Sylvain, greffier, le scribe de la justice

Comment décririez-vous le métier de Greffier ?

Une décision de justice ne peut pas être rendue, ou appliquée, si elle n’est pas validée par un greffier. Notre rôle principal est de vérifier que toutes les procédures sont faites dans les règles de l’art. Le juge s’occupe du fond, prend une décision, et le greffier s’assure que cette décision est conforme à la loi et à la procédure qui s’applique. Nous devons connaître les procédures sur le bout des doigts.

Est-ce que le métier se répète ?

C’est tout le contraire, le métier est extrêmement varié. Quand on change de service, on change de métier : les procédures ne sont pas les mêmes, les logiciels informatiques sont différents. Chaque matière engendre une procédure, qu’elle soit pénale - délit, crime – civile - divorce, surendettement – ou du ressort du conseil de prud'hommes. Un greffier n’exerce donc pas le même métier s’il travaille au service de l’instruction, ou des tutelles. Cette diversité est agréable pour nous. On peut construire une carrière en changeant de services et en découvrant au fur et à mesure de nouvelles procédures.

Quel parcours vous a mené au métier de greffier ?

Après l’école des greffes de Dijon, j’ai démarré ma carrière au tribunal de grande instance de Bobigny en Seine-Saint-Denis, le deuxième plus gros tribunal de France après celui de Paris. Une expérience très formatrice et intéressante pour débuter. J’ai ensuite exercé quelques années comme greffier placé, c’est-à-dire que j’étais envoyé en remplacement dans différentes juridictions des quatre départements de la cour d’appel de Poitiers. Ce fonctionnement permet d’en apprendre beaucoup sur le métier. J’ai ensuite intégré le tribunal de grande instance de Poitiers (Vienne) et j’ai changé de poste très récemment. Je suis maintenant responsable adjoint de la gestion informatique. Je suis toujours greffier, mais j’ai changé de métier. Je forme tous les collègues de la cour d’appel de Poitiers à nos plus de 90 logiciels informatiques. Cela vient d’une envie, j’aime le côté pédagogique du métier, c’est quelque chose que je faisais déjà avec les justiciables.

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Est-ce que travailler dans le service public est important pour vous ?

C’est primordial pour moi, et ce depuis le début de ma carrière. Nous assurons un service de proximité. Les greffiers sont en lien direct avec les justiciables : c’est nous qui les avons au téléphone, répondons aux mails, les recevons au tribunal. Expliquer, décrypter le vocabulaire judiciaire, fait partie intégrante du métier de greffier. Les greffiers gèrent aussi la mise en œuvre des décisions judiciaires, pour donner toutes les informations pratiques aux justiciables.

Quelles sont les qualités et compétences à avoir pour être greffier ?

La rigueur est le maître-mot car il n’y a pas d’à peu-près. Le métier a aussi un volet pratique et organisationnel : c’est nous qui préparons tous les documents nécessaires à une séance pour que le juge puisse s’en saisir. Il faut aussi de l’ouverture d’esprit, de la curiosité et… être prêt à s’investir ! Les journées peuvent être longues selon les services, et il y a des permanences les week-ends. L’avantage de notre métier, dans une carrière qui dure une quarantaine d’années, est de savoir qu’il sera possible de toucher à beaucoup de domaines différents, y compris au sein d’une même juridiction.

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