Pierre, animateur Nature et Patrimoine, un métier entre passion et pédagogie

Quelles sont vos missions ?

Une partie de mon activité est tournée vers l'animation. J'anime des sorties découvertes sur différentes thématiques auprès du grand public, des scolaires, des centres de loisirs, des maisons de retraite, en fonction de la saisonnalité et de la demande. J'organise des chantiers nature avec les adolescents autour de l'entretien d'espaces naturels, de parcs urbains, etc.

Une partie importante de mon activité se déroule au bureau pour coordonner, faire avancer des projets, organiser des événements pour lesquels je contacte des partenaires, pour rédiger des dossiers comme celui de Villes et Villages fleuris, pour préparer les sorties et les plannings... Pour faire tout cela, j'ai à ma disposition un budget annuel de 15 000 euros. Mon rôle est aussi d'aller chercher des financements.

Je coordonne, par ailleurs, le dispositif « aire marine éducative » qui concerne une centaine d'élèves de CM1 et CM2, pour lequel je sollicite des professionnels, des ornithologues, archéologues, biologistes, etc. Je suis aussi l'interlocuteur du parc naturel régional, du Golfe du Morbihan, du département pour tout ce qui est randonnée, des services techniques de la commune. Je peux être amené à participer à la conception de signalétique d'interprétation, à rédiger quelques articles pour le bulletin municipal...

Dans quel service travaillez-vous ?

Je suis rattaché au pôle éducation dont le coordinateur est mon responsable, et avec qui j'ai des réunions hebdomadaires. Je travaille aussi directement avec l'élu au développement durable et à l'agriculture.

Avez-vous certaines contraintes ?

Il peut y avoir des journées où l’on finit à 23 heures en raison de réunions avec les élus. On travaille aussi en extérieur, donc par tous les temps, et parfois le week-end car les événements se déroulent le week-end. Cela représente une dizaine de samedis ou de dimanches, en demi-journée.

Quel parcours vous a conduit au poste d’éco-animateur ?
Après mon bac pro Plaisance, j'ai travaillé un peu dans ce secteur, mais je ne m’y retrouvais pas vraiment. En 2001, sur les conseils de mon entourage, j’ai candidaté au poste d'aide éducateur sur un emploi jeune dans trois écoles primaires. C'est là que j'ai découvert que j'avais la fibre pédagogique. Le contrat s’est terminé en 2005.

Alors que je réfléchissais à mon avenir, on m'a parlé du brevet d'État d'animateur nature et environnement. Cela a été, pour moi, comme une évidence. Étant insulaire, natif de Belle-Île-en-Mer (Morbihan), j’ai toujours eu un lien très fort avec le monde marin et la nature. Pour valider le diplôme, j'avais besoin de trouver un public. Je me suis alors tourné vers les structures enfance jeunesse de Pluneret, qui ont tout de suite accepté que je réalise des animations nature pour eux. J'ai continué à effectuer quelques missions pendant les vacances dans ces structures communales.

En parallèle, je travaillais aussi dans un écomusée de Saint-Dégan sur la commune de Brech et pour l'association La mer monte. En 2008, la municipalité de l'époque m'a proposé d'occuper un poste à temps plein qu'elle créait pour mettre en place des sorties grand public.

Qu'appréciez-vous dans votre métier d’éco-animateur ?

La nature est un magnifique support pour allier passion et travail. Ce sont des missions valorisantes, on est en contact avec de nombreux acteurs, des habitants, des jeunes, des professionnels. J'ai le sentiment d'être un peu un chef d'orchestre et de mettre tout cela en musique sur la thématique Nature qui me plaît beaucoup. Je me dis que j'ai un travail formidable et que j'ai beaucoup de chance.

Quelles qualités et compétences sont requises pour exercer ce métier ?
Il faut :

• des qualités relationnelles
• de l'organisation
• beaucoup d'anticipation
• de la rigueur
• de la flexibilité car l'animation, c'est de l'adaptation.

Quelques qualités rédactionnelles sont aussi les bienvenues. Il faut bien sûr quelques connaissances naturalistes, être curieux, avoir l'envie d’exercer ce métier, montrer de la motivation, être force de proposition. C'est ce qui a fait que j'ai pu pérenniser ce poste et l'étoffer.

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Pourquoi avoir choisi de rejoindre le service public ?

Quand l'occasion de travailler pour une collectivité s'est présentée, je n'ai pas hésité. Je savais que j'allais avoir de l'espace pour développer un certain nombre d'activités. A contrario, les associations qui emploient des animateurs Nature ont parfois, hélas, moins de visibilité sur leur avenir. Quand il est à son compte en microentreprise, l’éco-animateur peut, certes, travailler où il veut, mais c'est aussi une autre gestion du temps et de ses finances.

Quelles études préconisez-vous pour devenir éco-animateur ?

Il existe un BPJEPS Education à l’environnement qui est très bien, car il permet d'aborder l'approche pédagogique avec tous types de public. On peut être très bon naturaliste et moins bon dans la transmission. Le BTS gestion et protection de la Nature est une formation très complète qui mène à différents métiers dont celui d'animateur Nature.

Les animateurs de centres de loisirs peuvent aussi avoir envie d'aller dans cette voie, alors ne pas hésiter à s'appuyer sur des malles pédagogiques pour démarrer. Ensuite, il faudra continuer à se former et faire du terrain !

Quelles sont les évolutions possibles ?

La direction de structure peut être une piste d'évolution dans une carrière d'animateur. Des opportunités peuvent aussi se présenter sur des postes similaires dans de plus grandes collectivités. Pour le moment, je préfère rester un électron libre sur ma commune.