Jean-Pierre, aide à domicile, prend soin des personnes âgées

En quoi consiste votre métier d’aide à domicile ?

En tant qu’agent social, je m’occupe, à domicile, des personnes ayant besoin d’assistance dans leur vie quotidienne : aide à la toilette, entretien du logement, gestion administrative, gestion des rendez-vous, courses. Plus que tout, je crée du lien social en prenant le temps nécessaire avec elles. A chaque intervention, je sais précisément quelles tâches je dois accomplir.

Cependant, mon métier est avant tout « humain », je m’adapte donc aux personnes chez qui je travaille. Mes interventions, qui durent entre 15 minutes et 2 heures, se déroulent auprès des mêmes personnes, ce qui permet de créer du lien, de faire en sorte qu’elles soient à l’aise avec moi. C’est d’autant plus nécessaire que je suis un homme.

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Avez-vous éprouvé des difficultés à exercer en tant qu’aide à domicile homme ?

Lorsque j’ai débuté comme aide à domicile, certaines personnes âgées ont, dans un premier temps, éprouvé des difficultés à accepter qu’en tant qu’homme j’accomplisse ce type de missions. Pour certains messieurs principalement, ce n’est pas le rôle d’un homme de faire le ménage, d’aider à la toilette. Il a fallu un temps d’adaptation. La démarche a parfois été longue pour certains, mais j’ai persévéré.

Qu’aimez-vous dans votre métier ?

Ce que j’aime par-dessus tout, c’est le contact humain, et voir que mes interventions apportent du bien-être aux personnes âgées. Elles ont besoin d’une présence, parfois d’une écoute. Puis elles nous remercient. Auparavant, je travaillais dans une usine et j’avais l’impression d’être un pion. Je me sentais inutile. Je suis quelqu’un d’altruiste, je veux pouvoir aider les autres. Il s’agit d’un métier pour lequel il faut ressentir une vocation.

Quel est votre parcours ?

Après l’obtention de mon baccalauréat électrotechnique et de mon BTS styliste, j’ai travaillé dans le commerce pendant huit ans, mais je ressentais un sentiment d’inutilité. J’ai alors créé ma société de dépannage informatique à domicile avant de chercher une autre orientation car je ne me sentais pas à ma place. Je me suis formé à la mécanique générale en industrie et j’ai travaillé pendant quatre ans en usine pour de la production nucléaire. Mais ce n’était pas encore le bon choix.

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Pourquoi avoir choisi de rejoindre la fonction publique territoriale ?

A 40 ans, je me suis posé et j’ai réfléchi. En voyant une annonce du CCAS pour de l’aide à domicile, j’ai décidé de postuler. Je n’y connaissais rien. Je leur ai dit que je venais avec ma bonne volonté. Ils m’ont pris à l’essai pendant une semaine de découverte en binôme, puis un mois seul. C’est là que j’ai commencé à découvrir le métier, qui m’a plu. Les retours étaient positifs.

Le CCAS m’a proposé un contrat de huit mois avant que je devienne stagiaire en mars 2023. J’ai été titularisé en mars 2024. A l’origine, je ne tenais pas, absolument, à intégrer la fonction publique. Mais je recherchais des conditions de travail qui me plaisaient, car j’ai vécu de mauvaises expériences professionnelles par le passé. Au CCAS, certes il y a un lien hiérarchique, mais on nous fait confiance.

Comment voyez-vous évoluer votre carrière au sein de la fonction publique ?

Aujourd’hui, j’aime tellement mon métier que je ne me vois pas faire autre chose. Bien sûr, je souhaiterais progresser notamment pour des raisons salariales. Mais dans la fonction publique, si on change de catégorie, on change de tâches, ce que je ne souhaite pas. Alors je multiplie les formations pour me spécialiser sans que cela soit valorisé. Peut-être que j’évoluerai plus tard pour devenir aide-soignant. Ce n’est pas exclu.

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Un conseil à donner à quelqu’un qui souhaite devenir aide à domicile ?

Il faut savoir être à l’écoute des gens et se dire, qu’un jour, nous serons à leur place. S’occuper de nos anciens, cela n’a pas de prix. Il faut être fait pour cela, il faut aimer les gens et exercer avec le cœur.