Erwan Etienne, pompier et maître-chien
Recherche de personnes disparues, sauvetage et même dépistage de la Covid19… Les missions du sergent-chef Erwan Etienne, chef de l’unité cynotechnique au service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de Seine-et-Marne, sont multiples.
Il a su allier ses deux passions. Le sergent-chef Erwan Etienne est chef de l’unité cynotechnique au service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de Seine-et-Marne. Il dirige l’équipe de sept sapeurs-pompiers et leurs acolytes à quatre pattes, sept bergers belge malinois.
« Je voulais aider les autres. Alors, je suis entré vers vingt ans comme pompier volontaire, au Sdis de Rennes. Cela m’a plu, j’ai passé -et réussi- le concours pour devenir pompier-professionnel en 2001 », se souvient ce pompier désormais aguerri. En 2004, le voilà au Sdis 78 (Yvelines). « Ils avaient une équipe cynotechnique. J’ai commencé à aller aux entrainements, pour voir. Ça a été le déclic ».
Des formations dispensées par les SDIS ou des organismes agréés
L’homme, amoureux depuis toujours des animaux, entame un long parcours de formation, en compagnie de son chien d’alors, Diaz. Car avoir le concours de sapeur-pompier professionnel ne suffit pas. « Il faut compléter la formation initiale de sapeur-pompier. J’ai passé une première formation cynotechnique en interne au sdis 78, puis différents modules pour devenir conducteur de chien », se souvient Erwan-Etienne. Les formations sont dispensées par les Services Départementaux d’Incendie et de Secours (SDIS) ou par des organismes agréés par la Direction de la Sécurité Générale et de la Gestion des Crises.
L’apprentissage du tandem maître-chien s’étale sur plusieurs mois. « On commence à apprendre au chien l’obéissance, le franchissement d’obstacles, le secourisme. Puis, six mois après, c’est le module recherche de personne, secourisme. Puis, encore six mois après, la validation opérationnelle. A l’issue de la formation, Diaz était capable de retrouver une personne perdue en forêt, de rechercher une personne ensevelie », raconte Erwan Etienne. La formation terminée, le pompier conducteur de chien peut exercer en tant que tel au sein de sa brigade. Ses compétences et celles de son chien sont réévaluées chaque année.
Chez les pompiers, les missions d’un agent cynophile sont concentrées sur la recherche de personnes. Ils peuvent aussi intervenir lors des catastrophes naturelles, des incendies ou encore des avalanches. Au quotidien, les pompiers doivent également préparer la relève. « En 2010, mon chien est mort. J’en ai pris un nouveau, une chienne, qui malheureusement a eu un accident du travail et est décédée… J’ai dû en former une nouvelle ». Son nouveau binôme, Fabbie, une berge belge malinois, est très vite opérationnelle. « Avec elle, j’ai fait deux beaux sauvetages. Le jour de Noël 2014, elle a retrouvé une personne dépressive qui avait disparue en Essonne. Et, quelques mois plus tard, elle a retrouvé un vieux Monsieur atteint d’Alzheimer qui s’était égaré. Ce sont des moments qu’on n’oublie pas ».
Dépistage de la Covid19
Fibbie ayant été mise la retraite en 2019, Erwan Etienne a désormais à ses côtés Maïka, une berger belge malinois. Ensemble, au sein de l’unité cynoitehcnique qu’il dirige désormais, ils se sont lancés l’an dernier dans une nouvelle aventure : le dépistage de la Covid19. « Ce n’est pas une compétence Sdis à part entière. L’essentiel de notre activité cynotechnique est et reste la recherche de personnes. Mais nous sommes fiers de pouvoir mettre nos compétences techniques au service de la lutte contre la Covid 19 ».
Dès avril 2020, son équipe a participé au programme Nosaïs-Covid-19, mené par l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort (EnvA, Val-de-Marne). « Il s’agit d'apprendre aux chiens à repérer des odeurs qui pourraient être émises par des patients positifs au nouveau coronavirus ». Son équipe a depuis mené des campagnes de dépistage en Corse et au Liban. « En Corse, nous avons testé plus de 500 personnes avec un pourcentage d’erreur faible, de l’ordre de 5 %. Maïka ne s’est presque jamais trompé », commente, avec fierté, Erwan Etienne.
Très attaché à son chien, le pompier maître-chien doit savoir manier un gant de fer dans une main de velours. « Un agent cynotechnique doit faire preuve de patience et d’affection avec son chien, rappelle le chef de l’unité cynotechnique. Il doit aussi être à même de garder son sang-froid en toutes circonstances. C’est un métier de passion, qui requiert beaucoup de qualités humaines et une bonne condition physique. Et c’est surtout un métier passionnant ! ».
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