Reconversion : de sapeur-pompier à médecin
"Je suis entré chez les sapeurs-pompiers de Paris en mars 2004, à 19 ans, via un centre d’information et de recrutement de l’armée de Terre", raconte Anthony. C’est après avoir passé plusieurs tests qu’il a pu choisir cette orientation, son premier choix, et non l’infanterie ou la sécurité civile. En effet, pour des raisons historiques, les sapeurs-pompiers de Paris, comme ceux de Marseille, sont des militaires, non pas des fonctionnaires territoriaux comme ceux des centres d'incendie et de secours des départements.
"Après cette première sélection, on est envoyé dans un centre de sélection et d’orientation, afin de vérifier notre aptitude médicale et sportive", précise-t-il. Pendant trois jours, les "candidats" sont auscultés par des médecins, subissent des épreuves sportives, des tests psychotechniques et un entretien oral.
Première partie de carrière dans la brigade des sapeurs-pompiers de Paris
"C’est seulement huit à dix mois plus tard que j’ai su que j’étais incorporé", indique Anthony, qui intègre alors le centre d’instruction des recrues au Fort de Villeneuve-Saint-Georges [NDLR : dans le Val-de-Marne, 600 jeunes recrues y transitent chaque année, avant de rejoindre les quelque 8.000 sapeurs-pompiers qui couvrent Paris et la petite couronne].
De nouveau, dès le premier jour, les candidats passent des tests médicaux. Ceux qui sont déclarés aptes suivent quatre mois de formation, avant d'être affectés dans une compagnie. Anthony rejoint ainsi celle d'Aulnay-sous-Bois, puis de Drancy (Seine-Saint-Denis)
Avec les pompiers, j’ai commencé à avoir une certaine rigueur, à apprendre par cœur et à réussir. J’ai compris que le travail payait.
Avancement rapide vers plus de responsabilités
"Très rapidement, j’ai voulu 'aller à l’avancement' pour avoir des responsabilités, témoigne Anthony. A 21 ans, il devient caporal-chef. "Si on est motivé, on peut rapidement faire décoller sa carrière en réussissant les différentes sélections et les tests qui nous mettent en compétition avec nos collègues", fait-il savoir, en précisant être sergent-chef depuis 2017. La prise de galon va de pair avec de nouvelles responsabilités.
Aujourd’hui, Anthony peut commander, sur de grosses opérations, de 20 à 30 sapeurs-pompiers de Paris, sous son grade. Mais, à 33 ans, il lui est possible s’engager dans une nouvelle carrière. Il en a conscience et met tout en œuvre pour y parvenir.
Sur le terrain, on côtoie des praticiens, puisqu'on leur confie les victimes... C'est aussi pour cela que je veux devenir médecin.
Une "certaine revanche à prendre sur le système scolaire"
"Lorsque j’étais jeune, je vivais en banlieue et l’école n’était pas ma priorité, confie-t-il. Avec les pompiers, j’ai commencé à acquérir une certaine rigueur, à apprendre par cœur et à réussir. J’ai compris que le travail payait. J’ai une certaine revanche à prendre sur le système scolaire. C’est pour cela que je souhaite devenir médecin."
"Sur le terrain, ajoute Anthony, on côtoie régulièrement les praticiens, ils assurent le prolongement de nos interventions, puisque nous leur confions les victimes. C’est aussi pour cela que je souhaite devenir médecin. J’aime les responsabilités, il faut avoir les épaules, et je pense pouvoir y arriver."
L'AlterPACES, une voie alternative vers la médecine
Anthony s’est renseigné pour reprendre des études. On lui suggère l’AlterPACES, orientation qui n’existe que dans certaines facultés de France, comme celle de Paris-Descartes. "Cette filière a été mise en place pour diversifier les profils des futurs médecins", rapporte Anthony.
En quoi consiste ce programme ? Les candidats disposent d'un panel de licences permettant de bénéficier d’une passerelle. Anthony a choisi la licence sciences sanitaire et sociale. Pendant les trois années de licence, ils doivent terminer leurs examens dans le premier quartile de la promotion.
Au bout de l'AlterPACES, entrée en 2e année de médecine
"A l’issue de la première année de licence, cette condition satisfaite, on peut alors se manifester pour accéder au programme de l’Alter-PACES, explique Anthony.
En parallèle de la deuxième année de licence, nous devons réviser chez nous, en e-learning, les cours d’Alter-PACES, et réussir les épreuves qui ont lieu en parallèle de nos partiels de licence." Les candidats peuvent passer les épreuves de l’Alter-PACES (quatre thèmes qui regroupent trois ou quatre examens, soit environ douze épreuves), en deuxième et/ou troisième année de licence.
"En troisième année de licence, si je réussis les examens de l’Alter-PACES et suis classé dans le premier quartile chaque année de licence, je passe devant un grand jury d’une vingtaine de professeurs de médecine et de la licence que j’ai effectuée, pour un entretien de motivation", précise Anthony.
S’il satisfait à toutes les conditions, il pourra alors entrer en deuxième année de médecine. "Je souhaite m’orienter vers la médecine générale, mais je ne suis pas fermé à d’autres options. Je compte sur les stages d’externat pour m’aider à trouver mon orientation."
Anthony devra conjuguer ses premières années de médecine avec sa fonction de sapeur-pompier. Ensuite, il pourra prendre sa retraite après 17 ans de service, pour se concentrer sur ses études.
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