Armelle de Kerros, directrice de la communication de Paris Dauphine
La directrice de la communication de l’université Paris-Dauphine, Armelle de Kerros, a effectué la plus grande partie de sa carrière dans le secteur privé, avant d’opérer un virage vers le secteur public. Un choix pesé et assumé.
Après des études à Science Po Paris et l’obtention, en parallèle, d’une maîtrise d’histoire contemporaine à la Sorbonne, Armelle de Kerros débute sa carrière dans des organismes internationaux notamment au Conseil de l’Europe, à l’Union de l’Europe occidentale et à l’Union européenne. Elle s’oriente ensuite véritablement vers le privé, « toujours dans la communication corporate », souligne-t-elle.
Communication de crise - Après des débuts en 1982 chez Futuribles, association internationale de prospective où elle est rédactrice et chargée des relations extérieures, elle enchaîne chez Sobea, une entreprise de BTP filiale de Saint-Gobain en tant que responsable de la communication, puis chez Framatome et Cogema (aujourd’hui Areva) comme responsable des relations presse.
J’ai intégré des secteurs dans lesquels il y avait des causes publiques à défendre, comme le nucléaire, juste après l’accident de Tchernobyl.
Armelle de Kerros
Elle s’accorde ensuite un congé parental pour s’occuper de ses quatre enfants. « Le métier de la communication est très prenant et j’ai eu la chance d’avoir un mari qui a fait le choix de s’occuper de nos enfants », précise Armelle de Kerros.
Deux ans plus tard, elle remonte en selle et devient successivement directrice des relations presse Europe du groupe pharmaceutique Rhône-Poulenc Rorer en 1994, directrice de la communication externe chez Usinor en 1996, puis directrice de la communication de Bureau Veritas en 1998, et de Monsanto France en 1999. « Monsanto m’a embauché pour recréer le dialogue au moment de la polémique sur les OGM », explique-t-elle. Elle devient ensuite directrice de la communication et de l’action régionale à l’Association nationale des industries alimentaires (ANIA), au moment de la "crise de la vache folle", puis au sein du groupe pharmaceutique américain Baxter France lors de sa restructuration. « Au fur et à mesure de ma carrière, je me suis spécialisée dans la gestion de crise et le débat public », indique-t-elle.
Quand on passe du privé au public, ce n’est jamais dans les mêmes conditions. Avant ce poste, j’en ai refusé plusieurs pour des raisons de salaires. (JSM, 2014)
Changement de cap - Mais après 30 ans passés dans la communication "corporate", elle souhaite changer de voie pour s’orienter vers une communication constructive qui promeut des causes, mais aussi parce que dans le secteur privé, « plus on avance en âge, plus il devient difficile d’obtenir des postes ». Elle saisit alors l’opportunité qui lui est offerte en mars 2010, par le biais de son réseau Science Po, d’obtenir son poste actuel de directrice de la communication à l’université Paris-Dauphine en CDI.
« Quand on passe du privé au public, ce n’est jamais dans les mêmes conditions, admet Armelle de Kerros. Avant ce poste, j’en ai refusé plusieurs pour des raisons de salaires. » Et d’ajouter : « Il y a un vrai choc des cultures entre le monde de l’entreprise et le milieu universitaire, car on n’est pas sur les mêmes valeurs, sur les mêmes objectifs, il n’y a pas les mêmes critères d’évaluation de l’action. Et puis dans le public, il n’y a pas la même tension, ni le même stress. Pour une fin de carrière, c’est beaucoup plus agréable ! »
Les questions bizarres de la rédac"
- Votre situation familiale ? Mariée, quatre enfants.
- Des loisirs ? J’aime profiter de tout ce qui est à ma portée.
- Un livre, une expo ? Je suis en train de lire, sur les conseils de mon fils, A Game of Thrones, de George R. R. Martin.
- Votre moment préféré dans la journée ? J’aime me lever le matin en me disant que je vais avoir une journée intéressante au travail et que je vais également apprécier de rentrer chez moi passer du temps avec ma famille.
- Si vous exerciez un tout autre métier dans la fonction publique ? J’aurais beaucoup aimé travailler aux Affaires étrangères
- Réseaux sociaux, vous en êtes ? Oui, mais pour l’université.
- Un doudou numérique ? J’ai un Iphone comme outil de travail.
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