Semaine de quatre jours : la métropole de Lyon pérennise le dispositif
De septembre 2023 à juin 2024, la Métropole de Lyon a expérimenté la semaine de quatre jours avant d’acter sa pérennisation. Le point avec Zemorda Khelifi, vice-présidente de la métropole de Lyon, déléguée aux Ressources humaines.
Dans quel contexte la semaine de quatre jours a-t-elle été pensée ?
La métropole est née de la fusion, en 2015, du département du Rhône et de la communauté urbaine de Lyon. La semaine de quatre jours existait déjà au sein du département, mais lorsque les deux collectivités ont fusionné, elle n’a pas été maintenue, entraînant des revendications de la part des organisations syndicales. Au moment de la crise sanitaire, nous nous sommes d’abord concentrés sur la mise en place du télétravail et son déploiement à une plus large échelle, avant de débuter ce chantier de la semaine de quatre jours.
Comment la semaine de quatre jours a-t-elle été mise en œuvre ?
Au sein de la Métropole, nous avons environ 250 métiers exercés par environ 9 600 agents. Parmi eux, 4 000 bénéficient déjà de régimes dérogatoires (travail en trois-huit, travail de nuit, etc.). Ils ont donc été exclus de l’expérimentation. Nous avons ensuite proposé à l’ensemble des services éligibles (environ 300) d’y participer, avec l’accord du manager. Une centaine s’est portée volontaire, soit environ 300 agents concernés.
Au sein des services, comment la semaine de quatre jours est-elle appliquée ?
Une organisation du travail a été mise en place au sein des services, avec les managers. La rotation se fait principalement les lundis, mercredis ou vendredis, en sachant que l’agent a choisi le même jour pour toute la durée de l’expérimentation.
Cette journée de travail en moins n’impacte pas son nombre d’heures minimum de travail à accomplir par an, puisque la loi de transformation de la fonction publique (2019) impose 1 607 heures de travail par an, soit 35 heures par semaine. Les heures de travail sont donc répercutées sur les autres jours travaillés.
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La pérennisation de la semaine de 4 jours a été actée. Quelles sont les formules retenues ?
En dehors des agents bénéficiant de régimes spéciaux, à partir du 1er janvier 2025, tous les collectifs de la métropole – soit 5 600 agents – pourront bénéficier de la semaine de quatre jours, avec l’accord de leur manager, selon différentes formules :
- la semaine de 4 jours à 36 heures par semaine, donnant droit à 5 jours de RTT ;
- la semaine de 4,5 jours avec 37,15 heures par semaine, soit 11.5 jours de RTT ;
- une alternance entre 4 jours de travail une semaine (33 heures), et 5 jours de travail l’autre semaine (41,15 heures), donnant droit à 11 jours de RTT.
L’évaluation de la semaine de 4 jours montre de nombreux bénéfices. Pouvez-vous en expliciter quelques-uns ?
Nous avons mis en place une méthode d’évaluation avec des critères portant notamment sur l’impact du dispositif sur la qualité du service public, l’attractivité et le nombre de recrutements. Environ 11% des managers estiment que l’expérimentation a pesé dans la décision de futurs agents d’accepter le poste au sein de la collectivité. De même que cette option a été évoquée dans 72% des entretiens de recrutement menés au sein des collectifs expérimentateurs. Nous sommes également passés d’un taux de vacances des agents de 11% à 7%.
Le dispositif est, par ailleurs, l’un des enjeux de l’égalité professionnelle femme-homme, car parmi les 9 600 agents de la collectivité, 10% environ sont à temps partiel. Parmi ces 960 agents, 90% sont des femmes.
Aujourd’hui, avec la semaine à quatre jours, les agents à temps partiel vont pouvoir passer à temps plein et bénéficier d’un salaire à taux plein, tout en étant à quatre jours de travail par semaine, ce qui va permettre de réduire les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes.
Enfin, cette mesure est également bénéfique en termes de qualité de vie au travail. Les agents sont moins stressés et moins fatigués.
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