« En fonction du territoire sur lequel l’inspecteur d’insalubrité travaille, il peut avoir des sujets très différents à gérer », explique Philippe Vitas, directeur de l’habitat et du logement au sein de la ville de Pantin (Seine-Saint-Denis). Pour ceux qui travaillent dans un milieu très urbain comme en Ile-de-France, le suivi prioritaire repose sur l’insalubrité de l’habitat. Son intervention peut être déclenchée par un locataire, la police, un voisin, les pompiers et il peut aussi s’autosaisir. En secteur plus rural, l’inspecteur d’insalubrité dispose d’un versant d’intervention davantage lié à la chimie. Il intervient dans le champ du traitement des eaux, de la pollution des entreprises. Il contrôle également les boucheries afin de s’assurer de la conformité des bâtiments – contrairement aux vétérinaires qui interviennent sur les denrées.
Du rapport de constat à l’exécution des travaux
« Son travail consiste dans un premier temps à constater la situation, puis à rédiger un rapport et en fonction des conclusions, il enclenche la procédure, explique Philippe Vitas. Il assure l’instruction de la procédure. » L’inspecteur d’insalubrité travaille en lien avec les services préfectoraux qui gèrent la santé publique tandis que le maire a la responsabilité de la sécurité publique. Les arrêtés d’insalubrité ou de péril prescrivent un certain nombre de travaux et des délais pour les réaliser. « La procédure est d’abord amiable vis-à-vis du propriétaire puis évolue vers une mise en demeure, jusqu’à l’intervention de la police si nécessaire lorsque les délais ne sont pas respectés », rapporte Philippe Vitas. Les travaux peuvent alors prendre un caractère de travaux publics, avec l’attribution de marchés, la municipalité récupère alors la somme dépensée pour leur réalisation auprès du propriétaire par l’intermédiaire des Finances publiques.
Une formation diversifiée, du mal à recruter
Philippe Vitas a commencé sa carrière en 1983, « et à l’époque, la formation pour devenir inspecteur d’insalubrité était de deux ans après le baccalauréat, avec un DUT en hygiène et en sécurité publique », fait-il savoir. Désormais, les étudiants s’arrêtent rarement au DUT et continuent en Master. « Ils sont, de fait, candidats au titre d’ingénieur et non de technicien, ce qui explique pourquoi nous avons des difficultés à recruter », précise-t-il. Sur ce type de postes, notamment dans le domaine de l’habitat, les personnes ayant une formation en bâtiment peuvent très bien passer le concours de technicien. D’autres ont des compétences en biologie ou en biochimie, « une sphère d’intervention dont nous pouvons avoir besoin car les méthodes que nous utilisons sont liées à l’hygiène et à la propagation des maladies », fait-il savoir, précisant qu’il faut une capacité d’écoute pour exercer ce métier car le rôle social est très important.