Rémi : « J’ai préparé et réussi le concours de l’ENAP »

La classe prépa talents, voie royale pour le concours de l’Enap

Après la fac où il suit un cursus d'étude de Droit pénal et science criminelle, Rémi Gaillard postule en 2019 à la classe préparatoire intégrée de l'École nationale d'administration pénitentiaire (ENAP). Rebaptisée depuis "classe Prépa Talents", cette promotion n'accueille pas plus d'une vingtaine d'élèves. « La priorité est donnée aux élèves boursiers, ce n'était pas mon cas, mais j'ai tenté ma chance », commente Rémi Gaillard. Bien lui en a pris, sa candidature est retenue à l'issue d'un entretien avec les responsables de la classe préparatoire. Pour Rémi Gaillard qui brigue le concours de directeur des services pénitentiaires (DSP), on ne peut rêver mieux comme préparation.

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Pourquoi faire une Prépa Talents pour préparer le concours de l’ENAP ?

« L'avantage de la classe préparatoire, c'est que vous êtes sur le site de l'ENAP, ce qui permet d'avoir une acculturation avec le milieu pénitentiaire. Vous avez accès à la médiathèque de l'Enap, les cours sont dispensés par des formateurs de l’école et on côtoie aussi les personnels en formation ». Des intervenants extérieurs viennent également donner des cours aux élèves de la prépa, en droit pénal et culture générale notamment. Les étudiants de la prépa intégrée sont aussi formés aux épreuves, au bon moment, ce que trouve intéressant Rémi Gaillard : « La classe prépa Talents se cale sur les épreuves des concours et nous accompagne pour le passage des épreuves écrites qui arrivent bien avant les épreuves orales ».

Quels concours de l’ENAP sont préparés grâce à la Prépa Talents ?

La classe prépa permet, en outre, de préparer quatre des principaux concours de l'administration pénitentiaire, celui de directeur des services pénitentiaires (DSP), de conseiller pénitentiaire d'insertion et probation (CPIP), de directeur pénitentiaire d'insertion et de probation (DPIP) et d'officier pénitentiaire. Au sortir de la classe prépa talents, Rémi Gaillard se présente ainsi aux quatre concours et décroche celui de CPIP mais pas celui de DSP qu'il convoitait. Persévérant, il prépare à nouveau le concours de DSP, tout en menant sa formation de CPIP. En 2022, il décroche le concours par voie externe.

Conseils pour préparer le concours de directeur des services pénitentiaires

Conseil 1 : Lire des ouvrages liés au pénitencier et des ouvrages historiques

Le concours de DSP est sélectif. L'année où Rémi Gaillard réussit le concours, ils étaient près de 500 à 600 candidats en lice pour seulement 19 retenus. Pour se préparer au concours, le jeune directeur de détention recommande la lecture d'ouvrages écrits « par des auteurs qui s'intéressent à la question pénitentiaire » ainsi que des livres historiques « pour arriver à comprendre comment on en est arrivé au système pénitentiaire actuel ». « Toutes ces lectures apportent des éléments qu'il sera bon d'intégrer dans ses copies à l'écrit et lors des oraux ».

Conseil 2 : Réaliser des stages d’immersion

Rémi Gaillard incite également les candidats à effectuer des stages pour « voir comment cela se passe un peu plus concrètement et faire des liens avec ce qu'on a appris dans les bouquins. » Lui-même a pu effectuer un stage d’une semaine en 2020 dans un établissement pénitentiaire. « C'était court, mais cette immersion est une expérience essentielle que j'ai pu valoriser à l'oral ».

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Conseil 3 : Arrivé reposé, et ne pas réviser au dernier moment

Autre conseil qu'il a tâché de s'appliquer : arriver reposé aux épreuves. « Les épreuves sont longues et énergivores, c'est mieux d'arrêter de réviser trois, quatre jours avant le début des épreuves ».

Outre la classe prépa talents d'ENAP, quelques masters en droit pénitentiaire préparent le concours de DPS. « Un certain nombre de candidats tentent également le concours en sortant de Sciences po. Les juristes visent parfois les concours de la magistrature et aussi celui de DSP. Les fonctions de DSP sont de plus en plus connues dans les facultés, ce qui permet d’attirer des profils de tous horizons », précise l'ancien élève de l'ENAP.

Réussir sa formation de directeur des services pénitentiaires à l'ENAP

Une fois le concours en poche, les élèves directeurs vont se former pendant deux ans à l’école d’administration pénitentiaire.

La première année de formation alterne entre des cours théoriques à l'ENAP et plusieurs périodes de stage. Pour passer en seconde année, les élèves devront obtenir une moyenne générale de 10 à partir des notes obtenues lors de leurs stages, des épreuves écrites de fin d'année et de la note de la soutenance orale. L'ensemble des moyennes permet d'établir un classement en fonction duquel les futurs directeurs vont choisir leur lieu de pré-affectation.

La deuxième année de formation se déroule entièrement sur le lieu de pré-affectation. En fin d'année, les directeurs stagiaires devront remettre une "étude critique et prospective". « Sauf incident majeur, la formation de DSP se passe bien, le plus dur reste d’être admis au concours. Mais il arrive que des personnes soient recalées à la fin de la première année ou de la deuxième année de formation. Un redoublement est proposé ou les personnes sont réintégrées dans leur corps d'origine », commente Rémi Gaillard.