« Nous proposons de scinder la profession d’ambulancier en deux, résume Yannick Janeiro, président de la FNTAU. Nous voudrions un diplôme pour les techniciens ambulanciers urgentistes donc pour ceux qui interviennent pour des soins non programmés, et un autre diplôme pour les ambulanciers assurant les soins programmés. »
Et d’ajouter : « Diviser la profession en deux permettrait de faire évoluer les compétences des ambulanciers dans leurs gestes techniques et de proposer au Samu un service plus efficace en suivant une formation plus longue et plus intensive. » Cette nouvelle organisation participerait également à rendre la profession plus attractive.
« L’ensemble des sociétés de transports sanitaires françaises sont confrontées à un problème de recrutement car la profession n’intéresse plus, regrette Yannick Janeiro. Les jeunes ne veulent pas faire du transport programmé mais de l’urgence. Mettre en place un diplôme spécifique permettrait de les motiver à s’orienter dans cette voie. »
Une réforme en cours
En parallèle de cette volonté exprimée par la FNTAU, la profession travaille plus globalement à une réforme de l’organisation des transports ambulanciers, en lien avec le Plan Ma santé 2022. Réforme qui aurait dû être mise en place au premier semestre 2020 mais qui devrait être reportée à 2021.
« Cette réforme consiste à mettre des ambulanciers à disposition du Samu de jour comme de nuit, dans le cadre de gardes préfectorales », rapporte Yannick Janeiro. Depuis 2003, chaque département est découpé en secteur et au sein de chacun d’eux, les entreprises de transport sanitaire doivent assurer des gardes préfectorales de 20h à 8h et le dimanche en journée, afin de permettre au Samu de disposer d’une ambulance.
Pour assurer cette garde, les sociétés sont rémunérés 346 euros la nuit, en plus de l’intervention en tant que telle. Depuis quelques années, l’activité des services ambulanciers a considérablement augmentée avec le développement de l’hospitalisation à domicile, et des séjours de courte durée à l’hôpital. « Le Samu a donc parfois des difficultés à trouver des ambulances disponibles en journée », précise Yannick Janeiro.
Il a donc demandé au ministère de la Santé de trouver une solution. « La direction générale de la santé et l’Assurance maladie ont alors demandé aux ambulanciers de s’organiser pour assurer des gardes le jour et la nuit, en échange d’une enveloppe globale qui ne suffit pas à couvrir nos frais, poursuit-il. On nous demande de mettre en place davantage d’astreintes mais on nous donne pas plus de moyen financier. » D’où cette volonté de scinder la profession en deux, ce qui permettrait d’avoir le transport sanitaire d’un côté et les ambulanciers urgentistes de l’autre. Une mesure qui aurait pour conséquence d’accroître l’embauche pour ainsi répondre à la demande. « La direction générale de l’offre de soins examine notre demande », conclut Yannick Janeiro.
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