« Pas de différence fondamentale entre le privé ou le public »
Baptiste Le Coz est directeur du numérique et des systèmes d’information à la région Bretagne. Une fonction qu’il exerce tout en gardant des « horizons ouverts ».
Ingénieur informatique de formation, Baptiste Le Coz débute sa carrière dans le domaine des effets spéciaux en post-production, avant de se positionner comme architecte sur des solutions logicielles telles que la gestion électronique de documents (GED) qu’il déploie alors dans des cabinets d’avocats, en plein essor d’Internet.
En 2005, il entre dans le service public « un peu par hasard, pas spécialement par vocation », en devenant le directeur des systèmes d’information du Centre national de documentation pédagogique, baptisé aujourd’hui Canopée, où il retrouve « une gouvernance proche du privé », avec des objectifs commerciaux, un comité de direction, etc. Fin 2009, il part vivre à Rennes pour suivre sa femme, et rejoint le rectorat en tant que DSI adjoint jusqu’en 2013 : « on peut dire que là, je suis vraiment entré dans l’administration du service public », sourit-il. Entre 2013 et 2022, il œuvre ensuite en tant que directeur général adjoint du SIB (Santé informatique Bretagne), groupe d’intérêt public, « synthèse absolue du privé et du public puisque l’équivalent d’un EPIC ». Durant cette période, les effectifs passeront de 250 à près de 400 personnes, avec un doublement du chiffre d’affaires.
Depuis 2022, il exerce les fonctions de directeur du numérique et des systèmes d’information à la région Bretagne. Un choix qui s’est joué à peu de choses, puisqu’il aurait pu opter pour un poste dans la e-santé et avoir une trajectoire bien différente : « Ça s'est joué à 15 jours, la région m’a répondu la première. Je n’étais pas plus arrêté sur l’un ou sur l’autre. C’était deux choix de carrière extrêmement différents : à l’heure où je vous parle, je serai à Paris ou en Egypte, là où le marché m’aurait porté, je dirigerai une équipe d’une cinquantaine de personnes en mode start-up, je gagnerai au moins 50 % de mon salaire en plus, je verrai moins mes enfants… Je suis très heureux à la région, avec des enjeux de cybersécurité et de déploiement de nouveaux services publics bretons, mais si j’avais pris l’autre emploi j’aurai été très heureux aussi », estime-t-il.
« Participer à la vie économique du pays ou à son fonctionnement »
De son point de vue, la distinction public/privé n’est guère opérante : « dans mon métier, je ne vois pas de différence fondamentale entre le public et le privé. Par contre, c’est le cadre d’exercice qui est très différent ». « Les enjeux, les avantages et inconvénients, le sens ne sont pas les mêmes », détaille-t-il, « sans jugement de valeur », puisque « les deux participent à la vie économique d’un pays ou à son fonctionnement ». De plus, il relève une certaine « fongibilité » entre les deux secteurs puisque le service public recourt lui-même à des prestataires. « Au sein de mes équipes, sur 115 ETP, j’ai une quinzaine de prestataires à temps plein, et je ne fais pas de différence entre les personnes », appuie-t-il.
« En fait, vous trouvez partout des organisations qui fonctionnent ou qui dysfonctionnent. Soit vous avez la notion d’employabilité, d’efficience, qui est présente, et alors dans le privé comme le public vous avez cet accompagnement et cette rigueur qui permettent de faire aboutir les projets au bon moment au bon endroit, soit vous ne l’avez pas et les projets n’aboutissent pas. Dans un cas, c’est simplement que vous servez des clients, dans l’autre, des citoyens », considère-t-il.
« Horizons ouverts »
Au niveau du statut, lui-même a fait le choix de rester contractuel : « C’est mon 9ème emploi. J’ai beaucoup bougé et cela me laisse de la liberté. C’est peut-être psychologique puisqu’un fonctionnaire peut prendre une disponibilité et aller travailler dans le privé, et que le service public a ses avantages en termes de formations ». Ce choix lui permet aussi de garder ses « horizons ouverts », y compris en terme de rémunération.
La région Bretagne a d’ailleurs délibéré pour élaborer une grille de salaires spécifiques pour les informaticiens, tout comme l’État l’avait fait avant elle. Ce, pour renforcer l’attractivité de la filière numérique au sein de la collectivité.
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