Ludovic, éboueur à Paris et star des réseaux sociaux

Pourquoi avez-vous commencé à parler de votre métier sur les réseaux sociaux ?

Lorsque j’ai eu le concours, j’ai été balayeur pendant un an, puis une fois titularisé, j’ai demandé à être affecté comme ripeur, c’est-à-dire celui qui est à l’arrière du camion et ramasse les poubelles.

Un jour, le camion a été pris dans un bouchon et les automobilistes ont commencé à nous klaxonner et à nous invectiver.

Je n’en revenais pas, car nous ne pouvions de toute façon pas avancer et en plus, nous étions en train de travailler !

J’ai donc demandé à mon binôme de me filmer, pour montrer la réalité de notre métier.

J’ai posté la vidéo sur TikTok et j’ai eu 345 000 vues !

Je n’étais pas un adepte des réseaux sociaux, mais j’ai compris que cela pourrait me permettre de faire passer des messages sur notre métier et l’importance de la propreté.

Pouvez-vous décrire votre métier et vos missions ?

Je suis actuellement balayeur et je suis parfois ripeur.

Le balayeur couvre un secteur d’une vingtaine de rues, dans lesquelles il doit changer les poubelles, balayer les trottoirs et le caniveau, collecter les déchets avec une pince.

Les éboueurs ont plusieurs métiers : nous intervenons pour ramasser les encombrants, désherber, enlever les feuilles en automne.

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Comment êtes-vous arrivé dans la fonction publique ?

Je crois que j’ai toujours voulu être éboueur, mais je ne savais pas comment faire, il y a un réel manque de communication sur ces métiers.

J’ai commencé ma vie professionnelle comme aide-soignant pendant quelques années, puis j’ai travaillé dans un foyer d’accueil médicalisé, avant de passer le concours de la ville de Paris.

Et maintenant, ma passion est devenue ma mission !

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Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaiterait devenir éboueur ?

Il faut être ponctuel, avoir une bonne condition, car le métier est très physique.

C’est pour cela qu’il faut bien pratiquer les « gestes et postures » que l’on nous apprend en formation et qui sont importants pour la longévité de la carrière.

Il faut aussi savoir s’orienter car les gens nous interpellent souvent pour nous demander leur chemin.

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Vous avez publié un livre*. Est-ce que vous vous voyez comme un ambassadeur ?

Je ne suis pas un ambassadeur des éboueurs, car chacun fait un travail remarquable.

Mais peut-être un ambassadeur du vivre ensemble et de la propreté.

Je mène des interventions dans les collèges avec l’association « Like ton job » pour présenter mon métier.

Je vais aussi continuer à en parler sur les réseaux sociaux.

Je ne pense pas que je verrai l’impact de tout ce que j’entreprends maintenant, mais les générations futures vont vraiment se saisir de ces questions.

* Plus tard, tu seras éboueur – Ludovic Franceschet avec Isabelle Millet, City édition, août 22.