Spécialistes de la sécurité civile, les 240 000 sapeurs-pompiers* français comptent dans leurs rangs environ 28 000 officiers, professionnels ou volontaires. Ces lieutenants, capitaines, colonels, contrôleurs généraux, vont tous se former à l’École nationale supérieure des officiers sapeurs-pompiers, l’ENSOSP.

L’école des officiers de sapeurs-pompiers : formations

La formation phare de l’école est la formation d’intégration de lieutenant. D’une durée de 32 semaines, elle comprend des modules de techniques opérationnelles, de management, de culture générale, de spécialité. La formation de capitaine dure 4 semaines supplémentaires et apporte une connaissance du management des risques de la sécurité civile.

L’école accueille des étudiants en formation initiale qui, après la réussite du concours de lieutenant ou de capitaine, sont recrutés par un Service d’incendie et de secours (SIS) qui les envoie en formation.

L’ENSOSP comprend aussi un important volet de formation continue pour le maintien des acquis et des performances des sapeurs-pompiers, et pour les directions des SIS, sur des thématiques comme les ressources humaines ou la direction administrative et financière.

Devenir sapeur-pompier à l’ENSOSP : mises en situation opérationnelles

L’établissement est présent dans trois autres villes en dehors de son implantation principale à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) : Gardanne, Vitrolles et Paris.

Vitrolles, à quelque 20 kilomètres d'Aix, accueille le plateau technique de l’école où sont organisées les mises en situation opérationnelles. « C’est la plus grosse caserne de France, l’équivalent de cinq centres de secours qui peuvent travailler en même temps », souligne Patrick Siaud, capitaine et chef du service communication de l’école. Le site comprend également un plateau technique, qui reproduit le décor d’une petite ville, d’un morceau d’autoroute…

Un environnement qui permet de mettre en œuvre des scénarios d’incendies, d’accidents, et de missions à effectuer pour les apprenants.

Sur le site parisien de l’ENSOSP, les étudiants apprennent à travailler sur la prévention dans les établissements recevant du public, et les immeubles de grande hauteur.

ENSOSP : apprendre à anticiper les risques

Un nouveau site en cours de construction va voir le jour en 2025, toujours dans les Bouches-du-Rhône, à Gardanne. Il permettra d’étendre le pôle pédagogique et les enseignements liés à la gestion de crise et la capacité de résilience.

« Les collectivités sont de plus en plus nombreuses à venir se former sur ces sujets, en raison du changement climatique et de ses conséquences », détaille Patrick Siaud. La loi Matras de 2021 renforce les plans communaux et intercommunaux de sauvegarde pour prévenir les risques et gérer les crises.

Sécurité civile : quand la réalité virtuelle s’en mêle

L’école des officiers sapeurs-pompiers développe aussi la réalité virtuelle et l’intègre progressivement dans ses formations. Parmi ses missions, définies par le décret du 7 juin 2004, l’établissement doit mener un travail de recherche et de prospective sur le domaine de la sécurité civile. L’école possède par exemple la seule plateforme européenne de formation au risque hydrogène, qui se développe en même temps que les véhicules à hydrogène. « On essaye de toujours avoir un coup d’avance sur l’avenir en matière de sécurité », appuie Patrick Siaud. Cela se traduit aussi par de nombreux partages d’expériences avec d’autres pays.

*Auxquels s’ajoutent la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris et le Bataillon de marins-pompiers de Marseille, qui sont des militaires.