Clémence, chargée de mission adaptation au changement climatique, veille à la qualité de vie du territoire
Clémence Noyau, 27 ans, a rejoint Rennes Métropole il y a un peu plus de deux ans pour occuper le nouveau poste de chargée de mission adaptation au changement climatique.

© Clémence Noyau, DR
Quel est votre rôle en tant que chargée adaptation au changement climatique ?
J’ai d'abord été recrutée pour élaborer la stratégie adaptation du nouveau Plan Climat Air Énergie Territorial (PCAET) de Rennes Métropole. L’une de mes premières missions a donc été de conduire un diagnostic de vulnérabilité du territoire pour identifier les enjeux. Cela m'a servi de base pour mettre en place un plan d'actions « adaptation » autour d'axes opérationnels en tenant compte des actions déjà en cours dans les services, notamment autour de la biodiversité, de l'aménagement et de l’eau.
Depuis l'adoption du PCAET en janvier 2025, j'ai en charge le suivi de cette stratégie. Mon rôle est en somme de jouer les chefs d'orchestre pour valoriser ce que les services font dans le domaine de l’adaptation et de les challenger... J’ai aussi la tâche de mettre en place une démarche transversale à l’échelle de l’ensemble de l’EPCI sur le temps long, autour de l'adaptation, cela en vue de faire évoluer les méthodes, les process, les cahiers des charges...
La pédagogie et la vulgarisation sont-elles une grande partie de métier ?
C’est un pilier clé de mon activité. La vulgarisation est nécessaire pour inciter à l’action. Dans le cadre de la sortie du plan climat, j’utilise par exemple des PowerPoint pour expliquer aux agents, sur des temps dédiés, les enjeux et les solutions autour de l’adaptation.
J’ai aussi préparé des supports que j’ai présentés récemment aux professionnels lors de la Conférence locale du climat. Je vais aussi piloter les ateliers collaboratifs TACCT, pour Trajectoires d'Adaptation au Changement Climatique des Territoires, qui réuniront les agents et les acteurs locaux.
Dans quel service travaillez-vous ?
Je fais partie d’une équipe d’une quinzaine de personnes au sein du service Transition énergétique et écologique, rattaché à la Direction données - transition écologique et ressources (DDTER). Dans ce service, je suis en charge spécifiquement de la stratégie de l’adaptation, mes collègues s’occupent du plan climat, du volet atténuation au changement climatique, des actions de mobilisation, des énergies renouvelables...
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Est-ce un métier solitaire ou coopératif ?
C’est un mixte des deux. J’ai des temps consacrés à des écrits, des synthèses, mais je suis aussi quotidiennement en lien avec les services, de manière plus ou moins ponctuelle. Il est indispensable d’aller à la rencontre des services pour comprendre comment ils fonctionnent. Je me nourris de ces échanges pour construire et proposer des nouvelles méthodes de travail, élaborer des feuilles de routes. Sur des projets plus spécifiques, je vais travailler de manière plus resserrée avec certains agents. J’échange également souvent avec les autres collectivités pour m’inspirer des bonnes pratiques…
Quel parcours vous a conduit à ce métier ?
J'ai une double licence en droit et géographie et un master en droit de l'environnement à Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Après mes études, j'ai effectué un service civique d'un an à la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dréal) de Bretagne sur l'adaptation au changement climatique. J’ai prolongé mon service civique avec un contrat à la Dréal.
Quand l'offre d'emploi de la Métropole de Rennes de chargée de mission adaptation s'est présentée, je me suis portée candidate, très intéressée de me rapprocher, un peu plus, du terrain.
C'est un métier passionnant, riche humainement, très varié, avec une dimension très stratégique
Pourquoi avez-vous choisi de rejoindre la fonction publique ?
J'ai toujours su que je voulais travailler dans le secteur de l'environnement et j'ai rapidement voulu me tourner vers le secteur public. Plus particulièrement, j’ai souhaité intégrer une collectivité territoriale pour contribuer à la mise en œuvre des politiques publiques à une échelle à laquelle les effets sont visibles et concrets.
C'est un métier passionnant, riche humainement, très varié, avec une dimension très stratégique, beaucoup de prospective et qui permet aussi de s'intéresser à l'opérationnel et à ses résultats.
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Quelle formation préconisez-vous pour exercer votre métier ?
Je suis plutôt satisfaite du parcours que j'ai réalisé. Il m'est très utile pour remplir les missions actuelles. Dans ma licence de géographie, j’ai fait de la climatologie et de l’urbanisme. Mes études de droits m'ont apporté de la rigueur, le souci de la clarté et la nécessité de tout sourcer. Quand je suis arrivée à Rennes Métropole, je connaissais les différents documents d'urbanisme et leur implication, la hiérarchie des normes. Effectuer un service civique m’a aussi permis d’acquérir des compétences, notamment parce qu’il s’inscrivait dans le cadre de mon futur métier. Mais tous les jeunes n’ont pas la possibilité d’en faire un.
Quelles sont les compétences et qualités requises pour être à l’aise dans cette profession ?
Il faut être très curieux, se mettre à jour sur la réglementation qui évolue sans cesse, lire beaucoup d'études et échanger avec des experts car l'adaptation au changement climatique concerne une multitude de domaines. Il faut toutefois savoir s’arrêter dans le niveau de connaissance, car il est impossible d’être expert en tout. Savoir vulgariser, communiquer et synthétiser des connaissances auprès de divers publics est important. Il faut être capable de s'organiser, de faire de la gestion de projet, de poser des échéances. Cela s'apprend aussi sur le terrain.
Mieux vaut ne pas être enclin à l’écoanxiété dans votre métier, non ?
En effet, on travaille toute la journée sur des données climatiques qui ne sont pas réjouissantes. Ce sont des sujets assez anxiogènes. Il n'y a pas beaucoup de bonnes nouvelles au niveau mondial. Pour moi, ça ne pose pas de problème car je suis dans une EPCI où il y a une forte volonté d'agir. C'est très moteur et encourageant.
Chargé de mission adaptation au changement climatique
- Fonction publique : territoriale
- Catégorie : A
- Cadre d'emploi : attaché territorial
- Filière : environnement
- Salaire : grilles indiciaires
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