse ou non les déjections.

Pour les dépôts sauvages dans une rue, nous sommes amenés à rechercher l’identité de leur auteur. C’est souvent une adresse trouvée sur un emballage ou à des informations fournies par les voisins qui vont nous mettre sur la piste. Parfois, nous ne retrouvons pas l’auteur du dépôt illicite. Dans tous les cas, on va entourer le dépôt sauvage d’une rubalise indiquant le montant des amendes encourues pour avertir de notre passage et dissuader les personnes de recommencer. Le service de nettoiement viendra ensuite le ramasser. Les agents de la brigade verte participent également aux opérations de propreté organisées dans différents secteurs d’Amiens, en collaboration avec les services concernés.

En patrouillant en uniforme, les gens viennent naturellement nous voir pour partager leurs préoccupations, qu’on transmet ensuite aux bonnes personnes. Bien entendu, on se doit de signaler aux services compétents toute situation où des personnes seraient en danger, par exemple une personne très alcoolisée qui titube, etc.

C’est aussi un travail d’équipe ?

À Amiens, on travaille toujours en binôme, soit le matin ou l’après-midi, en alternance une semaine sur deux. L’équipe du matin tourne de 6h à 14h, l’autre prend le relais de 13h à 21h. Afin d’être efficaces, on fait en sorte de transmettre les informations utiles aux collègues qui prennent la suite du service. En plus des deux équipes, le garde champêtre circule en journée. Au total, le service de la brigade verte compte 9 agents. Il est rattaché au pôle sécurité de la police municipale.

Êtes-vous équipé d’un PDA ?

Oui, ce PDA (assistant personnel -petit appareil numérique portable-) nous accompagne toute la journée. À sa prise de poste, l’agent consulte sur ce PDA ses messages et prend connaissance du programme de la journée avec les horaires d’intervention, les lieux où il doit se rendre. C’est au moyen de ce PDA que l’on dresse également les verbalisations. À chaque fin de tâche, on valide notre passage et on rédige un petit compte-rendu pour expliquer la situation, s’il y a eu une verbalisation, le contenu du dépôt sauvage, etc. L’information est transmise à notre chef, puis au service de nettoiement qui procède au ramassage.

Votre travail est-il majoritairement en extérieur ?

On est tout le temps dehors. On marche en moyenne plus d’une dizaine de kilomètres chaque jour, il nous arrive aussi de nous déplacer à vélo. Pour nos déplacements plus grands entre les secteurs, on utilise beaucoup le bus, c’est aussi une manière d’être repérés par la population. Par ailleurs, le service ne dispose que d’une seule voiture.

Quel parcours vous a conduit à cette profession ?

Après un bac et un BTS dans la conception industrielle automobile, j'ai effectué quelques petites missions en intérim. J'ai ensuite suivi une formation dans le domaine du contrôle de radiographie industrielle dans le nucléaire. Pendant 13 ans, je me suis rendu sur différents sites nucléaires partout en France afin de vérifier la robinetterie, détecter d’éventuelles fissures ou des défauts sur les installations critiques. Suite à une réorganisation du groupe où je travaillais, l'entreprise a voulu me muter dans une autre région, proposition que j'ai refusée pour des raisons personnelles. J'ai donc quitté l'entreprise via une rupture conventionnelle.

Inscrit à Pôle Emploi (Ex-France Travail), j'ai recherché un poste qui pouvait m'intéresser et susceptible de faire le lien avec mon expérience précédente. L'offre d’agent de brigade verte à Amiens s’est présentée et j'ai postulé. J'ai réussi le test écrit, puis l'oral avec le jury.

Mon métier dans le nucléaire m’a appris à être rigoureux et attentif, ce qui me sert aujourd’hui pour constater les infractions et rédiger des procès-verbaux. Même si c’est un domaine différent, j’ai toujours voulu faire un travail utile pour la sécurité et l’environnement. J'ai d’abord été recruté sous la forme d’un CDD d’un an par la ville au grade d’adjoint administratif, catégorie C, avant d'accéder à un poste permanent.

Après mon recrutement, j’ai suivi les agents de la brigade verte pendant environ trois mois sur le terrain avant d’être assermenté.

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Qu’est-ce qui vous a motivé à devenir agent de la brigade environnement ?

Ce que j’aime dans ce métier, c’est être sur le terrain, faire de la médiation, être au contact des administrés, faire le lien entre la ville et les habitants. C’est motivant de voir que son travail permet de garder les rues plus propres, d’expliquer aux gens pourquoi c’est important de respecter la loi. Chaque journée est différente. Ce métier me permet aussi de bouger et de ne pas rester toujours au même endroit.

Pourquoi avoir choisi de rejoindre la fonction publique territoriale ?

Ce sont les circonstances qui ont fait que je suis arrivé dans la fonction publique territoriale. Par rapport à mon métier précédent, je bénéficie d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. J’apprécie aussi de contribuer au bien public.

Quelles compétences et qualités pour faire ce métier ?

C’est un travail qui demande de la rigueur, de la patience, de savoir faire un peu de rédaction et d’être un minimum sportif. Il faut aussi avoir le sens du contact car on échange beaucoup avec les administrés.

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Un conseil à un jeune qui voudrait exercer ce métier ?

Si vous ne vous sentez pas capable de verbaliser des personnes, ce métier n’est pas fait pour vous. Ce n’est pas très agréable mais cela fait partie de nos missions, même s’il faut bien sûr être à l’écoute. Il vaut mieux également avoir du répondant face à certains administrés. On peut avoir cinq verbalisations dans une journée, une seule, et d’autres jours, aucune. C’est très variable.