Ingénieurs et techniciens dans la fonction publique hospitalière

(Mis à jour le 11/06/2020)

Ingénieurs et techniciens de l'hôpital public : nombreux domaines d'intervention

Si l'on se réfère au Répertoire des métiers de la fonction publique hospitalière, les ingénieurs et techniciens interviennent quasiment dans toutes les familles de la nomenclature, à l'exception de la famille des "soins". Les domaines d'intervention des ingénieurs et techniciens hospitaliers sont notamment :

• le conseil et l'assistance au maître d'ouvrage,
• la représentation du maître d'ouvrage et le suivi des missions de maîtrise d'œuvre,
• la rédaction de cahiers des charges,
• la gestion et le maintien du patrimoine hospitalier, des parcs biomédical, informatique,
• la télécommunication,
• la logistique,
• la gestion d'outils de production comme les blanchisseries,
• la gestion et la mise à jour des bases de connaissance (plans architecturaux et réseaux, gestion de la maintenance assistée par ordinateur),
• l'application des réglementions et normes,
• l'encadrement et le contrôle des intervenants internes et externes,
• la sécurité des biens et des personnes,
• la communication.

Ces métiers évoluent. Une étude prospective sur les métiers sensibles de la fonction publique hospitalière, menée par le ministère de la Santé, a permis d'établir une liste des 33 métiers identifiés comme les plus sensibles aux facteurs d'évolution, parmi lesquels des métiers techniques :

• les techniciens d'installation et de maintenance des équipements biomédicaux et techniciens d'installation et de maintenance des équipements électriques, climatiques et frigorifiques, qualifiés de "métiers clés", qui vont devenir "de plus en plus qualifié[s]".
• les responsables maintenance électrique, responsables installations sanitaires, thermiques, climatiques et fluides, seront impactés « à court terme » par les évolutions de l'hôpital et sont qualifiés de « métiers en tension », c'est-à-dire connaissant « des pénuries avérées ou à venir, des difficultés de recrutement ».
• les gestionnaires de risques, responsables hygiène et responsables qualité, enfin, sont également qualifiés de « métiers clés ».

Rappel : chacun de ces métiers représente cependant moins de 1 % des effectifs hospitaliers (sans comparaison avec les recrutements de soignants notamment).

Les ingénieurs hospitaliers

Le métier d'ingénieur hospitalier est accessible à partir de formations de niveau II (bac+4) dans les domaines scientifique, technique ou industriel. L'accès est possible par promotion interne ou mobilité externe, souvent avec une formation continue.

Les diplômes des écoles d'ingénieurs ou de troisième cycle d'enseignement supérieur sont généralement requis. Le recrutement s'effectue au niveau du doctorat pour les spécialisations très pointues.

Un ingénieur hospitalier peut assurer des fonctions multiples : représentant du maître d'ouvrage, conducteur d'opération, maître d'œuvre, chef d'entreprise de maintenance, gestionnaire de risques, gestionnaire des énergies, acheteur, auditeur, qualiticien, formateur...
Il intervient, en fonction de sa spécialité, dans les domaines de l'ingénierie, de l'architecture, de l'appareillage biomédical, de l'informatique, de l'immobilier, de la recherche, de la qualité, de la cuisine collective, des approvisionnements, de la sécurité incendie...

Les techniciens hospitaliers

Le grade de technicien supérieur est accessible par :

• concours externe aux titulaires d'un diplôme sanctionnant un premier cycle d'études supérieures, d'un titre ou diplôme homologué au niveau III ou d'une certification inscrite au répertoire national des certifications professionnelles,
• concours interne aux fonctionnaires et agents publics comptant au moins quatre ans de services publics au 1^er janvier de l'année au titre de laquelle est organisé le concours, et enfin
• un concours réservé ouvert aux candidats justifiant de l'exercice, pendant une durée de quatre ans au moins, d'une ou de plusieurs activités professionnelles.

Le technicien hospitalier exerce ses fonctions, selon sa spécialité, dans les domaines de la gestion technique et de la logistique, des techniques biomédicales, du dessin, de l'hygiène, de la sécurité et de l'environnement, de la prévention et de la gestion des risques, de la qualité et de l'accréditation, de l'informatique, des télécommunications et des systèmes d'information, des techniques d'organisation, des techniques de la communication et des activités artistiques ainsi que dans tout autre domaine à caractère technique et scientifique.

Témoignage : "De plus en plus d'ingénieurs risque, qualité,  sécurité"

Alexandre Toesca, président de l'association Ingénieurs hospitaliers de France, juin 2009

"Il y a des ingénieurs quasiment dans tous les secteurs de l'hôpital, y compris dans les services de soins et les services des plateaux techniques. Ils ont alors des activités très spécifiques d'assistance aux pratiques médicales. Mais la grande majorité se trouve en production (linge, restauration, stérilisation, transports...), au niveau des achats, en informatique, en maintenance des bâtiments et des équipements, en coordonnateur de travaux, qualité, organisation, gestion des risques... A chaque fois, il s'agit d'un profil différent.

L'évolution de l'hôpital a fait changer le profil des ingénieurs dans les établissements de santé. On recense de plus en plus d'ingénieurs risque / qualité / sécurité car, dans de nombreux services (immobilier, informatique, biomédical...), les notions de vigilance, de gestion du risque et de sécurité sont de plus en plus importantes.

En revanche, les ingénieurs des CHU réalisent moins de cahiers des charges... Avec la création d'Uni.H.A (Union des Hôpitaux pour les Achats) notamment, qui centralise les achats des CHU et des grands centres hospitaliers, un cahier des charges unique (pour l'achat d'un scanner par exemple) va servir de référence à tous les centres hospitaliers de France."

Témoignage : "Des métiers en constante évolution"

Eric Martin, ancien président d'H360, association nationale des cadres et experts techniques hospitaliers (propos recueillis en juin 2009)

"Nous représentons les catégories A et B du secteur technique hospitalier, à savoir les agents-chefs (on en recense environ 1 000), les techniciens supérieurs (environ 5 000) et les ingénieurs (2 000).

Au niveau de l'intérêt intellectuel, l'hôpital est très formateur car on y retrouve tout ce que l'on peut trouver dans les autres fonctions publiques ajouté aux spécificités de l'hôpital : la partie fluides médicaux, les systèmes de protection et de sécurité spécifiques... On ne peut pas envisager l'évacuation d'un hôpital comme n'importe quel bâtiment administratif par exemple : il faut prévoir un redéploiement. Il y a également des évolutions permanentes liées à la technicité qui se développe de plus en plus, aux différentes normes, aux nouvelles réglementations, aux nouveaux métiers qui sont créés notamment dans les secteurs des télécommunications, de l'environnement...

Sur le plan des parcours professionnels, nous avons bien sûr des revendications salariales, mais nous souhaiterions également que les passerelles entre les corps et entre les catégories B et A soient améliorées. Nous souhaiterions être aussi mieux reconnus au sein des instances de l'hôpital à travers la création d'une commission de cadres techniques, comme il existe un comité technique d'établissement représentant les syndicats, et une commission médicale d'établissements rassemblant des médecins. Mais rien n'existe au niveau des cadres techniques : on leur demande d'appliquer des décisions pour lesquelles ils n'ont pas été consultés."