Les passages privé-public et vice-versa, c’est gagnant-gagnant
Audrey Richard, DRH du groupe Canal + et présidente de l’Association Nationale des Directeurs des Ressources Humaines (ANDRH), évoque les enjeux et défis communs aux secteurs publics et privé.
Aujourd’hui, quels sont les grands enjeux identifiés par votre association ? Sont-ils partagés entre secteur public et privé ?
Notre association est composée de 6000 membres, 80% issus du monde privé et 20% issus du secteur public, dont la territoriale. Nous avons un fonctionnement territorialisé avec environ 70 groupes locaux implantés et organisés dans les territoires. Ce qui ressort de nos travaux, y compris dans le cadre de notre partenariat lancé en 2022 avec le ministère de la transformation et de la fonction publiques et la DGAFP, avec lesquels nous travaillons main dans la main sur ces questions, c’est que les problématiques et enjeux RH sont les mêmes aussi bien pour le secteur public que pour le secteur privé.
Aujourd’hui, les sujets particulièrement forts sont notamment la question du recrutement, avec une tension voire une pénurie pour certains métiers, particulièrement les métiers de la santé, de la restauration… mais globalement, beaucoup de métiers sont en manque de ressources. Deuxième thématique commune : l’attractivité liée au management. Le constat est que globalement, les jeunes générations sont plus réticentes à aller vers des postes de management.
La question de l’attractivité, au sens de donner envie de rejoindre son entité, est également un sujet partagé par l’ensemble des DRH, avec des redéfinitions des modalités de travail comme l’essor du télétravail depuis le Covid, mais aussi le droit à la déconnexion. Certains employeurs, y compris dans la fonction publique, expérimentent des modalités pour répondre à ces attentes de flexibilité et d’adaptation, à l’instar de la semaine de 4 jours pour répondre aux préoccupations de conciliation de vie personnelle et professionnelle.
Enfin, on relève une interrogation partagée entre les salariés du privé et les agents dans le public sur l’impact de l’IA sur les métiers.
Justement, est-ce qu’au sein des jeunes générations, les représentations associées au secteur public et au secteur privé évoluent ?
Ce qui est assez frappant, c’est qu’ils semblent assez peu connaître la notion de service public, ne pas vraiment distinguer ce que recouvre le fait de postuler pour le privé, pour l’Etat ou la territoriale, ce que les services publics sont censés délivrer. Ce sont des profils qui portent une attention à la rémunération, et qui ont besoin de sens, et sur ce point le service public peut y répondre pour certains.
Quel regard portez-vous sur les passages du public vers le privé et vice-versa ?
Il y a eu énormément de travaux, notamment menés par l’Etat, pour faire circuler les compétences, aider aux passages entre public et privé et vice-versa, et nous avons collaboré à ces enjeux. Cela peut être gagnant gagnant pour tout le monde : pour la personne qui va tant du public vers le privé que du privé vers le public : c’est toujours un enrichissement mutuel. Il y a une richesse des compétences acquises de part et d’autre à mettre au service d’une nouvelle entité.
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