France Burgy : "Il y a une profonde transformation de tous les emplois"

Que diriez-vous à un jeune pour le convaincre d’entrer dans la territoriale ?

La territoriale, c’est l’endroit où nous préparons la France de demain. Les agents y sont en contact direct avec la population. Dans les collectivités, le lien avec les gens est omniprésent. En plus, ce sont des emplois où l’on peut construire et construire durablement, dans une logique de long terme. Pour la jeune génération, ce n’est peut-être plus la stabilité de l’emploi qui compte mais de voir les progrès et les résultats de son action.

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Que change la transition écologique pour les agents publics ?

Il y a une profonde transformation de tous les emplois. On doit revisiter tous les parcours de formation de tous les métiers, et pour toutes les filières. Il y a une transformation écologique, mais aussi démocratique, démographique et numérique. Il ne s’agit pas seulement de délivrer du savoir, comme on l’a fait pendant des années. On va se diriger de plus en plus vers des échanges entre gens cherchant à rendre le meilleur service public. Notre travail à nous, CNFPT, c’est de mettre en relation la communauté territoriale. Par exemple, il y a 9 000 inscrits sur notre communauté de secrétaires de mairie.

Aujourd’hui, tout le monde doit s’adapter. Les politiques de transition écologique vont soulever des questions d’acceptabilité sociale. Or, dans la territoriale, nous employons 75 % d’agents de catégorie C, qui sont toute la journée au contact des usagers. Quand on restreindra l’usage de l’eau dans certains endroits, il faudra bien que quelqu’un aille expliquer pourquoi aux usagers !

On parle beaucoup des missions des fonctionnaires mais pas beaucoup de leurs salaires…

Il faut poser clairement la question : quelle est la valeur du service public ? Quand va-t-on dire que le travail assuré par le service public représente un gain pour la société ? On veut avoir le maximum de services mais quels sont les moyens que l’on y met ?

Nos fonctionnaires veulent de la transparence sur les intentions. Mais aujourd’hui, avec le tassement des salaires, on est au fond de la piscine. Des postes vont-ils disparaître avec le développement de l’intelligence artificielle ? S’il y a des tâches automatisables, faisons-le ! Cela permettra de rediriger les emplois vers l’humain, vers la valeur ajoutée. Il y a un tel besoin de communication avec les citoyens. Cette solidarité, c’est un profond facteur de motivation. Et personne ne se plaindra du passage au parapheur électronique…

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Co-Autrice : Claire Boulland