Un besoin massif de soignants et d’aides à domicile pour les personnes âgées
Deux catégories d’agents vont être recrutées massivement, c’est-à-dire par dizaines de milliers : les soignants et les aides à domicile.
En 2015, la France comptera deux millions de personnes âgées de plus de 85 ans. Et plus de 600 000 salariés devraient accompagner les personnes dépendantes. Deux catégories d’agents vont être recrutées massivement, c’est-à-dire par dizaines de milliers : les soignants et les aides à domicile. Les créations de postes vont s’ajouter aux remplacements des départs en retraite : au total, en France, on estime ainsi que 94 000 infirmiers doivent quitter la vie active d’ici à 2015.
Ci-dessous les explications en vidéo de Benoît Calmels, responsable national du réseau UNCCAS
Une projection sur les métiers en 2015, présentée en 2008 par le secrétariat d’Etat à la Solidarité, chiffrait assez précisément les effectifs 2015 des différents métiers liés aux personnes âgées :
• 25 300 infirmières à domicile
• 30 400 infirmières en établissement
• 32 700 aides-soignantes à domicile
• 97 900 aides-soignantes en établissement
• 390 300 aides à domicile (aides-ménagères, auxiliaires de vie sociale).
Reconfiguration du paysage hospitalier
Partout, on manque d'infirmières ! Hôpitaux, cliniques, maisons de retraite se plaignent de difficultés pour les recruter… Même situation pour les aides-soignantes. Une étude prospective du ministère de la Santé sur les métiers sensibles de la fonction publique hospitalière a tiré la sonnette d’alarme dès 2007 sur les facteurs d’évolution probable dans les champs sanitaire, social et médico-social, et focalisé son attention sur dix de ces métiers, dont celui d’aide-soignante et d’infirmière. Le métier d’aide-soignante est reconnu comme peu attractif "du fait des conditions de travail" et "de la faible reconnaissance sociale". Du côté des infirmières, l’étude note le fort turn-over des jeunes professionnelles et le recours à l’interim dans les régions "en tension".
Ce n’est pas d’aujourd’hui, et les nombreux départs à la retraite des baby-boomers impliquent des recrutements massifs. Un document de travail du ministère de la Santé de novembre 2010 fait un état des lieux pour la profession d'infirmière. Il rappelle que les infirmiers ne sont "pas bien répartis entre les régions" mais souligne que "si le nombre d’infirmiers proches de l’âge de la retraite est en augmentation, le relèvement des quotas dans les années récentes a conduit à une augmentation de la part des jeunes infirmiers et à une stabilisation de l’âge moyen (40 ans)".
Il y a trente ans, travailler en gérontologie était quasiment vécu comme une punition. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, dans la mesure où l’offre d’emplois dépasse la demande, et où, du coup, ce choix ne s’effectue plus par défaut. Avec un bémol pour les infirmières et aides-soignantes qui, en zone rurale, veulent privilégier un autre choix : rester "au pays". Le vieillissement de la population et la reconfiguration du paysage hospitalier y rendent le débouché gérontologique quasi inévitable : la plupart des petits centres hospitaliers ont perdu leurs maternité et service de chirurgie.
Aide à domicile
Dans le cadre de son étude sur "les métiers à fort renouvellement d’effectifs", le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) a fait un focus sur l’aide à domicile. Un secteur qui, du côté des collectivités territoriales, représente environ 24 000 agents, principalement employés par les centres communaux et intercommunaux d’action sociale (CCAS et CIAS). Les constats qu’il dresse sont généralisables aux secteurs associatif et privé.
Au chapitre des perspectives :
? Côté actif, il note le rôle possible de la validation des acquis de l’expérience (VAE), après trois années d’activités dans l’aide à domicile, pour décrocher le diplôme d’Etat d’auxiliaire de vie sociale (DEAVS).
? Côté passif, il pointe l’importance :
• des non-titulaires (36 % contre une moyenne de 23,5 % pour l’ensemble des agents territoriaux)
• du recours au temps partiel
• du turn-over en raison "d’une attractivité du métier limitée par des conditions de travail difficiles".
Pascal Champvert, président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), le résume autrement : "L’avenir ne peut pas être au travail précaire et aux travailleurs pauvres, pas plus qu’au personnel débordé dans les établissements".
• Quels services ont été développés par les CCAS pour les personnes âgées ? • Quels sont les profils recherchés par les CCAS ?
• Faut-il obligatoirement passer un concours pour travailler dans un CCAS ? • Peut-on être recruté(e) sans diplôme ?
Benoît Calmels, responsable national du réseau UNCCAS, répond aux questions d'EmploiPublic.fr :
(Entretien réalisé à l'occasion du Salon de l'emploi public, en juin 2011)
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