Recherche fièvreusement professionnels de la santé pour l'hôpital public

200 métiers à l'hôpital recrutent

Mis à jour 8/02/2016-Pour stimuler l’orientation vers ce secteur, le ministère de la Santé lance régulièrement des campagnes nationales d’information et de promotion des métiers de la santé. Comme la campagne "La santé, c'est deux cents métiers et autant de façons de voir son avenir", afin d'informer les jeunes de 15 à 25 ans, ainsi que les personnes en reconversion ou en recherche d'emploi.

La campagne met en lumière seize métiers, pour certains mal connus : ingénieur biomédical, orthoptiste, ambulancier, ergothérapeute, manipulateur en électroradiologie médicale, psychomotricien, assistant de régulation médicale, aide-soignant, infirmier (notamment en psychiatrie), sage-femme, aide médico-psychologique, préparateur en pharmacie, contrôleur de gestion, secrétaire médical, technicien d'information médicale et ingénieur en système d'information.

Retrouvez notre article : Aides-soignants : 200 000 postes à pourvoir.

Le secteur de la santé a le vent en poupe, et sur l'utilisation de technologies de pointe (informatique, imagerie, télémédecine...) vont grandissantes. Lors de son lancement, l’ex-directrice générale de l'offre de soins (DGOS), Annie Podeur, avait tenu à souligner que les métiers de la santé n'étaient pas réservés aux femmes. En 2011, seulement 29 % des professionnels de santé étaient des hommes.

En 2008, une campagne baptisée "L’hôpital a besoin de vous !" avait été lancée, seize mois seulement après une première opération sur "Les métiers hospitaliers. Des professions au service de la vie".

Des initiatives régionales viennent s’ajouter à ces campagnes nationales. En Ile-de-France, le Centre régional pour l’information sur les professions paramédicales (CRIPP), cofinancé par l’ARH, la DRASS et le conseil régional, participe à de nombreux salons et organise, chaque année depuis 2007, un forum pour sensibiliser les jeunes lycéens aux métiers de la santé et du social.

Les collectivités locales, en particulier les régions, tentent également de retenir des jeunes diplômés sur leurs territoires par le biais de bourses d’étude. Par exemple, le conseil régional de Bourgogne, via le contrat Réciprosanté, verse une allocation mensuelle aux futures sages-femmes, infirmiers et masseurs-kinésithérapeutes inscrits dans une école de son territoire. En échange, ils s’engagent à exercer leur profession pour une durée déterminée (12 à 36 mois) dans un établissement de la région.

L'hôpital, un employeur attractif

"Ce ne sont pas nous qui choisissons les candidats, ce sont les candidats qui nous choisissent." Ce constat, dressé par une directrice des soins d’un hôpital de la région parisienne, montre combien les candidats sont en position de force dans certains métiers. Et les établissements se mobilisent pour figurer parmi les employeurs attractifs en mettant en avant des avantages professionnels et sociaux.

En Ile-de-France, l’AP-HP, (premier employeur régional avec près de 17 000 infirmiers), confrontée à un déficit récurrent pour l’ensemble de ses établissements - avec un pic en septembre 2011 de près de 800 postes vacants ! - met en avant "la possibilité d’un parcours professionnel diversifié" avec le choix "de passer du soin courant au soin le plus innovant, de la prise en charge relationnelle à la plus technique, de la prévention à l’éducation thérapeutique, du curatif au palliatif, de la consultation infirmière à la recherche, de l’accueil aux urgences au suivi de la prise en charge, en pédiatrie, chez les adultes ou en gériatrie…

Et ce, dans plus de 700 services répartis dans les douze groupes hospitaliers que compte l’AP-HP en Ile-de-France". L’AP-HP met également en avant sa politique de formation continue, diplômante et "sur mesure".

Pour recruter, l’AP-HP fait de ses professionnels ses ambassadeurs. En mars 2012, l’hôpital Necker-enfants malades a ainsi reçu le Prix 2012 de la communication hospitalière. De jeunes infirmiers initiés aux outils du web ont assuré la promotion de l’établissement sur les réseaux sociaux (Facebook, chaîne YouTube…) dans l’objectif de toucher un public d’étudiants et de constituer l’équipe du futur "pôle mère-enfant". La campagne aurait généré, selon l’AP-HP, "une centaine d’embauches".

Témoignages

Luce Legendre, vice-présidente de l’Association pour le développement des ressources humaines des établissements sanitaires et sociaux (Adrhess) et DRH des hôpitaux de Saint-Maurice (94).

"Le confort du travail d’équipe"
"Pour un professionnel de santé, par exemple un infirmier, l’hôpital offre une grande diversité d’exercice de son métier avec ses différents services et spécialisations. Le jeune professionnel, en particulier, va bénéficier de l’apprentissage par les pairs, du soutien de l’équipe. On est très loin de l’exercice en libéral où le professionnel est seul face au patient, à la maladie et au deuil." Jean-Marie Barbot, président de l’Association pour le développement des ressources humaines des établissements sanitaires et sociaux (Adrhess), directeur du centre hospitalier spécialisé Fondation vallée de Gentilly. [Témoignage recueilli en 2009]

"Des valeurs de service public"
"L’hôpital n’est pas une entreprise comme les autres. Il véhicule un certain nombre de valeurs. C’est participer à une mission de service public. Travailler à l’hôpital permet également de s’engager dans un parcours de professionnalisation. L’hôpital offre des possibilités d’évolution de carrière : vers des postes plus qualifiés, vers des postes de maîtrise et d’encadrement, ou vers un autre secteur.

En matière de rémunération, beaucoup de professions ont été revalorisées au cours des dernières années. Si l’on prend en compte le salaire de base, les indemnités, les primes et les heures supplémentaires, toutes les études montrent notamment que les rémunérations des infirmiers du secteur public sont concurrentielles par rapport à celles du privé. Le seul métier où le secteur privé est plus attractif est celui de manipulateur radio.

Pour attirer des candidats, les établissements peuvent leur proposer de bénéficier de dispositifs réglementaires comme la prime d’installation, ou le dispositif de promotion professionnelle permettant d’être payé pendant sa formation.

Chaque établissement peut également développer sa propre politique sociale, comme des logements à loyer modéré ou la création de places en crèche, afin de permettre de mieux concilier vie professionnelle et vie familiale.

Etre attractif, cela signifie faire venir et fidéliser les personnels. Nous participons à des forums destinés aux jeunes, pour leur donner envie de travailler à l’hôpital et pour faire disparaître certains clichés sur les métiers de la santé".