Agnès Masson, directrice des Archives de Paris

Laure Martin • mis à jour le
DOSSIER : Mobilité et fonction publique : ils ont bougé, ils témoignent

A la tête des Archives de Paris, Agnès Masson a un parcours original. Elle a alterné travail de terrain et activités d'enseignement-formation, en changeant souvent de postes. "Je crois avoir eu tous les statuts possibles dans l'administration", reconnaît-elle.

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Au moment de choisir ses études, Agnès Masson hésite : classe préparatoire à HEC Paris, la grande école de managers, ou Ecole nationale des chartes, à la Sorbonne (L'Ecole nationale des chartes recrute et forme des chercheurs expérimentés, notamment des futurs conservateurs du patrimoine et des bibliothèque. L’Ecole est membre fondateur du PreshéSam (hautes études-Sorbonne-arts et métiers), du campus Condorcet Paris-Aubervilliers et membre associé du Pres-Sorbonne-université). "J’ai toujours été partagée entre le côté mathématiques, organisationnel, conduite de projets, remarque-t-elle, et le côté littéraire."

J’ai toujours gardé une affinité avec l’enseignement, la transmission des connaissances...

Finalement, Agnès Masson opte pour l’Ecole nationale des chartres, car, explique-t-elle, « issue d’une famille de fonctionnaires, je ne me voyais pas travailler dans le privé ». Passionnée par l’enseignement et ayant effectué ses études secondaires au lycée de Bondy en Seine-Saint-Denis, ainsi qu’au conservatoire, elle décide d'être prof de musique, tout en continuant ses études. En 1984,  la jeune femme obtient son doctorat en histoire et une première mutation aux Archives nationales de Paris.

Responsable des archives municipales de Nîmes

Agnès Masson devient ensuite archiviste itinérante (on dit aussi "archiviste intercommunal"). A ce titre, elle conseille et accompagne les communes du département du Gard, avec le statut de vacataire ou de contractuelle dans la fonction publique territoriale, selon les communes. Puis, en 1988, après les inondations de Nîmes, elle crée le service des archives de la ville : "J'ai sorti les archives des sous-sols et formé une équipe."

Retour à Paris, où elle met un pied aux Archives nationales en qualité de conservateur adjointe (1990-1993).

Responsable de la formation à l'université d'Angers

Apprenant que l’université d’Angers souhaite créer une filière de formation aux Archives, elle obtient d'être détachée auprès de l’université d’Angers comme maître de conférences en archivistique. En lien étroit avec les archives départementales du Maine-et-Loire, elle met en place la formation d'archiviste : la licence, en 1993, et la maîtrise d’histoire option archives et le DESS histoire et métiers des archives l’année suivante.

Deux ans plus tard, elle quitte son poste à l'université d'Angers et retourne à Paris pour devenir responsable du bureau des formations et relations internationales, à la direction des Archives de France.

J’avais l’impression de beaucoup théoriser, d’avoir perdu le contact avec mon métier : je souhaitais revenir sur le terrain.

Directrice des archives de la Marine, puis à l'hôpital

"Je suis partie cinq ans plus tard, après avoir fait agréer le centre de formation par le ministère du Travail", raconte-t-elle. "A ce moment-là, poursuit Agnès Masson, j’avais l’impression de beaucoup théoriser, d’avoir perdu le contact avec mon métier et je souhaitais à nouveau un poste de terrain." Elle est alors nommée au poste de directeur des archives de la Marine au château de Vincennes, où elle ne reste qu’un an.

Agnès Masson est sollicitée pour prendre le poste de la direction des archives de l’Assistance Public-Hôpitaux de Paris (AP-HP). "Pendant cinq ans, j’ai beaucoup travaillé sur le dossier médical personnel, souligne-t-elle, et j’ai organisé des formations pour les médecins."

Directrice des Archives de Paris et formatrice à la fac

Or, en septembre 2005, on lui propose de devenir directrice des Archives de Paris. « Je ne l’avais pas envisagé. Car je considérais davantage ce poste comme un poste de fin de carrière. Mais je n’ai pas pu le refuser. »

Elle reste en parallèle, pendant huit ans, codirectrice d’un master 2 à Saint-Quentin-en-Yvelines. « Aujourd’hui, je n’ai plus le temps d’être formatrice. Mais aux Archives de Paris, on reçoit beaucoup de stagiaires, indique Agnès Masson. Nous effectuons un métier très technique et réglementé. Tout cela fonctionne, si l'on a de la passion. » Après, je ne sais pas où j’irai. Je me verrais bien dans la gestion des ressources humaines pour mettre la bonne personne à la bonne place, avec la bonne formation.

Mobilité et statut

"Je crois avoir eu à peu près tous les statuts possibles dans l'administration". Les changements de postes se font par des demandes de mutation sur des postes officiellement déclarés vacants, explique Agnès Masson. Pour celui de Nîmes et celui de l'université d'Angers, il s'agissait de la création d'un nouveau poste pour moi. Pour Nîmes, j'étais contractuelle et pour Angers, j'étais en détachement sur un poste de maître de conférences.  Pour l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, j'étais en détachement sur un poste de directeur d'hôpital. Pour Paris, en tant que directeur, je suis fonctionnaire de l'Etat mis à la disposition du maire de Paris."

Transmettre la culture au plus grand nombre

Aujourd'hui, le site des Archives souhaite amener à la culture le plus grand nombre de personnes possible. "Nous organisons donc des expositions, des concerts, des conférences, souligne-t-elle. On s’adapte aux célébrations et aux évènements culturels nationaux comme les journées du patrimoine, ou celle de la femme. "

Le site s’insère également dans le quartier en développant les espaces verts, avec la mise en place de zones de pique-nique, de nichoirs à oiseaux, d’un hôtel à insectes, mais aussi le développement de l’écopâturage avec la présence, plusieurs mois dans l’année, de moutons d’Ouessant pour l’entretien.

Les questions bizarres de la rédac’

  • Votre situation familiale ? Divorcée, une fille
  • Des loisirs ? Le sport, j’en fais six heures par semaine
  • Un livre, une expo ? Je lis beaucoup de romans policiers, notamment ceux de P.D. James
  • Votre salaire net ? 5 000 euros
  • Votre moment préféré dans la journée ? Le matin quand j’arrive au travail et que je vais dire bonjour aux agents arrivés tôt également. Je m’approprie les lieux en douceur.
  • Si vous exerciez un tout autre métier dans la fonction publique ? Certainement enseignante à la maternelle
  • Réseaux sociaux, vous en êtes ? Pas vraiment
  • Un doudou numérique ? Plusieurs : un BlackBerry, un IPhone et une tablette

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