Devenir lieutenante sapeur-pompier, comme Lucie
Lucie est devenue soldat du feu à 16 ans, à la suite d'un événement tragique qui l'a révoltée. Aujourd'hui lieutenante, elle est passionnée par ce métier qui exige sang-froid et courage. Avec des moments durs, et d'autres sublimes. Témoignage.
Lucie Jamsin a 25 ans. Sapeur-pompier volontaire à l’âge de 18 ans, elle devient professionnelle en 2009. Elle aime ce métier "actif, dynamique, "au service des autres" et qui "correspond à ses valeurs".
Le conseil de Lucie aux aspirants sapeurs-pompiers : "Chercher à comprendre ce qu'est vraiment cette profession, se poser au moins deux questions : est-ce que je m’y vois ? Est-ce que j'ai vraiment envie donner de mon temps aux autres ?" Elle recommande de s'entraîner régulièrement pour rester au top physiquement : "On est sollicités de jour comme de nuit".
Il faut s'entraîner pour rester au top physiquement. On peut être appelé le jour comme la nuit
L'envie de devenir sapeur-pompier lui est venue le jour ou elle s'est trouvée démunie devant un proche qui avait besoin de soins d'urgence. Lucie se jura que cela ne se produirait plus, "autant pour un proche que pour quelqu'un d'autre". Elle se forme au secourisme, puis s'oriente vers le métier de sapeur-pompier. Lucie a toujours été très sportive. Un atout indéniable.
Qu'est-ce que cela implique pour toi, être sapeur-pompier ?
Intervenir dans l’urgence
A la base, « le sapeur-pompier assure des missions de prévention, de protection et de lutte contre l'incendie », déclare-t-elle. En fait, il intervient dans l’urgence dans moult situations graves : incendie, inondation, tempête, accident de la route, etc. Il doit alors maîtriser les événements, tout en portant secours aux victimes et en les mettant à l'abri dans les plus brefs délais. L'un des plus beaux souvenirs de Lucie : « Un accouchement qui s’est bien passé : voir naître un nourrisson, un moment fabuleux. »
Une équipe soudée, solidaire
Ce métier repose sur le travail en équipe. Selon Lucie, « c’est ce qui fait la force des sapeurs-pompiers. » Si toutefois l'un d'eux rencontre une difficulté, il peut se tourner vers les cellules psychologiques, où des professionnels vont l’écouter et l’aider. « Cela se fait de plus en plus souvent », relève Lucie.
Policiers, gendarmes et maire, des partenaires
Les sapeurs-pompiers interviennent en partenariat avec la police et la gendarmerie. « Sur un accident de la circulation, on va agir avec les gendarmes. Pour réguler la circulation, on va agir avec les services de la sécurité autoroutière, par exemple », détaille la lieutenante.
Les sapeurs-pompiers travaillent aussi main dans la main avec les élus locaux, les maires, pour trouver des solutions de relogement aux personnes dont l’habitation vient d’être détruite par un incendie ou une inondation, par exemple.
Des professionnels qui ont la cote
« La plupart des sapeurs-pompiers aiment réellement ce qu'ils font, dit Lucie, parce qu'ils ont vraiment à cœur le service public. » Et les citoyens le leur rendent bien. "Beaucoup de personnes nous admirent. Les gens ont un regard positif sur la profession, qu’ils n'ont pas forcément vis-à-vis des policiers", remarque Lucie. Mais il arrive de plus en plus souvent que les pompiers soient mal accueillis sur les lieux d'intervention. "Cela nous attriste" , lâche la lieutenante.
Les gens ont un regard positif sur la profession, qu’ils n'ont pas forcément vis-à-vis des policiers.
Il y a peu de femmes pompiers, comme toi, pourquoi ?
Hommes et femmes sont formés de la même manière au métier de sapeur-pompier et les perspectives de carrière sont identiques. « Femme ou homme, on assure exactement les mêmes missions ». Pourtant, "les femmes hésitent encore à franchir le pas, note Lucie. Elles se disent que cette profession est trop masculine. » Il semble toutefois que les choses changent, « en particulier, chez les sapeurs-pompiers volontaires ».
Bio express
Parcours
- A 16 ans, Lucie Jamsin intègre une école de jeunes sapeurs-pompiers dans le Nord-Pas-de-Calais, où elle apprend les valeurs du métier durant l'année scolaire, en dehors de la classe. Elle découvre de façon globale l'environnement professionnel.
- A 18 ans, elle devient sapeur-pompier volontaire au centre de secours de Béthune, près de chez elle.
- Moins d'un an plus tard, elle réussit le concours externe de sapeur-pompier professionnel et entre en formation. Bien classée au concours, elle choisit un poste à Hénin-Beaumont, où elle reste quatre ans.
- En 2013, elle passe le concours d'officier sapeur-pompier pour évoluer vers l’encadrement.
- En janvier 2014, elle est nommée lieutenant de 1re classe, sapeur-pompier professionnel.
- En formation depuis mars 2014 à l'Ecole nationale supérieure d'officiers de sapeurs-pompiers, elle occupera de nouvelles fonctions en mars 2015. Le poste de gestion de la "formation sport" sur l'ensemble du département lui plairait bien. "Cela m'éloignera du terrain, mais je pourrai y retourner par la suite."
Quelles sont tes conditions de travail, ton salaire ?
« Les rythmes de travail sont en train d’évoluer. D'un département à l'autre, il y a beaucoup de différences », prévient-elle. Pour sa part, elle travaille par périodes de 24 heures, entrecoupées de 48 heures de repos. Le salaire et les primes varient également suivant les départements. « J’ai commencé avec 1 800 euros au grade de sapeur, dit-elle. Je gagne 2 400 euros au grade de lieutenant. »
Repères
Devenir sapeur-pompier professionnel (non-officier)
- Le concours externe de sapeur-pompier professionnel (SPP) de 1re classe est ouvert aux titulaires d'un diplôme national de niveau 5 (brevet, CAP, BEP) et aux sapeurs-pompiers volontaires ou assimilés justifiant d'au moins 3 ans d'activité.
- Le concours interne de SPP de 1re classe est accessible aux pompiers ayant le grade de caporal ou de caporal-chef justifiant de 3 ans au moins de services effectifs dans leur grade ou dans ces 2 grades et de la validation de la totalité des unités de valeur de la formation à l'emploi de chef d'équipe. Il est également ouvert aux agents ayant quatre ans au moins de services publics effectifs.
- Des sapeurs-pompiers volontaires peuvent désormais être recrutés sans concours comme SPP de 2e classe. Ce recrutement ne peut être organisé par un service départemental d'incendie et de secours qu'à raison d'un poste ouvert pour 2 recrutements de SPP professionnels de 1re classe au cours de la même année civile.
-
Après le concours, la formation initiale dure 2 ou 4 mois suivant les départements. Pour en savoir plus, lire notre article "Devenir lieutenant sapeur-pompier
Vidéo métier
Découvrez le quotidien des sapeurs-pompiers professionnels à travers une journée avec le caporal-chef Vincent Tardy, au service départemental d'incendie et de secours (SDIS) du Rhône (vidéo tournée en 2009).
Les autres articles du dossier : Travailler dans la sécurité civile
- Policiers municipaux : les collectivités se les arrachent
- Eric, directeur de police municipale : "Un métier qui a connu une évolution incroyable"
- Sonia, responsable de police municipale, représente les valeurs de la République
- Combien gagne un sapeur-pompier professionnel ?
- Benoît, pompier dans la Creuse et star de TikTok
- Erwan Etienne, pompier et maître-chien
- Immersion dans un service départemental d'incendie et de secours (SDIS) des Yvelines
- Etre recruté dans un service départemental d'incendie et de secours
- Sapeur-pompier volontaire : une plus-value pour l’employeur
- Comment devenir jeune sapeur-pompier ?
Offres d’emploi en lien avec l’article
Chef de service patrimoine sportif et proximité - équipements terrestres - F/H
Titulaire, Contractuel | 23/11/2024 | METROPOLE AIX MARSEILLE PROVENCE
Coordinateur de Travailleur Social / ASE F/H
Titulaire, Contractuel | 23/11/2024 | DEPARTEMENT DE L'YONNE
Médecin Directeur des actions de santé de PMI F/H
Titulaire, Contractuel | 23/11/2024 | DEPARTEMENT DE L'YONNE
CADRE DE PMI F/H
Titulaire, Contractuel, CDD | 23/11/2024 | DEPARTEMENT DE L'YONNE