Clubs d’athlétisme, de cyclisme, d’escrime, d’haltérophilie, de judo, d’escalade... C’est notamment grâce aux conseillers techniques sportifs si le territoire fourmille de clubs sportifs en tout genre, accessibles à tous, avec des enseignants dûment formés.
Fonctionnaires rattachés au ministère des sports, les 1600 CTS travaillent dans les 79 fédérations sportives de l’hexagone. Ils sont garants de la bonne adéquation entre la politique sportive des fédérations et les orientations du ministère des sports. « Les CTS ont tous un point commun : d’avoir fait de leur passion pour le sport, un métier », considère Michel Doublon, conseiller technique régional de judo sur la Région Nouvelle Aquitaine. « Ce métier demande beaucoup de capacités d’adaptation avec des coups d’accélération qu’il faut parfois mettre sur un week-end ou sur une période donnée parce qu’il y a un objectif sportif, un événement à organiser, etc. Si on n’a pas la passion du sport, ce sera difficile de tenir », prévient-il.
Des postes différents
« Le métier de CTS est né au lendemain de la déroute des Jeux de Rome. Elle avait été tellement cuisante que l’Etat a décidé de placer des agents au sein des fédérations pour structurer le haut niveau », rappelle le ministère des Sports. Dans ces fédérations, les CTS peuvent exercer les postes d’entraîneurs nationaux, de conseillers techniques régionaux ou nationaux, de directeur technique national. Au sein de ce corps de fonctionnaire se distingue par ailleurs un ensemble de 400 CTS en « contrat de préparation olympique».
Un métier en réflexion
Le statut des CTS fait l’objet actuellement d’une réflexion. « On se questionne sur les agents, et leurs missions et comment ils vont évoluer » indique une responsable au ministère des sports. Tenté par la privatisation de ces cadres techniques, l’Etat s’est ravisé devant la fronde qu’il a déclenchée. Pour calmer le jeu, une concertation a été mise en place et se tient jusqu’à la fin de l’année 2019, afin de dresser le bilan des missions que mènent ces professionnels.
Devenir CTS
Deux concours conduisent à la profession de CTS : le concours de professeur de sport de la fonction publique d’Etat et celui de conseiller technique et pédagogique supérieur (CTPS). Ce deuxième concours s’adresse aux fonctionnaires ou contractuels de la fonction publique de la catégorie A. Le premier concours est plus ouvert, requérant toutefois comme pré-requis, soit une licence STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives) ou un Brevet d'État d'éducateur sportif du second degré ou un diplôme de guide de haute montagne ou un diplôme d’Etat supérieur de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport – spécialité « performance sportive ».
Mobilité au sein du ministère des Sports
Durant sa carrière, un conseiller technique sportif (CTS) a la possibilité de quitter sa fédération, pour une durée variable, afin d’exercer des fonctions plus administratives au sein du ministère des sports, ou dans les services déconcentrés du ministère, situés dans les départements et régions. Il peut également devenir formateur dans les établissements publics du ministère des sports, comme les Creps (Centre de ressources, d'expertise et de performance sportives) et l’Insep (l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance).
Directeur technique national (DTN) adjoint à la fédération de judo, Patrick Lacombe a pour sa part d’abord été entraîneur dans le privé, avant de passer le concours de CTS et devenir conseiller territorial régional (CTR) pendant 10 ans. Il a ensuite rejoint un Creps où il avait en charge le sport de haut niveau tous sports confondus. Puis il a été rappelé par la Fédération de judo pour s’occuper du management. « Le système actuel présente cet avantage de permettre aux CTS d’exercer des missions dans lesquels ils excellent, au moment où on a besoin d’eux, et ensuite sur la logique d’une carrière complète, de pouvoir bénéficier d’un rebond possible» trouve intéressant le DTN adjoint.
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