Aménagement du territoire « exercer la maîtrise d’ouvrage pour le compte d’une collectivité »

Dans le cadre de ses études à l’école d’architecture de Versailles en 1997, Kinga Grege ne se projetait pas dans un cadre d’exercice particulier. « L’architecture relève plutôt de l’emploi privé, donc je pensais partir plutôt dans cette voie », se souvient-elle. Mais dans le cadre d’études qu’elle poursuit ensuite à l’Ecole du Louvre, en 2002, elle se met à envisager la fonction publique d’État : « Je viens d’un milieu d’architectes, je ne connaissais quasiment que ce milieu, qui relevait presque de l’évidence puisque je m’y destinais depuis petite, et en même temps je trouvais très difficile la conciliation et l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Je ne connaissais pas la territoriale à l’époque, et je n’imaginais pas quitter Paris, qui compte de nombreux établissements publics d’État, de grands musées et institutions », relève-t-elle. Elle débute son activité professionnelle en entreprise individuelle aux honoraires, notamment pour le Muséum national d’histoire naturelle, mais également avec d’autres professionnels architectes et graphistes pour des clients tels que Paris Musées, des collectivités, et des sociétés privées.

De la maîtrise d’œuvre à la maîtrise d’ouvrage

A partir de 2012 et jusqu’en 2016, elle travaille également dans le domaine de la promotion des expositions itinérantes, puis s’oriente vers le commissariat et la production de projets d’expositions au Musée de l’Homme. Début 2023, après deux années de formation continue à l’Ecole nationale supérieure de Paysage de Versailles, elle choisit de bifurquer dans le projet de paysage et rejoint l’agence de paysage et d’urbanisme Laure Planchais, où elle officie comme cheffe de projet, avant de rejoindre la fonction publique territoriale. Elle officie actuellement en tant que chargée d’opérations d’aménagement « oasis et canopée » au conseil départemental de Seine-Saint-Denis (1,6 million hab). « J’ai ciblé tardivement la territoriale, c’était l’activité qui m’intéressait et non le cadre d’exercice », relève-t-elle.

A ses yeux, c’est d’ailleurs plutôt « le distingo entre la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre qui est structurant » dans son domaine. « Lorsqu’on termine ses études, être dans la maîtrise d’œuvre, c’est-à-dire sur le terrain en train de suivre les chantiers, peut être très formateur. Dans un second temps, on peut passer du côté de la maîtrise d’ouvrage. C’est ce que j’ai fait en établissement public d’État ou en collectivité », détaille-t-elle.

Découverte de l’éco-système

Ce qui l’a amené à la territoriale, c’est aussi le fait de participer à une campagne dans le cadre des élections municipales à Sceaux (Hauts-de-Seine). En lien avec la majorité municipale, elle participe à plusieurs actions autour du lien avec la nature en ville et des transitions, et a notamment travaillé à la concertation citoyenne autour du PLUi de Vallée Sud - Grand Paris en 2023.

En terme de statut, Kinga Grege est contractuelle : « il n’y avait pas de concours pour le métier de scénographe que j’ai exercé, puis les métiers dits « culturels » n’étaient pas représentés dans les concours des établissements d’enseignement supérieur et de recherche pour lesquels j’ai travaillé », constate-t-elle. Actuellement sur un poste d’attaché, elle s’interroge sur le fait de passer le concours d’ingénieur territorial.

Concernant sa rémunération, elle s’estime plutôt satisfaite, son ancienneté à des fonctions similaires ayant été prise en compte sur l’ensemble de sa carrière pour que le calcul soit le plus avantageux possible. Elle estime également qu’il n’y a pas vraiment matière à envier le privé. Il y a des « avantages, comme les heures supplémentaires. Lorsque vous êtes cadre dans la territoriale, vos heures supplémentaires sont décomptées et vous les récupérez en congés. Dans le privé, lorsque vous êtes cadre, vous êtes généralement au forfait, et vous n’en sortez pas gagnant ».