Le budget 2020 va, comme toujours, contenter les uns, mécontenter les autres. C'est l'Intérieur qui s’en sort le mieux avec 10 000 postes créés sur le quinquennat et une augmentation des salaires des policiers et des gendarmes. Le budget des Armées et de l'Intérieur devrait augmenter de 4% tandis que Bercy devra se serrer la ceinture à nouveau et que l'Ecologie et l'Education nationale perdront des postes.
Le
projet de loi de finances (PLF) pour 2020 va en effet faire la part belle aux Armées et à l’Intérieur, tandis que la Cohésion des territoires (logement) voit son budget réduit et que Bercy, l’Education et la Transition écologique perdent des postes.
Selon
le document sur les rémunérations et effectifs 2019, appelé communément le jaune, pour comparaison avec le PLF 2020, les deux plus fortes baisses (en équivalents temps plein) concerneront le ministère de la Santé et celui de la Transition écologique et solidaire.
Les gagnants : Armée, police, gendarmerie
L’Intérieur voit son budget augmenter de 740 millions d’euros (+4 %), notamment pour financer des hausses de salaires pour la police et la gendarmerie. Sur la durée du quinquennat, 2 milliards d’euros sont prévus pour créer 10.000 emplois. Avec 1.300 postes gagnés en 2020 (+0,4 %), l’Intérieur sera le ministère qui verra la plus forte hausse du nombre de fonctionnaires.
Les Armées vont connaître la plus forte hausse, avec 1,53 milliard d’euros de crédits budgétaires supplémentaires (+4 %). La loi de programmation militaire avait acté l’engagement de l’Etat à augmenter de 1,7 milliard d’euros par an les crédits de la mission "Défense" (nouveaux programmes d’armements, défense spatiale, cybersécurité, chantier engagé sur la nouvelle politique de rémunération des militaires). Les postes supplémentaires seront limités à 300 contre 450 en 2019.
Les perdants : Economie, écologie
Bercy veut supprimer 1.769 postes au ministère de l’Écologie en 2020. Le ministère de l’Economie et des Finances se serre lui aussi la ceinture (-363 postes, soit 2,1 % de postes en moins), malgré un budget en hausse de 300 millions d’euros (+7,2 %).
Le ministère des Comptes publics verra son budget baisser de 120 millions d’euros et perd près de 1.700 postes, soit 1,3 % de son personnel, une diète qui va se poursuivre jusqu’à la fin du quinquennat avec plus de 5.700 postes supprimés jusqu’en 2022.
Les situations (presque) stables
Le ministère de la Justice enregistre des crédits en augmentation de 200 millions d’euros, mais c’est moins que les près de 400 millions d’euros prévus dans la loi de programmation pluriannuelle de la justice. Le nombre de postes augmente de près de 1.200, également en deçà des 1.600 prévus dans la loi de programmation. Le gouvernement justifie cette révision par des retards dans certains chantiers pénitentiaires.
L’Education nationale gagne 1,04 milliard d’euros (+2 %), mais perdra l’an prochain 1.242 postes (0,1 % des effectifs). Ses effectifs devraient ensuite rester stables jusqu’en 2022.
Le ministère des Solidarités et de la santé voit son plafond de dépenses augmenter de 820 millions d’euros (+6,3 %) mais perd près de 400 postes, soit 2,2 % de ses effectifs, avant 600 autres suppressions de postes prévues en 2021 et 2022.
La Transition écologique sera dotée de 640 millions d’euros supplémentaires (+2 %), mais perd plus de 1.750 postes en 2020 (-1,8 %), et près de 5.000 sur trois ans jusqu’en 2022.
Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation conserve exactement le même nombre d’agents (257.785) avec un budget en légère augmentation (+2 %).
L’Agriculture aura un budget inchangé et des effectifs stables.
Les effectifs du ministère du Travail et son budget restent stables.
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