Devenir auxiliaire de vie sociale
Epauler les personnes fragiles dans leur quotidien et ainsi leur permettre de continuer à vivre chez elles. Telle est la vocation des auxiliaires de vie sociale, encore appelées aides à domicile. Un métier d’intérêt social majeur, qui aurait bien besoin d’être revalorisé.
Auxiliaire de vie sociale ? C’est un métier de terrain et de contacts humains qui retisse du lien, dans une société de plus en plus individualiste. L’auxiliaire de vie sociale se rend, en effet, chaque jour au domicile des personnes malades, en perte d’autonomie, enfants ou adultes, pour leur prêter main, dans leurs tâches quotidiennes. Ce métier revêt en cela une forte dimension relationnelle et exige beaucoup de dévouement.
Dans la fonction publique, les auxiliaires de vie sont employés par les communes ou les centres communaux d’action sociale. Ils sont des agents sociaux territoriaux, un cadre d’emploi de catégorie C comprenant trois grades.
Disponibilité et adaptabilité
Sortir les personnes du lit, les aider à faire leur toilette, leurs courses, leurs repas, et parfois l’entretien de la maison ou de l’appartement, etc. La palette des interventions de l’aide à domicile est large et fonction des besoins des personnes, et ce qu’il est convenu avec elles. De fait, l’auxiliaire de vie sociale doit se montrer très disponible. De surcroît, ils interviennent souvent tôt le matin et les week ends.
L’AVS peut également effectuer des tâches administratives pour rendre service, prendre un rendez-vous pour la personne. Dégourdi, l’auxiliaire de vie sociale doit être à l’écoute et faire preuve d’adaptabilité au jour le jour. Il doit aussi veiller sur l’état de santé des personnes. Et au moindre de signe préoccupant, alerter le médecin référent.
Equilibre psychologique
Ce métier requiert une bonne condition physique et psychologique. Car les personnes à domicile ne sont pas toujours en grande forme, l'AVS doit rester, pour sa part, d'humeur égale et ne pas se départir de sa bienveillance. L'empathie du professionnel à l'égard de la personne vulnérable participe à la qualité de vie à domicile, et au processus de guérison, ou tout au moins à la stabilisation de son état de santé.
Rémunération (un peu) meilleure dans le public
Les agents sociaux du premier grade sont recrutés sans concours. L'agent social démarre à 1 532,33 euros but par mois. Avec 1 541,70 euros, il commencera tout juste à gagner un peu plus du Smic (qui s’élève à 1 539,42 euros), après trois années d’expérience. Dans le secteur privé, les employés à domicile (l’équivalent du premier grade dans le public) sont encore moins bien lotis. Selon les grilles indiciaires de 2020, un employé à domicile touche à peine plus que le Smic, soit 1544 euros but, après 18 ans dans le métier.
Concours et diplôme pour évoluer
Dans la fonction publique territoriale, le concours est une étape nécessaire pour être recruté directement « agent social principal de 2e classe » et pour monter en grade et donc prétendre à un meilleur salaire. Or ce concours est ouvert aux titulaires d’un diplôme homologué au niveau CAP et BEP.
Depuis 2016, les professionnels de l’aide à domicile disposent d’un diplôme, de niveau CAP, taillé sur mesure baptisé le DEAES, sigle signifiant « diplôme d'Etat d'accompagnant éducatif et social ». Son accès n’exige aucun pré-requis sinon d’avoir 18 ans. Ce diplôme d’Etat se déroule en alternance (504 heures en centre de formation, et 560 heures en stage) sur une période de 9 à 12 mois. Les candidats devront réussir les épreuves d'admission composées d'un questionnaire relatif à l’actualité d'1h30 et d'un entretien de motivation de 30 minutes devant un jury constitué d'un formateur et d'un professionnel. A noter que ce diplôme peut s’obtenir par la validation des acquis d’expérience, à la condition de justifier de 3000 heures d’activité d’aide à domicile sur une période de 3 ans minimum et de 10 ans maximum.
Vers une reconnaissance et revalorisation du métier
Reste que l’insuffisance des salaires, le manque de considération de ces professionnels, les horaires de travail atypiques, la pénibilité psychique et physique pèsent lourdement sur l’attractivité de ce métier. Plus encore dans le privé que dans le public, les employeurs peinent à recruter.
Selon une enquête de la DREES, publiée en février 2020, la spécialité Domicile du DEAES a même vu fondre ses effectifs par 4 en 8 ans. En 2010, les étudiants de cette filière étaient au nombre de 6 000. En 2018, ils n’étaient plus 1 500. C’est pourquoi, dans son plan de « mobilisation nationale en faveur de l'attractivité du grand âge » sorti en octobre 2019, Myriam El Khomri exhorte les décideurs à s’emparer activement de la problématique. D’autant que 93 000 postes supplémentaires d’aides à domicile seront nécessaires d’ici à 2024.
Prime covid de 1000 euros
La période du confinement a également mis en lumière le rôle crucial des aides à domicile dans la société. En dépit des risques, nombre d’entre eux ont continué à se rendre chez les personnes fragilisées, à plus forte raison que ces dernières se retrouvaient littéralement coupées du monde. D’ici la fin de l’année, ces professionnels vont ainsi bénéficier d’une prime, en a décidé l’Etat reconnaissant, par ce geste, un métier souvent relégué au second plan.
Le montant de cette prime s’établit à 1000 euros, pour ceux qui travaillent à temps plein et au prorata du temps de travail effectué pour les autres. Versée pour moitié par l’Etat et pour l’autre par le Département, cette prime concerne les aides à domicile employées par les communes, les centres communaux d’action sociale, les salariés d’associations d’aide à domicile et les acteurs privés agréés par les Départements. N’en bénéficieront pas, à leur grand regret, les aides à domicile qui travaillent directement pour les particuliers employeurs.
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