Le CHRU de Tours innove et forme ses propres apprentis
Le centre hospitalier régional universitaire de Tours (CHRU) dispose de son propre Centre de formation d’apprentis (CFA). Une façon de faciliter les recrutements en interne et pour le territoire. Le point avec Marion Renaut, Directrice des ressources humaines (DRH), adjointe du CHRU, en charge des écoles hospitalières.
Pourquoi le CHRU de Tours a-t-il décidé d’ouvrir son propre CFA ?
Cette possibilité est offerte aux établissements hospitaliers depuis peu. C’est la loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel qui l’autorise. Le centre hospitalier régional universitaire a souhaité se saisir de cette opportunité, car il affiche une triple mission : dispenser des soins, enseigner, et faire de la recherche. La structure porte déjà dix instituts de formation :
- Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi),
- Institut de formation des aides-soignants (Ifsas),
- des écoles pour les infirmiers de bloc opératoire,
- pour les infirmiers anesthésistes,
- pour les cadres,
- trois écoles médico-techniques pour les techniciens de laboratoires, les manipulateurs en électroradiologie médicale, et les préparateurs en pharmacie,
- une école pour les sages-femmes.
Il propose également une formation infra-baccalauréat pour les ambulanciers. L’ensemble de ces instituts rassemble chaque année 1000 étudiants.
L’ensemble de ces instituts rassemble chaque année 1000 étudiants
Or, certaines formations proposent déjà l’apprentissage, notamment la troisième année de formation des préparateurs en pharmacie. C’est le cas également pour les secrétaires médicales. Mais cette voie était proposée par des centres de formation d’apprentis extérieurs. Avec cette possibilité offerte par la loi de 2018, nous avons voulu créer notre propre CFA pour internaliser les formations. Aujourd'hui, l'alternance est une nouvelle voie de recrutement à l'hôpital.
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Comment le CHRU de Tours s’est-il organisé pour mettre en place l’apprentissage ?
Nous avons monté ce projet pendant la crise sanitaire. Pour septembre 2020, nous nous sommes concentrés sur deux formations : les préparateurs en pharmacie et les secrétaires médicales. En septembre 2021, nous avons ouvert l’apprentissage aux ambulanciers, aux aides-soignants, aux manipulateurs en électroradiologie médicale et aux techniciens de laboratoire. Enfin, une réflexion est en cours pour la formation des infirmiers. Nous devrions proposer l’apprentissage prochainement. Mais pour le moment, nous nous concentrons sur l’augmentation du nombre de places dans les Ifsi, qui s’impose à notre institut.
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Quels sont les avantages de l’apprentissage pour le personnel soignant ?
L’un des avantages est d’être au contact du terrain et d’être rémunéré. Les futurs aides-soignants et ambulanciers, par exemple, font généralement ce choix de carrière, car ils ont besoin de travailler rapidement. Avec l’apprentissage, ils peuvent, en plus, être rémunérés.
Les apprentis sont accompagnés de façon privilégiée dans leur prise de poste
Les apprentis sont également accompagnés de façon privilégiée dans leur prise de poste, leur permettant d’appréhender les attentes de l’employeur de la structure, en dehors de toute responsabilité.
Le CHRU de Tours est-il le principal recruteur de ces apprentis ?
Le CHRU est bicéphale puisqu’il porte le centre de formation d’apprenti tout en ayant une casquette employeur. Néanmoins, nous ne pouvons pas embaucher tous les apprentis que nous formons. D’autant plus que contrairement à la voie de la promotion professionnelle, nous n’avons aucune obligation de les employer et eux de rester au sein de notre structure. D’où notre nécessité de créer un réseau d’employeurs. Cependant, il est vrai que de disposer d’un CFA en interne facile nos recrutements. Par exemple, 80 % des apprentis préparateurs en pharmacie restent au sein du CHRU. Pour les secrétaires médicales, nous en embauchons 4 sur les 15 formées.
80 % des apprentis préparateurs en pharmacie restent au sein du CHRU
Il est important de former pour notre établissement, mais nous sommes aussi au service du territoire donc des autres établissements du Groupement hospitalier de territoire (GHT), des cliniques privées, des sociétés d’ambulances, etc. La coopération public/privé fonctionne très bien.
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