Véronique Morelle, formatrice en apprentissage : "Un métier où il faut savoir innover"
C’est son double cursus en biochimie et en contrôle qualité qui a conduit Véronique Morelle à devenir formatrice en apprentissage, après un passage éclair en qualité de prof de collège en sciences de la vie et de la terre. Ce métier, elle l'exerce au Pôle de formation Pasteur (Marne). Elle est responsable du département "Sécurité, entretien et ressources techniques". Rencontre.
"J’ai une formation classique universitaire avec une maîtrise en biochimie obtenue à la faculté de Reims", explique Véronique Morelle (photo). Mais avec ce seul bagage, il est difficile d’intégrer une entreprise : "J’étais trop diplômée au goût des entrepreneurs". Elle décide alors de suivre une formation en apprentissage et intègre un BTS Qualité dans les industries agroalimentaires et les bio-industries à Ham (Somme). "Il me manquait une expérience professionnelle, d’où le choix de ce BTS en alternance qui m’a ouvert les portes des entreprises de l’agroalimentaire, nombreuses à rechercher des apprentis qualité", rapporte-t-elle.
Dans le domaine de l’apprentissage, il faut avoir connu le monde du travail, avoir des connaissances du secteur pour pouvoir l’expliquer en cours, au travers de cas concrets, d’anecdotes.
Une fois diplômée, en 2001, elle poursuit sa carrière chez Nestlé, qui l’avait accueillie quelques mois en stage en tant qu’assistante qualité à la fin de son cursus. Par la suite, elle effectue plusieurs missions en tant que laborantine en contrôle qualité, en CDD.
C’est en cherchant un poste à l’issue de ses CDD que Véronique Morelle découvre une offre d’emploi de formatrice au sein du centre de formation où elle a passé son BTS. "Comme on se connaissait et que le poste concernait la formation en entreprise où j’avais acquis une expérience, j’ai été engagée", souligne la jeune femme. Son rôle : intervenir dans les entreprises pour former les salariés au process de fabrication des produits.
Véronique Morelle précise avoir également exercé 4 mois dans l’Education nationale, après la faculté, en qualité de professeur des sciences de la vie et de la terre dans un collège.
Après son deuxième enfant, Véronique Morelle souhaite retourner dans l’agroalimentaire. Elle intègre la sucrerie de Guignicourt (Aisne) au poste de contrôleur qualité sur la fabrication du sucre. C’est après la fermeture de cette usine qu’elle va intégrer le Pôle de formation Pasteur, fin 2007, où elle est d'abord recruté pour remplacer une personne partie en congé maternité.
"J’ai remplacé cette personne en tant que formatrice au sein du BTS Qualité et comme elle n’a pas repris son poste, on me l’a proposé en août 2008", explique-t-elle. Et de poursuivre : "Mon expérience de terrain m’aide beaucoup, car dans le domaine de l’apprentissage, il faut avoir connu le monde du travail, avoir des connaissances du secteur pour pouvoir l’expliquer en cours au travers de cas concrets, d’anecdotes."
Il faut être ouvert aux pratiques professionnelles, et adapter ce que l’on constate dans le référentiel à ce qui est fait en pratique au niveau professionnel.
Un prix décerné par l'Alliance européenne pour l'apprentissage pour ses pratiques novatrices de formatrice
Pour ceux qui souhaitent enseigner dans le secteur de l’apprentissage, "il ne faut pas rester emprisonné dans les référentiels, conseille Véronique Morelle, qui a reçu, en novembre 2017, un prix pour ses prestations dans le domaine de l’enseignement d’apprentissage, décerné par l’Alliance européenne pour l'apprentissage. Il faut être ouvert aux pratiques professionnelles, et adapter ce que l’on constate dans le référentiel à ce qui est fait en pratique au niveau professionnel".
"Il est aussi indispensable, ajoute-t-elle, de se tenir au courant de ce qui se passe au niveau professionnel, à savoir les innovations techniques et technologiques."
Aussi recommande-t-elle d’être soi-même en formation. "Je suis des stages une fois par an pour retourner en milieu professionnel afin d’intégrer les exigences des industriels, car mes élèves travaillent dans ce secteur", confie-t-elle, en concluant qu’il est indispensable de ne pas rester coincée dans ses habitudes et de savoir innover.
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