Directions de la communication : changement de cap pour les recrutements
Les métiers de la communication publique territoriale ont été impactés par des changements touchant le secteur ces dernières années. Les recrutements ne se font plus par métiers mais par missions ou projets.
« Dans le domaine de la communication territoriale, les agents sont de moins en moins définis sur un métier précis comme c’était le cas auparavant », rapporte Bernard Deljarrie, délégué général de Cap’ Com, association qui fédère, anime et représente les professionnels de la communication publique et territoriale. Ainsi, les annonces d’emplois actuelles recherchent non plus un rédacteur ou un journaliste mais un chargé ou un responsable de communication, qui va intégrer une équipe dont les compétences sont multiples. « On le constate depuis environ cinq ans, et c’est progressif, ajoute-t-il. Les directions de la communication sont moins structurées par outils mais davantage par projets. De fait, elles recherchent des personnes qui vont conduire des projets, des communicants qui sont formés à tous les aspects de la communication. »
Une formation adaptée
Autre caractéristique du secteur : alors que dans la fonction publique territoriale (FPT), les agents titulaires d’un bac +4 ou +5 sont peu nombreux, ils vont au contraire l’être au sein des directions de la communication. « Les trois quart des agents ont une formation initiale poussée, fait savoir Bernard Deljarrie. De même qu’ils sont majoritairement catégorie A, alors qu’au sein de la FPT, seuls 10 % des agents le sont. » Et d’ajouter : « D’après notre dernière enquête, 60 % des personnes recrutées sont principalement issues d’écoles de communication et sont titulaires d’un master de communication publique. Ils sont aussi souvent détenteurs d’un autre diplôme principalement des sciences humaines. »
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Quel recrutement ?
Même s’il y a des beaux profils de carrière, il n’en demeure pas moins que la concurrence est rude. « Il n’y a que 300 directions de la communication environ dans le secteur public, rappelle Bernard Deljarrie. C’est un secteur très petit qui recherche des profils très compétents. Le nombre de postes est donc restreint. »
Malgré tout, il existe quatre grandes missions pour lesquelles les recrutements sont porteurs.
- La communication interne
« C’est une mission pour laquelle les demandes sont croissantes et qui est très intéressante car elle crée des passerelles entre le public et le privé », fait savoir Bernard Deljarrie. Elle concerne toutes les relations avec les agents, en interne avec l’intranet, le journal interne, les animations, les événements. Aujourd’hui, avec la transformation des institutions, l’évolution des compétences et les restrictions budgétaires, la communication interne a le vent en poupe. « Elle a aussi pour rôle de motiver les agents, précise le délégué général de Cap’Com. La moitié des intercommunalités ont disparu en France, les agents ont été regroupés, les fonctions ont évolué. Il faut donc les accompagner avec une communication importante. »
- Le marketing territorial
Avec cette mission, la communication publique assure la promotion du territoire, sa valorisation, en interne auprès des habitants et des forces économiques du territoire, mais aussi en externe pour promouvoir le tourisme par exemple. La dimension est très large.
- Le numérique
La communication publique peut agir en interne (intranet) et en externe (Internet) avec comme toile de fond le numérique public, qui a pris une place très importante auprès des habitants.
« Une étude Harris Interactive montre que les sites Internet des collectivités territoriales supplantent les sites Internet privés pour la recherche d’information sur la collectivité », indique Bernard Deljarrie. Cela inclut bien évidemment les réseaux sociaux. « Tous les agents y sont formés, ajoute-t-il. Ils sont tous plus ou moins compétents, mais aujourd’hui, il leur est principalement demandé d’avoir avant tout une stratégie numérique et pas uniquement une maîtrise des outils. »
- La concertation citoyenne
« De plus en plus de collectivités s’appuient sur la direction de la communication pour animer ce dispositif, explique Bernard Deljarrie. Il est demandé au communicant d’en être le pilote, le stratège. »
La rémunération ne compte pas parmi les attraits du métier de la communication territoriale. Une étude Cap’Com/Occurrence (octobre 2018), qui dévoile le niveau des salaires des communicants publics, révèle une insatisfaction largement partagée, avec de grandes disparités du chargé de communication au directeur. Les chargés de communication représentent le premier échelon des communicants publics. Généralement, ils sont le plus souvent des rédacteurs territoriaux de catégorie B dans la filière administrative, et de plus en plus souvent des attachés territoriaux de catégorie A. Leur niveau de formation initiale oscille entre bac+2 et bac+5. Mais deux tiers d’entre eux sont insatisfaits de leur rémunération. 54 % perçoivent entre 20 000 et 30 000 euros brut annuel. Seuls 1 % d’entre eux touchent entre 40 000 et 50 000 euros bruts annuels. De leur côté, les responsables de pôles (pôle édition, production éditoriale, numérique, web ou relation citoyenne) sont le plus souvent attachés territoriaux de catégorie A avec une formation initiale de niveau bac+3 à bac+5. Leur niveau de salaire se situe entre 30 000 euros et 35 000 euros brut annuel, primes comprises. Comme pour les chargés de communication, leur insatisfaction est grande face à une rémunération peu en adéquation avec leur poste et leurs responsabilités. Seuls 40 % d’entre eux s’avouent plutôt satisfaits de leur rémunération. Quant aux directeurs ou responsables du service communication, ils sont attachés territoriaux de catégorie A, parfois collaborateurs de cabinet, chefs de cabinet avec la responsabilité de la communication. Les rémunérations sont comprises dans un large éventail selon les institutions ou l’importance de la collectivité locale. Un quart gagne entre 20 000 et 30 000 euros brut annuel alors que plus de 10 % gagnent plus de 50 000 euros. |
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