Management dans la fonction publique : les 5 attentes des jeunes fonctionnaires

« Apporter les croissants n’est pas un outil managérial ». C’est ce titre gentiment provocateur que FP21, l’association des jeunes agents de la fonction publique, a choisi pour son étude consacrée au management. Elle formule au total 13 propositions « pour que le management public soit centré sur la valorisation du capital humain, la construction et la reconnaissance des collectifs de pairs et la structuration d’une stratégie managériale systématique et partagée pour nos organisations ».

Proposition 1 : des managers formés au recrutement

Au-delà des concours de la fonction publique, conçus pour sélectionner plutôt que recruter, l’association FP21 plaide pour que le recrutement devienne une vraie compétence des managers. Repérer le bon candidat, les soft skills, savoir établir une fiche de poste… Autant de compétences qui permettent de les faire participer à l’embauche des nouvelles recrues et d’accompagner leur prise de poste.

Proposition 2 : une meilleure intégration des jeunes fonctionnaires

La période cruciale des premiers pas dans un nouvel emploi est régulièrement négligée, selon un sondage mené par FP21 auprès de ses jeunes adhérents. « Souvent, les jeunes recrues se trouvent presque démunies à leur arrivée pour appréhender les spécificités du secteur, les codes et les coutumes », souligne l’étude.

Or, une intégration et un onboarding réussis riment souvent avec fidélité au poste. Pour les jeunes diplômés des écoles de service public, appelés à devenir de jeunes managers, un accompagnement spécifique doit être mis en place pour faire face notamment à la difficulté de gérer une équipe plus âgée et expérimentée. FP21 propose pour cela d’effectuer du mentoring inversé.

>> A lire aussi : Réussir l'onboarding en 6 étapes

Proposition 3 : autonomie, un mot-clé pour les jeunes fonctionnaires

Dans les témoignages présentés dans l’étude, l’autonomie accordée par les managers aux équipes est tenue en haute estime. Pour se sentir bien dans un poste, engagé dans ses projets, et progresser.

Un « terrain favorable, [qui] doit être ouvert à toutes et tous indépendamment de la catégorie hiérarchique », estiment les auteurs de l’étude. Ainsi, un cadre de catégorie A n’encadre pas forcément un cadre de catégorie B, qui lui-même n’est pas toujours l’encadrant de l’agent de catégorie C, ce dernier pouvant exercer des responsabilités managériales.

>> A lire aussi : Fonction publique : qu’est-ce que les catégories A, B, C

Proposition 4 : abandonner l’organisation managériale en silo

L’organisation d’un travail en mode projet implique d’abandonner les notions de hiérarchie directe, au profit d’une organisation plus souple, qui sert un objectif. Dans ce cadre, le chef de projet dirigera le travail des membres de son équipe, même si ceux-ci sont sous la responsabilité hiérarchique d’un autre manager. Une notion de transversalité managériale, que les jeunes agents souhaitent voir devenir banale dans le secteur public.

Dans le même ordre d’idée, la remontée d’information des agents de terrain et une meilleure circulation des informations à tous les niveaux doit être favorisée pour mener à bien des projets. Une solution ? La journée « Vis ma vie », qui permet de s’immerger dans la réalité professionnelle de ses équipes.

>> A lire aussi : Mathilde Icard : pourquoi intégrer la fonction publique territoriale quand on est jeune ?

Proposition 5 : former les managers de demain

Les managers doivent eux-mêmes développer des compétences et maîtriser des outils pour assurer leur mission. FP21 propose de rendre accessible à tous les niveaux de management et aux différentes fonctions publiques le « Référentiel interministériel des compétences managériales des cadres dirigeants de l'État ». Puis de former massivement les agents qui exercent des fonctions managériales, en facilitant notamment l’accès aux formations, par exemple en promouvant les formations en ligne de type MOOC.