Fonction publique : 6 questions à se poser avant de changer de voie
Si l’envie d’aller voir ailleurs vous démange, voici les questions à vous poser avant de changer de poste ou d’administration. Précisions avec Christiane Cestrières, coach spécialisée dans les transitions professionnelles et membre de l’association de coachs du secteur public Publicoach.

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Envie de changer de métier, de secteur, d’administration au sein de la fonction publique ? « C’est une tendance qui se développe », observe Christiane Cestrières, coach spécialisée dans les transitions professionnelles. « Avant, ces changements restaient exceptionnels dans la fonction publique. Maintenant, la mobilité est perçue comme un signe de curiosité et d’esprit d’initiative, je pense même que cela va devenir fortement conseillé dans une carrière ». Mais, pour commencer, il faut d’abord se poser les bonnes questions.
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Question 1 : Quelles sont mes motivations profondes ?
« Pourquoi je veux changer d’emploi ? Qu’est-ce que je recherche en quittant mon poste ? Est-ce que je vise une reconversion totale, ou est-ce que je souhaite continuer mon métier dans un autre univers de la fonction publique ? Voici les premières questions à se poser », indique Christiane Cestrières. Des questions d’autant plus importantes qu’un changement ne se fait pas sans risques. Un nouveau poste peut signifier un changement de lieu de travail, une plus grande mobilité, une incertitude sur ses prochains revenus.
Une autre interrogation se profile derrière celles-ci : cherchez-vous un départ permanent de votre collectivité, ou vous vous ménagez une possibilité de retour ? Dans le deuxième cas de figure, il faudra opter pour la mise à disposition, ou encore le détachement.
Question 2 : Changer de poste sans tout changer ?
« Une autre question à se poser est de savoir si l’on est prêt à accepter les défis et les incertitudes qui accompagnent le changement. Chaque administration ou ministère a une culture profondément différente à laquelle il faudra s’adapter », souligne encore Christiane Cestrières.
Ce qui induit un autre questionnement : est-ce qu’un changement ne serait pas à portée de main, dans sa propre administration ? Il est conseillé alors de se tourner vers les conseillers mobilité-carrière, qui permettent de faire un point sur les perspectives professionnelles et les possibilités de concours.
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Question 3 : Quelles sont mes compétences ?
Une réorientation implique de s’interroger sur ses compétences. « Certaines compétences techniques sont transférables. Par exemple, la forte technicité fiscale des agents du ministère de l’Économie et des Finances va intéresser la Mairie de Paris, qui emploie des fiscalistes », illustre Christiane Cestrières.
Certains postes nécessitent de développer ses soft skills, ou des compétences managériales. Des outils comme le bilan de compétences et le plan individuel de développement des compétences sont utiles pour faire le point.
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Question 4 : Quel environnement de travail me convient le mieux ?
Changer de voie ne signifie pas forcément changer uniquement de missions ou de secteur. Il est parfois nécessaire de prendre de la hauteur et de regarder plus large. Un point sur son cadre de travail peut être de mise : motivations, freins, épanouissement professionnel. Cela peut être :
- Travailler seul ou en équipe
- Être plus à l'aise dans une grande administration ou structure plus locale : les processus décisionnels et culture interne peuvent varier
- Avoir un poste de terrain ou plutôt de bureau : l'environnement peut être décisif pour son bien-être au travail
- Mesurer ses besoins de flexibilité : télétravail, horaires aménagés, temps partiel, etc.
- Préférer un type de management plutôt qu'un autre : encadrement bienveillant, totale autonomie, accompagnement régulier, etc.
En définissant un cadre de travail clair, il sera plus facile de cibler les métiers qui correspondent mieux à son profil. Pour réussir sa transition professionnelle et surtout pour être épanoui au travail, poser ses limites avant de changer de voie permet d'éviter de répéter les mêmes erreurs.
Question 5 : Quel est mon objectif professionnel ?
Pour cerner ses envies, il faut se renseigner au maximum sur les postes visés, puis mettre en place une stratégie : faire fonctionner le bouche-à-oreille, envoyer des candidatures spontanées, répondre à des annonces. Depuis 2022, il est possible de réaliser des périodes d’immersion professionnelle qui permettent d’approcher un métier de l’intérieur.
Question 6 : Combien de temps pour changer de poste ?
« S’il s’agit de candidater à un poste identifié, il faudra postuler rapidement. Si le projet est un peu plus généraliste, comme rejoindre une nouvelle administration, on peut se donner un peu plus de temps pour mieux cibler un poste précis », conseille Christiane Cestrières.
Y a-t-il un délai à respecter ? « Si au bout d’un an rien n’a démarré, peut-être que l’envie de changer d’emploi n’était pas assez forte », reprend Christiane Cestrières. Attention au coup de tête, prévient aussi la coach. Un emportement passagé ou un concours manqué ne doivent pas précipiter une décision qui ouvrira une nouvelle voie professionnelle.
Qui est Christiane Cestrières ?
Ancienne coach interne au Ministère de l’Économie et des Finances, Christiane est désormais chargée de mission au sein de l’association Publicoach. Elle accompagne les agents publics dans leur transition professionnelle.
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