Métiers de la recherche : 266.000 chercheurs en France et autres chiffres-clés

Après avoir augmenté de 2,1 % par an en moyenne entre 2000 et 2013, le volume de l’emploi scientifique se stabilise. On observe un ralentissement de l’augmentation de l’emploi scientifique dans presque tous les secteurs.

L’emploi scientifique a progressé d’environ 1 % pour les universités et établissements publics d'enseignement supérieur et de recherche.

Les auteurs du rapport L'Etat de l'emploi scientifique en France, établi par la Direction générale de l’enseignement supérieur et de la recherche et la Direction générale de la recherche et de l’innovation, publié en 2016, expliquent :

"En 2014, dans les principaux organismes de recherche […] les effectifs des personnels de soutien baissent plus fortement (-1,3 %) que les effectifs de chercheurs (-0,7%), ce qui prolonge la baisse du ratio "personnel de soutien pour un chercheur" entamée en 2010. Dans les universités, en 2014, les effectifs de chercheurs se maintiennent (-0,1 %) et les effectifs de personnels de soutien augmentent (+2%). Déjà sur la période 2009-2013, c’étaient l’enseignement supérieur et les EPIC qui avaient soutenu la croissance de l’emploi public des chercheurs (respectivement +2,0% et +1,6%, en rythme annuel), tandis que celui-ci stagnait dans les EPST (+0,4%)."

En 2013, avec 266.000 chercheurs, la France se place au 8e rang mondial, et au 9e rang si l’on rapporte le nombre de chercheurs à la population active, avec 9,8 chercheurs pour 1 000 actifs ["L'Etat de l'emploi scientifique en France", rapport 2016].

Les effectifs de R&D en France

L’emploi scientifique se situe surtout dans les entreprises : il représente 60% de l’emploi total affecté à la recherche et développement (R&D) en 2013.

Depuis 2000, la part des chercheurs dans le secteur privé a augmenté de 12,9 points. Cette progression, explique le rapport, "rapproche la France des objectifs de Europe 2020 qui visent, entre autres, à un investissement de 3 % du PIB de l’UE dans la recherche et le développement, avec un partage "2/3—1/3" de l'activité de R&D entre les entreprises et la sphère publique (hors entreprises publiques)."

Quatre disciplines principales

En 2014, on compte 4 disciplines prépondérantes (en excluant la "discipline"  Gestion-Encadrement de la R&D, elles représentent la moitié des chercheurs) :

1. les sciences biologiques,
2. les sciences médicales,
3. les sciences humaines
4. et les sciences sociales.

17.300 doctorants en 2014

17 300 étudiants se sont inscrits en doctorat pour la première fois à la rentrée 2014 (un chiffre en baisse de 13% par rapport à la rentrée 2009).

Cette diminution des inscriptions affecte presque tous les domaines scientifiques. "Sauf la physique, précisent les auteurs, pour laquelle le nombre d’inscriptions est stable (+ 1 % entre 2009 et 2014), et la biologie, la médecine et la santé, domaines pour lesquels les premières inscriptions augmentent de 8 % sur cette période."

Cette baisse des inscriptions en doctorat jusqu'en 2014-2015 reflèterait surtout "la chute des taux de poursuite en doctorat des étudiants en 2e année de Master (4% en 2014-2015, contre 7% en 2008-2009), alors que les effectifs totaux d’étudiants en Master2 augmentent de 20% entre 2007- 2008 et 2013-2014".

Dans les universités, les doctorants forment la moitié des effectifs des chercheurs de sciences physiques, chimie, sciences de la terre-environnement et sciences biologiques.

Une meilleure insertion professionnelle, sauf pour les SVT

Entre 2013-2015, on constate une dégradation de l'insertion professionnelle des jeunes sortis d’études en 2010, par rapport à 2007.  Le climat économique est morose, les docteurs apparaissent véritablement préservés.

>> Lire aussi : Les doctorants épargnés par la crise

Hors disciplines de santé, le taux de chômage à 3 ans se situe à 9 % en 2013 (diplômés 2010), contre 10 % en 2010 (diplômés 2007). Mais il existe des écarts importants entre les disciplines. Entre 2013 et 2015, les docteurs en mathématiques, physique, chimie diplômés en 2010 ont vu leur taux de chômage baisser. Mais pour les docteurs en sciences de la vie et de la terre (SVT) diplômés la même année, ce taux a augmenté de 1 point. Pour l’ensemble des docteurs, les taux sont de 9,4 % en 2013 puis de 6,8 % en 2015 (5 %, hors SVT). "Globalement, le taux de chômage des docteurs est supérieur à celui des diplômés d’écoles d’ingénieurs : depuis 2004, l’écart est de 5 points."

Chercheurs fonctionnaires : départs en retraite d’ici à 2019

"Le nombre de départs en retraite de chercheurs titulaires de la fonction publique pourrait continuer à baisser jusqu’en 2017", selon les auteurs du rapport, et remonter ensuite. En moyenne sur 2015-2019, les départs en retraite seraient moins nombreux que sur la période 2010-2014. Les mêmes chiffres sont attendus pour les personnels de soutien.

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