Juliette : « J’ai passé le concours de directrice des soins de l’EHESP »
Directrice des soins au sein du groupe hospitalier de la Timone (Assistance publique-Hôpitaux de Marseille, AP-HM) depuis janvier 2024, Juliette Fraytag a passé le concours dédié de l’École des Hautes Études en Santé Publique (EHESP) en 2023. Comment s’y est-elle préparée ?
Quel est votre parcours ?
Il s’agit d’une évolution naturelle de mon parcours professionnel. J’ai effectué toute ma carrière à l’AP-HM d’abord en tant qu’infirmière, puis infirmière de bloc opératoire (Ibode). Je suis ensuite devenue cadre de santé, puis cadre supérieure de santé.
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Pourquoi avoir passé le concours de directrice des soins de l’EHESP ?
J’ai ressenti l’envie d’être davantage impliquée dans la vie institutionnelle de la structure, de prendre des responsabilités, de participer au pilotage stratégique des missions au sein de la direction.
À ce poste, on devient adjoint au directeur de l’établissement, au même titre que les directeurs financiers ou des ressources humaines. Mon rôle consiste à apporter l’expertise soignante pour permettre l’arbitrage sur la réorganisation des services et l’affection des ressources.
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Comment vous êtes-vous organisée pour passer le concours ?
J’ai été soutenue par ma hiérarchie. L’AP-HM a donc financé ma classe préparatoire au concours, que j’ai débuté en novembre 2021. Même si ce n’est pas obligatoire, la plupart des candidats passent par une classe préparatoire afin d’acquérir la méthodologie pour les épreuves et s’entraîner dans le cadre d’examens blancs. En parallèle, il faut consacrer de nombreuses heures à du travail personnel pour acquérir toutes les connaissances requises en droit hospitalier, management, culture générale.
Cette formation préparatoire est d’autant plus nécessaire que ce concours ne nous est accessible qu’en troisième partie de carrière. Nous devons nécessairement avoir exercé en tant que paramédical pendant dix ans, dont cinq ans en tant que cadre de santé paramédical pour pouvoir nous y présenter.
Étant sortie du système scolaire depuis a minima dix ans, il était avantageux d’être accompagnée pour comprendre au mieux les attentes, d’autant plus que le concours est sélectif. En 2022, nous étions une centaine à le passer et une trentaine à avoir été retenus. La classe préparatoire sert aussi à rencontrer une communauté, à se constituer un réseau et à maturer son projet professionnel.
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Comment se déroule la formation ?
Une fois admis à l’EHESP, notre carrière est gérée par le Centre national de gestion (CNG). Nous sommes détachés à temps plein de notre poste, donc rémunérés par l’EHESP. N’appartenant plus à son ancienne institution, le futur directeur des soins a peu de chance d’y retourner s’il a fait le choix de passer le concours sans le soutien de sa hiérarchie.
Cette évolution de carrière demande donc un investissement personnel et implique d’accepter la mobilité géographique. Personnellement, un poste m’attendait à l’AP-HM à l’issue de ma formation, qui s’est déroulée à Rennes pendant un an. Nous avons aussi deux stages de huit mois que j’ai effectués au CHU de Nice et au CH d’Aubagne afin de découvrir un autre mode de management que celui de l’AP-HM.
Aujourd’hui, je travaille en binôme avec une autre directrice des soins à la Timone. Nous avons des missions communes et des missions propres. Je suis désormais adjointe au directeur de l’établissement et je travaille en transversal, avec le coordinateur général des soins de l’AP-HM.
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