Gardien de musée à sous-préfet : l’ascension extraordinaire de Bruno André
Bruno André a commencé sa carrière dans la fonction publique comme gardien de musée au château de Versailles. Aujourd’hui, il est sous-préfet du Rhône. Ce fonctionnaire se plait à dire qu’en travaillant, l'ascenseur social, ça fonctionne !
C’est parallèlement à ses études, qu’il reprend à 24 ans à la faculté de droit de Paris 8, que Bruno André intègre la fonction publique. « Il fallait que je gagne de l’argent, j’ai donc passé le concours de gardien de musée et j’ai commencé à travailler la nuit au Château de Versailles. » Ce travail ne l’empêche pas pour autant d’étudier. « J’allais à la faculté le jour, je travaillais la nuit, et je révisais mes cours en faisant mes rondes au château, explique-t-il. En plus, quand on est gardien de musée la nuit, on a des repos compensatoires. » Il effectue ce travail en parallèle de ces études pendant quatre ans, « mais petit à petit, j’ai commencé à fatiguer physiquement, car mes journées étaient décalées. »
De la catégorie C à la catégorie A - Après l’obtention de son Deug de droit, il passe les concours de catégorie B et intègre l’Education nationale, où il est affecté à la direction des affaires juridiques en tant que secrétaire administratif. « Ce travail m’a retardé dans l’obtention de ma licence de droit, souligne le sous-préfet. Mais le côté positif, c’est que ce poste m’a aussi permis d’acquérir des compétences que je n’avais pas encore, puisque je travaillais quotidiennement sur du pré-contentieux, se souvient-il. En plus, ma hiérarchie m’apprenait le droit, elle me poussait dans mes retranchements, c’était stimulant. »
Dès qu’il obtient sa licence, Bruno André passe le concours des attachés territoriaux et devient attaché d’administration toujours à l’Education nationale. Après quatre ans, il change de ministère, intègre le bureau des affaires juridiques à la direction des Sports et participe activement au projet de loi anti-dopage.
Succession de postes- Puis, comme il vient d’avoir un enfant, il émet le souhait de retourner vivre en province. Mais alors qu’il obtient un poste comme rédacteur au service juridique du rectorat de l'académie de Nantes, son épouse, reçue professeur des écoles à Paris, n’obtient pas sa mutation pour Nantes. « Je décide donc de repartir à Paris mais en passant le concours d’inspecteur de la jeunesse et des sports », indique-t-il.
Reçu au concours en 2001, son épouse est entretemps mutée à Nantes. Bruno André trouve donc un poste le plus près possible, au Mans, comme responsable du service départemental des sports et de la jeunesse où il reste un an. En 2002, il part à Nantes et devient chef du service sport régional et départemental à la direction régionale de la jeunesse et des sports des Pays de la Loire et de la Loire-Atlantique, avant de devenir chargé de mission au secrétariat général aux affaires régionales des Pays de la Loire en 2005.
Accepter la mobilité- A l’époque, Bruno André ne pensait pas pouvoir encore gravir les échelons. « Je ne me voyais pas sous-préfet, je ne pensais pas que c’était possible, se rappelle-t-il. Mais en discutant avec des collègues, je me suis rendu compte que si ! » Il postule et devient en 2007, à 45 ans, détaché dans le corps des sous-préfets, en charge de la politique de la ville à Toulouse. Il s’occupe, entre autres, de la politique d’hébergement, du logement.
Après deux ans à Toulouse, il est envoyé à Issoire (Puy-de-Dôme) comme sous-préfet d’arrondissement. « Quand on travaille dans ce corps, il faut accepter la mobilité », constate-t-il. Il part ensuite à Lyon et devient directeur de cabinet du préfet du Rhône, en charge notamment de la communication interministérielle, des interventions, des décorations, du lien avec le monde des combattants. « Je travaille avec une trentaine de collaborateurs, chacun avec sa technicité et son savoir, c’est indispensable, estime Bruno André. On est chef d’équipe mais tout seul, on n’est rien. » Et d’ajouter : « Le fil rouge de ma carrière, de gardien de musée au poste que j’occupe aujourd’hui, ce sont les gens qui ont été là avec moi et qui m’ont accompagné. »
Pour aller plus loin
- Situation personnelle ? Marié et deux enfants
- Loisirs ? Oui, ma famille
- Un livre, une expo ? Un film au cinéma, Le Majordome, j’ai bien aimé
- Votre salaire net ? Je ne me plains pas
- Votre moment préféré de la journée ? La nuit, parce que je suis plutôt en forme !
- Si vous exerciez un tout autre métier dans la fonction publique ? J’aurais aimé être pilote de chasse
- Réseaux sociaux, vous en êtes ? Non
- Un doudou numérique ? J’ai le Samsung de la préfecture ! Mais je ne suis pas sensible à cela, je suis dépassé.
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- Michel Galvane, un ex-danseur à la direction de la Culture d'Avignon
- Agnès Masson, directrice des Archives de Paris
- Côme Levesque, des talus d'autoroute aux jardins des Champs-Elysées
- Maryvonne Lyazid, adjointe au Défenseur des droits
- Dominique Raspaud, prévisionniste météo à Météo France
- Béryl de Saint-Sauveur, danseuse au ballet de l’opéra du Grand Avignon
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