Magali, directrice d’une crèche départementale, au cœur du management d’équipe

Votre métier en quelques mots ?

En tant que directrice de crèche, je m’assure du bon fonctionnement de cette structure qui accueille les enfants de 3 mois à 3 ans. J’ai pour mission de faire fonctionner la structure, de coordonner le travail de l’équipe composée d’auxiliaires de puériculture, d’éducateurs de jeunes enfants, d’un cuisinier, d’une lingère, d’une secrétaire et d’une directrice adjointe. J’établis les plannings de chacun pour couvrir la plage d’ouverture de la crèche de 7 heures à 18 heures 45. Nous travaillons à l’accompagnement à la parentalité et travaillons en réseau avec la Protection maternelle et infantile (PMI), l’aide sociale à l’enfance et le service social du département. Vis-à-vis des familles, je participe à leur accueil pour l’inscription de leur enfant à la crèche, et parfois à leur accueil quotidien, notamment en cas de manque de personnel.

Les 48 crèches du département mettent en œuvre le Projet éducatif des crèches départementales (PECD). Cependant, chaque crèche élabore son propre projet pédagogique, que je travaille avec l’équipe, en lien avec le projet social du territoire, afin d’être au plus près des besoins des familles.

Je participe aussi à des réunions rassemblant l’ensemble des directrices de crèches du département, à des réunions de groupement de territoire (environ sept crèches), et au sein de ma crèche, j’organise des réunions pédagogiques et organisationnelles.

Quel est votre parcours et pourquoi avoir choisi la fonction publique ?

Je me suis formée au métier d’infirmière il y a 35 ans, à l’Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi), et j’ai poursuivi avec la spécialité d’infirmière puéricultrice à l’école Paris Brune. J’ai ensuite travaillé à l’hôpital pédiatrique Robert Debré à Paris, en néonatalogie et en cardiologie. Après une dizaine d’années à l’hôpital, j’ai rejoint le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis.

J’ai d’abord demandé un détachement puis une intégration. À l’hôpital, les conditions de travail étaient particulièrement complexes et je ressentais le besoin d’être davantage en proximité avec la vie des quartiers et le service public. J’ai d’abord intégré le Conseil départemental en tant que directrice adjointe de crèche, une étape nécessaire, car le métier est éloigné de notre formation initiale, avec notamment toute une dimension de management que l’on doit apprendre sur le terrain. Aujourd’hui, les formations managériales sont devenues obligatoires, ce qui me semble essentiel car cela représente 70% de notre travail. À titre d’exemple, à la crèche du Bourget, je suis responsable de 17 personnes.

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Qu’appréciez-vous dans votre métier ?

J’apprécie tout particulièrement l’accueil des familles et le travail d’équipe. Le métier est loin d’être répétitif. Observer les enfants s’épanouir, grandir, progresser, représente une satisfaction énorme. Cela fait 25 ans que j’exerce ce métier et j’apprends encore quotidiennement des équipes, des enfants et des familles.

Comment voyez-vous évoluer votre carrière au sein de la fonction publique ?

Je me vois tout à fait rester au sein de la fonction publique territoriale, j’y suis attachée. Peut-être que je demanderai à changer de secteur ou de service, notamment pour m’orienter vers la PMI ou l’aide sociale à l’enfance. Mais il y a moins de postes d'infirmière puéricultrice dans ces services, qui recrutent davantage des éducateurs.

Un conseil à donner à quelqu’un qui souhaite exercer ce métier ?

Je conseille de venir, mais de toujours continuer à se former. Ce type de poste peut, dans un premier temps, effrayer en raison des responsabilités associées. Pour autant, on peut constamment se former et nous ne sommes jamais seuls. Cependant, il est important d’avoir préalablement réfléchi aux raisons qui nous conduisent à devenir directeur de crèche et à notre responsabilité vis-à-vis des agents. Sans appétence pour l’accompagnement des équipes, des enfants et des familles, il ne vaut mieux pas s’orienter vers ce métier, car cela doit représenter notre moteur.