Mathilde, chargée de prévention des déchets, encourage la baisse des déchets

Pouvez-vous décrire vos missions au quotidien ?

Mon travail consiste à animer le Programme Local de Prévention des Déchets Ménagers et Assimilés (PLPDMA), un ensemble de projets visant à réduire le volume des déchets sur notre territoire. Parmi ces projets, j'ai notamment l'objectif de créer une recyclerie et une matériauthèque.

Je participe à la mise en place de « donneries » dans les déchetteries pour encourager la réduction des déchets. J'œuvre également à la mise en mouvement de tout le réseau de l'économie circulaire sur le territoire. Cela passe par la réalisation d'un guide des acteurs du réemploi du territoire que nous venons de sortir.

Je mène aussi des actions de sensibilisation auprès du grand public. Je prépare le nouvel événement "La fête de la récup" pour novembre prochain, qui vise à faire connaître au grand public les différents lieux du réemploi, de la récup, de la seconde main. Je tiens également des stands lors d’événements nationaux liés à la réduction des déchets, comme la quinzaine "Tous au compost". Je collabore étroitement avec les animateurs de tri, les maîtres composteurs et le syndicat qui gère le traitement des déchets, dont les objectifs incluent également la prévention.

Je travaille aussi avec les communes pour mettre en place des sites de compostage, trouver du foncier, établir des conventions. Je suis également en charge du suivi des coûts du service déchets sur le dispositif "matrice des coûts" élaboré par l'Ademe, afin d'optimiser notre service public.

A quel service êtes-vous rattachée ?

Je fais partie du service Déchets, qui compte une trentaine de personnes. Deux de mes collègues consacrent une partie de leur temps de travail à mes missions, ce qui est appréciable pour certains projets.

Je collabore aussi avec les agents de collecte pour obtenir des retours de terrain et avec les agents des déchetteries pour mettre en place des actions communes. Mon responsable hiérarchique est le responsable du pôle technique, qui regroupe le service déchets et d'autres services techniques.

Quel parcours vous a mené à cette fonction de chargée de prévention des déchets ?

Je suis titulaire d'une licence en géographie, spécialisée en aménagement du territoire et d’un master en aménagement de la montagne, obtenu au Bourget-du-Lac. Après un stage de six mois à la commune de Megève où j'ai rédigé une charte sur les enseignes, j'ai été recrutée pour travailler sur l'occupation du domaine public dans le cadre de la révision du plan local d'urbanisme.

Par la suite, j'ai occupé le poste de chargée de gestion foncière puis de responsable de la politique de l'habitat et des affaires foncières. Après un peu plus de 9 ans passés à Megève, j’ai souhaité me tourner vers les domaines du développement durable qui m’attiraient depuis toujours. Lorsque le poste à la communauté de communes s’est présenté, j’ai saisi l’opportunité, d’autant que j'avais déjà une expérience en gestion de projets et m’occupais de plusieurs thématiques liées à l'environnement. J’ai été retenue pour le poste et, grâce à une mutation, j’ai conservé mon grade de technicien principal, acquis par concours il y a quelques années.

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Qu'est-ce qui vous plaît dans ce métier ?

C’est un métier très concret, avec un véritable impact sur le territoire. Il donne du sens à ce que l'on fait. J’apprécie la polyvalence des missions : allier ingénierie et terrain, rencontrer les habitants et travailler sur des projets diversifiés est très enrichissant.

Comment vous êtes-vous formée à ce métier ?

Comme dans mes précédentes fonctions, je me forme au fur et à mesure, à travers les échanges avec mes collègues, en me documentant. Dans le domaine des déchets, il existe de nombreux supports, des plateformes, des webinaires et des forums.

En avril, je vais suivre deux formations avec le CNFPT : l'une pour échanger avec d'autres agents de collectivités et partager des retours d’expérience et l'autre sur "la communication et l’accompagnement au changement", toujours dans le domaine des déchets.

Quelles sont les compétences nécessaires pour exercer ce métier ?

Il est essentiel de bien comprendre les rouages du système de gestion des déchets, même si cet aspect s’apprend rapidement. Il faut aussi faire preuve de curiosité, s'inspirer des initiatives menées ailleurs et être capable de concevoir des projets de différentes envergures. L'autonomie, la force de proposition et la capacité à travailler en concertation avec les habitants, les élus et les partenaires sont aussi cruciales. Enfin, savoir communiquer efficacement, trouver les bons mots et fédérer autour des actions entreprises sur le territoire est indispensable.

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Pourquoi avoir choisi la fonction publique territoriale ?

Je n’ai jamais travaillé dans le secteur privé, à l'exception de quelques stages. Mon choix s'est porté sur le service public, car il est pour moi primordial de rendre service aux habitants et de contribuer à améliorer et à préserver la qualité du service public.

Comment envisagez-vous la suite de votre carrière ?

Je ne sais pas si mon poste peut évoluer, mais les missions vont sans doute, elles, continuer à se développer. Les territoires vont très probablement devenir de plus en plus ambitieux dans ce domaine.