Eléonore, Infirmière en pratique avancée, contribue à l’accès aux soins pour tous

Votre métier en quelques mots ? 

Je suis infirmière en pratique avancée (IPA), mention pathologies chroniques stabilisées, prévention et polypathologies courantes en soins primaires. Il s’agit d’une spécialisation du métier d’infirmier socle. Pour l’exercer, j’ai suivi un Master 2 à l’université, qui me donne des compétences élargies. Je peux, par exemple, renouveler des prescriptions médicales, prescrire certains médicaments ou des examens complémentaires.

Aujourd’hui, j’exerce en centre municipal de santé. Je travaille en équipe avec les médecins généralistes de la structure qui m’adressent des patients confrontés à des situations chroniques stabilisées ou complexes. Cela participe à une meilleure qualité des soins. Je peux être accessible directement, notamment lorsque le centre de santé reçoit des demandes pour des visites à domicile. Je vais alors effectuer une évaluation initiale du patient, mais en amont, je m’assure que les praticiens ont encore de la place pour prendre de nouveaux patients en tant que médecins traitants.

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Quel est votre parcours ?

J’ai effectué mes études à l’Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) de la Croix-Rouge de Vesoul (Franche-Comté). J’ai obtenu mon diplôme d’État en 2016 et je me suis installée en Ile-de-France. J’ai exercé de 2016 à 2021 au centre hospitalier (CH) Rives-de-Seine en Ile-de-France, en unité de soins de longue durée (USLD). C’était un choix, car avant d’effectuer mes études d’infirmière, j’ai travaillé comme agent de soins en maison de retraite ; un métier que j’affectionnais particulièrement pour la proximité avec le patient et la complexité des prises en charge.

Pour suivre mes études d’IPA à l’Université de Versailles Saint-Quentin-Yvelines et de Paris-Saclay, j’ai dû démissionner de l’hôpital et faire un emprunt pour les financer. J’ai été diplômée en 2023 et j’ai rejoint l’Ehpad où j’avais effectué mon stage de fin d’étude. Mais après une année d’exercice environ, mes horaires de travail n’étaient pas compatibles avec ma vie privée. J’ai alors postulé au centre municipal de santé de Nanterre, où j’ai commencé en juillet 2024.

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Qu’appréciez-vous dans votre métier ?  

J’apprécie de travailler en équipe avec les médecins généralistes. Nous avons de vraies discussions sur les cas patients, c’est appréciable. De plus, dans un centre de santé, le secrétariat gère les aspects administratifs et la facturation. Je peux donc me concentrer sur mon exercice professionnel.

Enfin, j’apprécie la variété de l’exercice : le suivi de pathologies chroniques stabilisées, de polypathologies, dans les locaux du centre de santé ou lors de visites à domicile. J’effectue aussi des bilans de prévention et je coordonne la campagne de vaccination contre les infections à HPV dans les collèges. J’ai vraiment peu de monotonie dans mon travail.

Comment voyez-vous évoluer votre carrière au sein de la fonction publique ?

Pour l’instant, cela ne fait pas longtemps que je travaille au centre de santé, donc je compte y rester. La notion de service public est importante pour moi. Mes parents y travaillaient et j’ai été éduquée avec les valeurs de rendre service à la population. Aujourd’hui, je participe à l’accès aux soins pour les personnes qui en sont éloignées, c’est une mission importante.

Un conseil à donner à quelqu’un qui souhaite devenir infirmier en pratique avancée ?

Pour toutes les infirmières qui veulent devenir IPA, il faut monter un projet professionnel au préalable, sinon, il peut être difficile de s’installer. Mais il ne faut pas hésiter à se lancer, car quel que soit l’âge, il n’y a pas de raison de ne pas y arriver.