Hajar : « J’ai intégré et réussi une classe Prépa Talents »

Quelle est votre situation professionnelle actuellement ?

J’ai intégré l’Institut national des études territoriales (INET) en février 2023. A l’issue de ma formation fin juillet, je serai inscrite sur une liste d’aptitude. Tous les étudiants de cette école deviennent cadres dirigeants au sein des collectivités territoriales de plus de 40 000 habitants. Nous sommes donc amenés à prendre des postes de direction en ressources humaines, en finances ou encore en politiques publiques.

Quel est votre parcours ?

J’ai un parcours atypique puisque j’ai toujours suivi un double cursus. J’ai commencé par une classe préparatoire aux grandes écoles et une licence 1 et 2 de droit à l’université de Bordeaux. J’ai poursuivi avec deux licences 3, l’une en Administration publique et l’autre en Aménagement, urbanisme, développement territoriale durable. Ma licence en urbanisme m’a permis de constater que j’appréciais particulièrement les enjeux de territoire.

J’ai poursuivi avec un Master 1 Urbanisme, paysage, évaluation environnementale et projets de territoire, puis avec deux Master 2 : l’un en Intelligence économique et l’autre en Carrières publiques. C’est à cette même période que j’ai intégré la « Prépa Talents » de l’université de Bordeaux. J’ai volontairement choisi celle-ci et non celle de l’IEP de Bordeaux afin d’obtenir des apports pédagogiques complémentaires, ce qui m’a été favorable. De plus, cette prépa était atypique car les cours se déroulaient le soir et le samedi matin, je pouvais donc en parallèle suivre mes Master.

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Pourquoi avoir intégré une Prépa Talents ?

Dès mon arrivée en Master 2, j’avais l’objectif de passer le concours de l’INET et je savais que le dispositif pouvait m’aider. L’accompagnement pédagogique est individualisé, sans parler de l’intérêt du mentorat. Mon mentor était un administrateur territorial, en détachement à la Cour des Comptes. Il m’a aidée à renforcer ma motivation, à avoir un retour d’expérience sur les attentes dans le cadre du grand oral au concours.

Par ailleurs, en fonction de la catégorie des bénéficiaires, il est possible de percevoir une bourse. Les bourses Talents sont destinées, sous conditions de ressources, aux étudiants inscrits dans les Prépas Talents mais également aux personnes préparant un concours en dehors d'une Prépa Talents. Le montant varie selon la situation :

• 4 000 euros par an, pour les étudiants des Prépas Talents
• 2 000 euros par an pour les personnes préparant un concours en dehors d’une Prépa Talents

Certaines classes participent également à la recherche d’un logement ou en fournissent un. Nous pouvons aussi avoir accès à du matériel informatique, à des manuels, etc. Le dispositif est complet et nous place dans des conditions favorables pour les préparations aux concours.

Comment s’est déroulée la sélection de votre profil pour intégrer la classe Prépa Talents ?

Nous sommes choisis selon un double critère. Il faut être boursier et présenter un très bon dossier académique - en sachant que les Prépas Talents sont aussi ouvertes aux demandeurs d'emploi. Ces deux critères fondent notre admissibilité. Ensuite, nous passons un grand oral devant un jury qui nous auditionne pendant une quinzaine de minutes sur nos motivations et nos perspectives.

En intégrant la Prépa Talents de l’université de Bordeaux, je me suis préparée aux écrits du concours de l’INET, auxquels j’ai été reçue. Puis, comme en parallèle j’avais postulé pour la Prépa Talents spécifique de l’INET (INSP/INET), j’y ai préparé mes oraux au concours.

Des conseils pour des étudiants qui souhaitent intégrer une Prépa Talents ?

Il faut avoir un projet établi et savoir quels concours de la fonction publique on souhaite passer, car les Prépas Talents préparent à des concours différents. Il faut définir ce projet en fonction de son propre parcours et à partir d’expériences à s’accorder : stages, rencontres, moments de découverte de l’administration.

Face aux nombreux concours accessibles au sein de la fonction publique, il faut aussi se laisser des marges de manœuvre et ne pas se fermer de portes. Il faut s’écouter et faire ce qui nous plait le plus.

Enfin, concernant les concours aux écoles, en province, il y a souvent une forme d’autocensure de la part des étudiants, surtout s’ils sont à l’université, peut-être parce que la culture du concours est moins présente qu’en école. Or, tout le monde peut se saisir d’un concours sélectif, dès lors qu’il se donne les moyens pour s’y préparer.