Mathilde, sage-femme, suit la santé et la grossesse de ses patientes

Votre métier de sage-femme en quelques mots ?

La sage-femme assure le suivi de la santé d’une femme, de son adolescence jusqu’après la ménopause. Son champ d’intervention est donc très vaste, l’un des plus connus étant le suivi de la grossesse. Nous intervenons également sur la physiologie de la femme et le dépistage des pathologies. Nous assurons aussi le suivi du nouveau-né les premiers mois de sa vie.

Au quotidien, quelles sont vos principales missions ?

Au sein d’une structure hospitalière, nous effectuons principalement le suivi prénatal de la grossesse, afin d’observer son évolution et dépister les pathologies. Une grande partie de notre métier consiste également à nous concentrer sur l’approche psychosociale des patientes.

Nous réalisons le suivi de la femme et du nouveau-né, pendant l’accouchement et jusqu’à la naissance.

Avant leur retour à domicile, nous nous assurons que tous deux sont en bonne santé. Nous effectuons d’ailleurs le dépistage de la dépression post-partum, le suicide étant la deuxième cause de décès post-partum. Enfin, nous effectuons des consultations d’urgence obstétricale.

Dans certains centres hospitaliers, les sages-femmes assurent le suivi gynécologique des femmes, de même qu’elles peuvent être présentes dans des services d’orthogénie.

Quel est votre parcours et pourquoi avoir choisi la fonction publique hospitalière ?

J’ai obtenu un baccalauréat scientifique en 2013 avant de passer le concours de la Première année commune aux études de santé (PACES) [réformé en 2020 : PASS], à l’université Paris Descartes [devenue Paris Cité, NDLR]. Il s’agissait d’une première année d’étude en santé, à l’issue de laquelle il fallait passer un concours pour s’orienter en médecine, en pharmacie, en maïeutique, en dentaire ou en kinésithérapie.

A l’origine, je voulais faire médecine. Mais je n’ai pas réussi le concours de médecine la première année, alors je me suis renseignée sur le métier de sage-femme et j’ai été séduite par le champ de compétences. Lors de ma deuxième année de PACES, j’ai donc présenté ce concours également.

J’ai ensuite suivi mes études pendant quatre ans à l’école de sage-femme. J’ai effectué mon stage de fin d’études au centre hospitalier de Versailles où j’ai ensuite exercé en CDD. Mais le délai d’attente pour la titularisation était de cinq ans, alors j’ai préféré changer d’établissement. J’ai rejoint le CHIV en avril 2020. En fin d’année 2020, j’étais stagiairisée et l’année suivante titularisée.

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Qu’appréciez-vous dans votre métier de sage-femme ?

J’apprécie le champ de compétences, que j’ai aussi découvert avec le temps. Il y a le côté médical (gynécologie, obstétrique et pédiatrie) et le côté soins relationnels avec les patients. Nous ne sommes donc pas restreints. De plus, nous rencontrons rarement des pathologies graves, notre métier est donc joyeux dans la majorité des cas et particulièrement dynamique. J’apprécie cet accompagnement de la femme, des couples et ce rôle que je peux jouer dans ce moment de leur vie.

Comment voyez-vous évoluer votre carrière au sein de la fonction publique ?

À l’origine, j’ai choisi la fonction publique pour pratiquer les accouchements, assister à des cas parfois graves de prises en charge, qui restent rares dans une pratique libérale. Pour parfaire mes compétences et mes connaissances, je prévois donc, pour le moment, de continuer mon exercice hospitalier. C’est essentiel pour travailler ensuite en ville, dans le cadre d’un exercice plus isolé.

J’aimerais d’ailleurs suivre un diplôme universitaire d’échographie (DIU), en sachant que notre profession a accès à de nombreux autres DU en médecine fœtale, acupuncture, tabacologie, soutien à l’allaitement, etc. Nous pouvons aussi exercer en Protection maternelle et infantile (PMI), faire de la recherche ou devenir enseignant.

Un conseil à donner à quelqu’un qui souhaite exercer ce métier ?

Il s’agit d’une vocation, on ne peut pas faire semblant. Il faut aimer le travail d’équipe et surtout, il faut s’astreindre à une bonne hygiène de vie et être bien entouré, car pendant les études, tout comme en exercice, il faut tenir le rythme.