Accompagner l'inclusion numérique des séniors dans la fonction publique

Évitez la stigmatisation et les stéréotypes

Déjà, tenez compte du fait que tous les seniors ne sont pas forcément néophytes en matière de numérique. A 57 ans, Christophe Cousin a ainsi une très bonne maîtrise des outils numériques comme des réseaux sociaux. « A contrario, des profils juniors peuvent être un peu moins à l’aise que moi, il faut donc en premier lieu éviter la stigmatisation et ne pas mettre tout le monde dans le même panier », assure le directeur de la transformation du département du Pas-de-Calais.

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Évaluez les connaissances et personnaliser les formations

Pour éviter cet écueil et faciliter ensuite l’accueil d’une formation par les agents, il faut en premier lieu connaître leurs connaissances et compétences. Par exemples, certaines assistantes sauront manipuler Excel mais pas d’autres outils, tandis que des agents techniques ont peut-être plus besoin d’être sensibilisés à la tenue d’un agenda et l’utilisation d’une messagerie électronique, alors que d’autres seront déjà à l’aise sur le sujet.

La première étape consiste donc à faire un état des lieux et à diagnostiquer ce qu’utilisent les agents :

• Sont-ils tous en possession d’un smartphone ?
• Ont-ils une messagerie électronique ? Savent-ils l’utiliser ?
• Sont-ils présents sur les réseaux sociaux ?
• Où en sont-ils dans l’utilisation des outils de bureautique (Word, Excel, PowerPoint) ?

Ensuite, charge à l’administration de procéder à des évaluations sur le degré de maturité numérique des agents. Pour cela, l’utilisation de PIX, la plateforme gouvernementale encourageant le développement de compétences numériques, est conseillée. Cet outil est en effet largement utilisé dans la fonction publique, notamment d’Etat (FPE).

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Liez la formation aux compétences exercées

Toujours via Pix, « il est important de comparer la maîtrise des outils numériques au regard de ce qu’exigent les compétences attendues sur les postes et les missions des agents. C’est essentiel car, à l’issue, cela permet de bâtir un plan d’accompagnement, notamment sous forme de formations (autoformation ou plus classique) adaptées aux besoins », précise Christophe Cousin.

Cette démarche permet également de développer l’acceptabilité de la formation auprès des agents concernés. Ainsi, on ne formera pas tous les seniors d’une administration ensemble, mais bel et bien les agents qui le nécessitent au sein d’un même service. A cette occasion, PIX et la FPE ont mis en place le dispositif « Pix pour la fonction publique d’État », ayant pour but de former 100 000 agents au cours de l’année 2025.

Ciblez les outils en fonction des postes

On n’exigera ainsi pas d’un agent de voirie qu’il maîtrise Excel mais on le formera plutôt à la prise en main des outils numériques (tablette, agenda) et de reporting qu’il est amené à utiliser au quotidien.

« Dans les métiers plus administratifs et notamment les fonctions hiérarchiques, il faut réinterroger l’autonomie des directions en termes de gestion des agendas, de productions numériques, etc. », précise Christophe Cousin. Aujourd’hui dans la fonction publique, il est en effet attendu des managers qu’ils soient autonomes dans l’usage de leur agenda, de la messagerie électronique mais aussi d’Excel ou de PowerPoint.

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