Emploi des femmes : les plus de 45 ans discriminées

En matière de discrimination, on peut toujours trouver pire… Une enquête menée auprès de 83 DRH, 51 cabinets de recrutements et 776 femmes de plus de 45 ans au chômage livre un constat accablant : les stéréotypes s'accumulent sur les femmes de 45 ans et plus, de leur apparence physique à leur prétendue mauvaise connaissance des nouvelles technologies.

Ces constats ont été commentés et discutés le 10 septembre 2015, lors d’un séminaire((Le séminaire s’est déroulé le 10 septembre 2015 au ministère des Affaires sociales, avec Françoise Holder, présidente de Force Femmes, association créée en 2005 par des femmes chefs d'entreprise, et Myriam El Khomri, ministre du Travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social.)), organisé par l’association Force Femmes, avec le ministère du Travail.

Myriam El Khomri, ministre du Travail, a ouvert le débat en rappelant l'existence de 2 outils facilitant l’embauche de seniors dans les entreprises privées : le contrat de génération et le contrat de professionnalisation "Nouvelle carrière".

47 % des cabinets de recrutement considèrent qu'il est difficile de "placer une femme de plus de 45 ans".

Femmes et emploi : discriminations à tous les étages

Les femmes sont les premières victimes du chômage et de l’emploi précaire. Cette inégalité est encore plus marquée lorsqu’elles arrivent à un stade avancé de leur carrière. Selon l'enquête 2015 de Force Femmes(Enquête menée avec Ipsos entre le 18 mars et le 29 mai 2015, France entière.)) :

• 64 % des femmes interrogées pour les besoins de l'enquête ressentent des freins personnels dans leur projet professionnel, comme le manque de confiance en soi et en ses compétences ;
• 76 % des femmes interrogées disent que l'âge peut être un facteur discriminant et un frein dans une recherche d'emploi ;
• le taux d’emploi des femmes de 20 à 64 ans est toujours inférieur à celui des hommes (67 % contre 76 %), et à temps de travail équivalent, il demeure encore un écart de salaire de 24 % entre femmes et hommes ; (2)
• les salariés les plus âgés connaissent de plus grandes difficultés d’insertion : depuis 2008, le nombre de demandeurs d’emploi seniors a augmenté plus vite que pour les autres tranches d’âge. Et ce, de manière continue ;
• la probabilité de retour à l’emploi des seniors est deux fois plus faible que les autres.