L’observatoire de l’emploi, des métiers et des compétences du Centre national de la fonction publique territoriale (
CNFPT) mène un travail de veille et de prospective et réalise avec les pôles de compétences de l’établissement, des études sectorielles afin d'analyser les besoins de compétences des collectivités et de professionnalisation de leurs agents.
Dans le domaine de la lutte contre les exclusions, l’ensemble des politiques publiques de ce champ professionnel est réglementé par la Loi d’orientation du 29 juillet 1998 relative à la Lutte contre les exclusions. Cette loi vise à rendre effectif sur l’ensemble du territoire, l’accès de tous aux droits fondamentaux dans les domaines de l’emploi, du logement, de la protection de la santé, de la justice, de l’éducation, de la formation et de la culture. Elle a aussi pour objet de garantir la protection de la famille et de l’enfance.
Les effectifs actuels
Les professionnels œuvrant à la lutte contre les exclusions et à la dynamique transversale des politiques sociales représentaient fin 2012, un effectif de 49 400 agents, soit 2,6 % des effectifs de la fonction publique territoriale.
Ces professionnels comprennent sept métiers : directeur de l’action sociale (1700 agents),
responsable territorial d’action sociale (1700 agents), conseiller d’action sociale (2400 agents),
psychologue (3200 agents), travailleur social (31200 agents), référent insertion socioprofessionnelle et professionnelle (4000 agents) et chargé d’accueil social (5200 agents). Des métiers d’autres familles professionnelles participent aussi à la lutte contre les exclusions :
responsables des affaires juridiques, assistants de gestion administrative, instructeurs gestionnaires de dossier. Au total, 191 500 agents sont affectés sur un service social, soit 10% des effectifs de la fonction publique territoriale.
Travailler davantage en réseau et en transversalité
Le secteur connaît cependant des mutations profondes pouvant impacter ces métiers. Le renforcement des métropoles et des intercommunalités amène par exemple à des évolutions en matière d’organisation. Le souci de conserver une proximité avec la population induit une montée en compétences des équipes pour mieux connaître le territoire, ses acteurs et pour davantage travailler en réseau de façon à faciliter l’orientation et à favoriser le parcours de la personne.
Les profils généralistes sont donc de plus en plus recherchés pour des postes stratégiques et les fonctions d’encadrement hiérarchiques ou fonctionnels, au détriment de profils experts plus orientés sur la pratique sociale. L’expertise est plus directement recherchée dans les métiers de l’accompagnement social, de l’ingénierie et de l’innovation sociale. Il ne faut pas oublier le numérique, vecteur clé des évolutions d’organisation du travail, de création et de transformation des métiers, particulièrement dans le secteur des services à la population.
L’évolution des métiers et des fonctions
Le renouvellement et la diversité des publics de bénéficiaires fait écho à la recherche de nouvelles façons d’agir, fondées sur davantage d’horizontalité, de mécanismes entre pairs et l’arrivée de l’entrepreneuriat social, comme en témoigne le développement de l’activité libérale des travailleurs sociaux.
L’évolution des métiers de l’intervention sociale se fait en miroir de ces transformations. Avec la diversification des publics, mais aussi avec les logiques d’individualisation, les travailleurs sociaux doivent répondre et s’adapter à une très grande diversité de situations. Un fort besoin de compétences se fait sentir pour les métiers de l’encadrement et de l’expertise sociale en matière d’ingénierie et d’innovation sociale.
L’étude met d’ailleurs en avant des évolutions nécessaires sur certains métiers. Par exemple pour le
responsable territorial d’action sociale, il est nécessaire de renforcer les actions de gestion de plus en plus prégnante sur ce métier. De même que la complexification des situations à accompagner, la multiplication des acteurs et les contraintes budgétaires conduisent à un enjeu fort de travail en réseau au travers de dynamiques de développement social sur le territoire. Concernant le chargé d’accueil social, la dématérialisation des services en ligne amène au développement des activités de médiation pour accompagner les publics éloignés du numérique.