Les hôpitaux recrutent

Les hôpitaux recrutent tous azimuts. Premier employeur de la région Grand Est avec ses 12 000 salariés et premier recruteur avec un volume annuel d’embauches d’environ mille personnes, les Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) ont engagé, depuis deux ans, un plan d’attractivité et de fidélisation des collaborateurs. « C’est une démarche nécessaire, même si on peut penser que notre taille fait notre force. Il y a d’une part la concurrence du secteur privé et des autres établissements publics et d’autre part, nous sommes en déficit de recrutement depuis 2019 sur les personnels soignants, notamment les infirmiers », explique Céline Dugast, directrice des ressources humaines (DRH) des HUS.

Pour attirer les candidats, les équipes ont travaillé à la valorisation des spécificités d’un hôpital universitaire. « Les candidats peuvent travailler dans la prise en charge de proximité, les urgences, comme dans des services de pointe, hyperspécialisés », illustre Céline Dugast. Nous avons près de 200 services, il y a de vraies possibilités de parcours, que l’on ne retrouve pas dans un centre hospitalier général ». La DRH espère que la revalorisation des rémunérations des personnels soignants adoptée dans le cadre du plan Ségur, qui sera appliquée au mois d’octobre, sera un élément d’attractivité pour les jeunes recrues.

L'hôpital investit les réseaux sociaux

L’hôpital alsacien est aussi présent sur les réseaux sociaux, et avait commencé des jobdatings, avant la crise sanitaire. « Cela a un véritable intérêt, nous avons rencontré peu de candidats, une quinzaine, mais nous les avons tous embauchés », reprend Céline Dugast. Autre objectif pour la DRH, participer aux salons de l’emploi, pour trouver des candidats pour la filière technique (menuisiers, électromécaniciens, plombiers…), informatique ou administrative. « Nous avons 140 métiers dans l’hôpital, des contrôleurs de gestion, des agents de sécurité, des menuisiers, des gestionnaires de paie… Nous ne sommes pas identifiés comme recruteur sur ces métiers », explique Céline Dugast.

Le plan d’attractivité concerne aussi les personnels médicaux. Un groupe de travail d’une vingtaine de médecins s’est investi pour définir un programme en trois axes, portant sur l’accompagnement des parcours et des projets professionnels, le bien-être au travail et la reconnaissance du management médical. « Le groupe de travail, a été transformé en sous-commission pérenne, qui se réunit 4 fois par an, et assure le suivi de la mise en œuvre du projet attractivité », précise Armelle Drexler, directrice du pôle affaires médicales, recherche, qualité et stratégie médicale territoriale aux HUS.

Des projets ont commencé à voir le jour, comme de la formation au management pour les médecins amenés à prendre des responsabilités de chef de pôle ou de chef de service, ou une commission de conciliation pour gérer les conflits. Le groupe de travail va aussi accompagner la mise en place des entretiens annuels pour les médecins hospitaliers, prévus par le Ségur de la santé. Cette démarche a remporté le prix « Attractivité médicale » 2020 de la Fédération hospitalière française (FHF).