Cristina, auxiliaire de vie sociale, aux côtés des personnes dépendantes
Après une reconversion professionnelle, Cristina Pereira, 54 ans exerce depuis 9 ans la profession d’auxiliaire de vie sociale (AVS) au sein du Syndicat intercommunal d'action sociale (Sias) Escaliu, en Haute-Garonne. Gérée par 21 communes, la structure publique emploie une centaine d'AVS.
Quelles sont vos missions au quotidien ?
Mon métier d’AVS consiste à apporter de l'aide à une personne dépendante dans son quotidien. Cela veut dire que je vais :
- Aider à la toilette
- Assurer la préparation des repas et la prise des repas,
- Faire un peu de ménage
- Réaliser l'entretien des pièces à vivre
Je vais également aider les personnes dans certaines démarches administratives, mais aussi faire des courses avec ou sans le bénéficiaire, des sorties avec la personne et des activités ludiques.
Je vais aussi écouter et discuter avec les personnes durant le temps où je suis avec elles, car ce sont des temps de partage importants. Certaines ne voient que leur AVS dans une journée.
Avant de partir, je consigne ce que j'ai fait et je note des informations à signaler dans un carnet de liaison. Un outil essentiel pour le suivi médical notamment de la personne et pour tenir informés la famille, et les professionnels qui interviennent chez la personne.
Les métiers des services à la personne vous intéressent ?
Comment est organisé votre temps de travail ?
Je me rends chez quatre à cinq personnes par jour en général, domiciliées dans le même secteur géographique. J'ai ainsi en moyenne 15 minutes de trajet en voiture entre deux adresses de bénéficiaires. Ces temps de déplacement sont inclus dans le temps de travail.
Mes journées peuvent commencer pour le petit déjeuner vers 8h jusqu'au soir vers 19h30. Lorsque je commence tôt le matin, je finis plus tôt le soir, évidemment. On peut être amené à effectuer des heures supplémentaires pour combler les absences. Nous avons connaissance de notre planning, chaque mois.
Quels sont les aspects que vous appréciez dans votre métier ?
Le relationnel est très important, et j'aime beaucoup ça, on finit par bien connaître certains bénéficiaires, un lien fort de confiance s'est tissé. Elles vous apprennent aussi beaucoup dans tous les domaines. J'ai appris, par exemple, certaines recettes françaises grâce à elles !
J'apprécie aussi beaucoup le travail avec les personnes qui ont des problèmes cognitifs, j'aime faire avec elles des ateliers mémoire, des jeux, ou même un gâteau. On peut aussi organiser son temps de travail dans cette profession. J'ai décidé pour ma part de ne pas travailler le jeudi après-midi, pour me rendre à mes rendez-vous.
Le Sias m'a donné l'opportunité de découvrir ce métier… Cela a été une découverte fantastique
L’AVS est confrontée parfois à des situations difficiles...
Oui, mais on n'est jamais seules... En cas de souci, nous avons toujours la possibilité de joindre la famille, les infirmières, le médecin, le kiné, la coordinatrice du Sias. Il y a les collègues aussi. Nous avons trois groupes de paroles par an où on discute des difficultés et on trouve des solutions ensemble.
Les formations sont aussi très utiles. J'en ai suivi sur la maladie d'Alzheimer, la bienveillance, la maltraitance, les dépressions... J'ai refait une formation sur les premiers secours. Au cours de l'entretien individuel, nous évoquons nos besoins de formation. J'espère pouvoir de suivre prochainement une formation sur la fin de vie. Il est nécessaire, pour se préserver, pour sa santé à soi, de savoir poser une barrière avec les problèmes des personnes.
La fonction publique recrute
Vous souhaitez avoir un travail qui a du sens ? Rejoignez la fonction publique !
Quel parcours vous a amené à la profession d'AVS ?
Je suis Portugaise. A la base, j'ai un bac et une formation en fiscalité. Au Portugal, je travaillais comme secrétaire comptable dans un magasin de surf.
Arrivée en France, je me suis tournée vers le secteur de l'aide à domicile qui recherchait du personnel, j'ai commencé à travailler pour le Sias peu après mon arrivée. Le Sias m'a donné l'opportunité de découvrir ce métier, sur un remplacement, lors un contrat de trois mois. Je ne connaissais pas vraiment le métier. Cela a été une découverte fantastique.
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Avez-vous suivi une formation spécifique ?
Après ce premier contrat, je me suis formée. J'ai passé le concours d'entrée pour suivre la formation d'AVS et obtenir le diplôme. La formation s'est étirée de septembre 2014 à juin 2015, entre les cours et les stages de pratique, l'un de 11 semaines dans le secteur de l'aide à domicile et l'autre de 5 semaines dans un Ehpad (Établissement d'hébergement pour personnes âgées).
Sur le plan financier, l'obtention du diplôme est également un plus. Il donne droit à une prime de qualification dans la fonction publique les premiers temps.
Ce métier, c'est du lien social
Pourquoi avoir choisi de rejoindre la fonction publique ?
Il est vrai que j'ai été contactée par plusieurs employeurs associatifs en recherche d'AVS. Mais je me sens bien où je suis. On est très bien encadrés, je me sens vraiment en confiance. Le Sias m'a appuyé dès le début et nous travaillons en bonne intelligence.
Quels conseils donner à une personne qui voudrait devenir AVS ?
Ce métier, c'est du lien social. Il faut vraiment aimer être au contact avec les personnes dépendantes, être à leur écoute, être compréhensif : les personnes malades ne sont pas toujours de bonne humeur.
L'AVS se doit d'être dynamique et d'avoir l'esprit ouvert. Une bonne condition physique est recommandée, même si on dispose de matériel pour nous aider, par exemple, à soulever une personne de son lit. Enfin, c'est important d'être organisé et autonome dans ce métier.
Auxiliaire de vie sociale
- Fonction publique : territoriale
- Filière : sociale
- Catégorie : C
- Cadre d'emploi : agent social territorial
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