Les 5 qualités d’un bon manager dans la fonction publique

Qualité 1 : Être un bon manager, c’est être à l'écoute des signaux faibles

« La première qualité d'un manager public, c’est de savoir décrypter les besoins sociétaux et les traduire en actions concrètes dans le cadre de politiques publiques dont les élus ont la légitimité pour fixer le cap », note Laurence Malherbe, directrice mutualisée des affaires générales et juridiques de la ville d’Antibes et de la Communauté d’Agglomération Sophia Antipolis. Comme manager dans la fonction publique, il vous faudra être bien plus qu’une courroie de transmission et savoir traduire la commande des élus dans le respect du principe de loyauté. À ne pas confondre, attention, avec l’allégeance !

Qualité 2 : Savoir manager, c’est faire preuve de capacités d'adaptation

Le principe de mutabilité est inscrit dans les valeurs du service public. Ainsi, comme le rappelle Laurence Malherbe, « on ne manage plus de la même manière à l'ère du numérique, mais aussi des contraintes environnementales, ou sans tenir compte du fait que l'on travaille avec des parties prenantes, agents, usagers, parfois bien plus compétentes que nous dans certains domaines ! ».

En cela, le manager public n'est plus le sachant, il doit faire de multiples « expertises d’usage », ce qui est une petite révolution dans le microcosme de la collectivité. Dans les autres administrations, le manager doit aussi articuler l’impulsion politique tout en maintenant la motivation des collaborateurs.

Qualité 3 : Un bon manager a un don pour la coopération

C'est une autre qualité du manager public que de savoir coopérer avec ses parties prenantes, non plus dans une vision descendante, de transmission des consignes par exemple. « Le rapport à l'autorité et au chef a beaucoup changé », précise Laurence Malherbe.

« Le manager doit être dans une approche d’animation, d’ensemblier, ce qui implique d’apprendre à dialoguer avec des parties dont les intérêts peuvent être divergents. Cela nécessite donc des qualités de négociation ». Le manager public est un Gentil Organisateur (GO) des équipes, une sorte de GO qui anime, qui suscite l’intelligence collective, l’autonomie et la confiance…

Qualité 4 : Un bon manager sait travailler en réseau

Dans un monde en perpétuel mouvement, qui laisse de moins en moins de temps au manager pour s’adapter aux évolutions de son écosystème et en raison de l’inflation normative notamment, celui-ci doit savoir travailler en réseau et s’appuyer sur diverses communautés professionnelles. « Développer cette qualité demande un investissement souvent personnel pour investir les champs en dehors de son écosystème proche, via de la formation continue, les réseaux professionnels », souligne la directrice.

La complexité des dossiers qu’un manager de la fonction publique doit traiter impose aussi de faire dialoguer plusieurs disciplines entre elles, et pour cela, il est indispensable de sortir de sa zone, non pas de confort, mais d’influence. « Cette qualité implique aussi des capacités de discernement et un esprit critique pour analyser correctement toutes les données qui nous parviennent de manière parfois très désordonnée ».

Qualité 5 : Savoir bien manager dans la fonction publique, c’est faire preuve d’intégrité

La qualité d’intégrité figure dans la fiche de présentation du Centre national de la fonction publique (CNFPT). « Il est bon de rappeler que le manager est le garant, quel que soit le domaine dans lequel il exerce. De la conformité au respect du cadre réglementaire, cela fait partie des obligations statutaires qui incombe à chaque fonctionnaire, mais avec une acuité particulière pour les managers », explique Laurence Malherbe.

Dans un contexte qui se normalise, avec la prévention de la gestion des risques, notamment juridique, la lutte contre les discriminations, les questions de probité, les managers sont désormais les vigies du contrôle du respect de la conformité de leurs activités au regard de ce contexte qui n’a fait que se renforcer depuis une quinzaine d’années.

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