Mathias, directeur des communs numériques, gère l’environnement numérique de travail

Quelle est votre principale mission en tant que directeur des « communs numériques » ?

La métropole a largement mutualisé ses services numériques. Nous avons en gestion 19 villes, en plus de Bordeaux Métropole. Cela représente environ 22 000 agents utilisateurs de notre système d’information commun, 11 000 ordinateurs portables ou fixes et près de 1 500 applications métier.

Pour soutenir cette activité sans empiler des technologies, nous construisons des communs numériques. C’est-à-dire que nous capitalisons sur des plateformes technologiques modulaires et ouvertes, qui permettent de construire des services numériques. Nous travaillons aussi pour partager, voire construire en commun ces outils avec d’autres métropoles, l’État, des acteurs publics ou privés sur le territoire de Bordeaux Métropole.

Quelle est la place du cloud dans ces socles technologiques mutualisés ?

Le cloud (l’informatique en nuage) est en bonne place dans notre système d’information, certaines des plateformes technologiques que nous développons sont hébergées dans le cloud, ainsi que des outils de bureautique. Mais aujourd’hui, une large majorité de notre système d’information commun est hébergée au sein de notre infrastructure informatique interne.

Quelles sont vos autres missions ?

Nous avons défini et nous mettons actuellement en place avec mes équipes une stratégie de convergence et de simplification de l’environnement numérique de travail pour les agents, nommée NEO. L’objectif est de créer un environnement unifié dans lequel les services de messagerie, chat, visio, etc., sont accessibles simplement sur site ou à distance.

Je déploie aussi une stratégie numérique responsable, qui s’appuie sur des engagements sociaux et environnementaux. Par exemple, nous organisons depuis 2024 un mois de la collecte numérique, pour sensibiliser les habitants et récupérer des équipements inutilisés et leur donner une seconde vie. Nous avons aussi un critère numérique responsable dans nos marchés publics.

Quel parcours vous a mené à ce poste ?

Je suis diplômé d’une école d’ingénieurs et j’ai démarré ma carrière en cabinet de conseil où je pilotais des démarches de transformation numérique. J’ai accompagné des directions des systèmes d’information dans les secteurs public et privé pendant dix ans, puis j’ai postulé à la métropole de Bordeaux. J’ai d’abord été en charge des enjeux de mutualisation du domaine numérique avec les communes, puis j’ai créé la direction des communs numériques.

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Pourquoi avez-vous choisi de rejoindre la fonction publique ?

J’ai postulé car la fonction faisait appel à la fois à mes compétences numériques et d’accompagnement de la transformation. En même temps, la collectivité me permet de mieux voir au quotidien la concrétisation de mon travail. Il a de la valeur pour l’administration, pour les usagers, pour les agents. Je suis à un endroit où je peux faire bouger des choses, avec un impact direct sur les services publics à disposition des habitants de la métropole.

Quelles qualités sont requises pour ce poste ?

Il faut avoir envie de changer des pratiques, d’accompagner à faire différemment. À un poste d’encadrement, il faut aussi savoir accompagner ses équipes dans cette dynamique.

Cela demande de la curiosité et de l’ouverture d’esprit, d’être très axé sur la collaboration. La même ouverture d’esprit est requise pour un ingénieur cloud. Il faut avoir des compétences relationnelles, pas uniquement être un expert technologique. Il faut également avoir envie de contribuer à une histoire professionnelle dans le service public, un peu différente de celle qui peut s’écrire dans le privé.

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