Sans emploi ni diplôme : contactez les services publics de l'emploi !

Séverine Cattiaux • mis à jour le
DOSSIER : La recherche d'emploi dans la fonction publique

Que peut faire un jeune sans qualification pour trouver un job ? Contacter le service public de l'emploi. Les conseils de Frédéric Coste, chargé de mission à la maison de l'emploi de Plaine Commune, en Seine-Saint-Denis (93).

Sans emploi ni diplôme : contactez les services publics de l'emploi !

Depuis notre entretien avec Frédéric Coste, en 2014, la situation des maisons de l'emploi s'est fragilisée, faute de financements publics suffisants. En janvier 2018, le gouvernement a clairement annoncé son refus de soutenir plus longtemps ces structures. Dans sa réponse au sénateur Pascal Allizard (question écrite n°02661), le ministère du Travail indique : "Au vu des missions très variables et territorialisées des maisons de l’emploi, des besoins prioritaires par ailleurs portés par la mission «emploi-travail», le choix a été fait, dans un contexte de contraction des finances publiques, de poursuivre le retrait du financement de ces structures par l’État, dans la continuité des exercices budgétaires précédents."

Il cite par ailleurs plusieurs opérateurs du service public de l’emploi chargés de l’accompagnement des demandeurs d’emploi :

  • Pôle emploi,
  • les Missions locales,
  • Cap emploi
  • et l’Association pour l’emploi des cadres (APEC).

> Consultez l'annuaire du service public de l'emploi 

Entretien avec Frédéric Coste, chargé de mission à la maison de l'emploi du territoire de Plaine Commune (93)

Qu'est-ce qu'une "maison de l'emploi" peut apporter aux jeunes demandeurs d’emploi sans qualification ?

Frédéric Coste,: Notre travail est de permettre aux demandeurs d’emploi, jeunes ou non, diplômés ou non, d'avoir une visibilité sur le tissu économique local.  Nous faisons ce que l’on appelle de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences à l'échelon du territoire (GPEC T). En fait, on dresse une cartographie prospective des emplois : les emplois sont ici aujourd’hui et... seront là demain.

La GPEC territoriale

GPEC T : Le ministère du Travail définit cette gestion prévisionnelle des emplois et des compétences comme une "démarche visant la mise en œuvre d’un plan de développement en faveur de l’emploi et des compétences dans les territoires à partir d’une stratégie partagée et d’anticipation". Il s'agit d'un outil partagé, au service de tout le territoire [qui] s'inscrit dans le cadre des politiques nationales pour l’emploi et la sécurisation des parcours professionnels.
 

 

Vers quelle structure doit se diriger un jeune demandeur d’emploi sans qualification?

Premier conseil : se rendre dans une maison de l’emploi. Il pourra y consulter l’agenda des différents "rendez-vous emplois" organisés dans le bassin de vie où il réside : les journées "métiers porteurs", les salons professionnels de l'emploi, etc.  Il pourra aussi s’inscrire à l'atelier de son choix pour apprendre à rechercher un emploi.

Deuxième conseil : s'il a moins de 26 ans, il peut s'adresser à une mission locale.

Troisièmement, s’il n’y a ni maison d’emploi, ni mission locale près de chez lui, il devrait pouvoir trouver un service "jeunesse" ou "emploi" dans sa commune.

Dans tous les cas, je recommande à un jeune d’identifier un conseiller qui puisse le suivre de manière proactive, qui soit capable de lui signaler les dispositifs qui rendront sa candidature visible auprès des recruteurs, de l’inscrire dans une démarche active: fréquenter les salons de l'emploi, suivre des POE (préparations opérationnelles à l’emploi), s’il a besoin d’une remise à niveau…

Comment les conseillers sont-ils formés ?

Si vous êtes à Toulouse, et que l’aéronautique est porteur d’emplois, le conseiller du service public de l'emploi doit être calé dans les métiers de ce secteur. Si vous êtes sur le bassin d’emploi de la Sarthe, il devra être incollable sur l’industrie du parfum qui tourne bien, par exemple, etc. Les conseillers doivent être au plus près du tissu économique local. Ça paraît évident, mais, en fait, ils n’ont pas assez de temps pour se documenter à fond, sur tout. C’est pourquoi, notre rôle à la maison de l’emploi, est aussi de défricher le terrain pour ces conseillers…

Dix fois par an, nous organisons, des journées "métiers en tension" pour tous les professionnels de l’emploi : conseillers des missions locales, conseillers Pôle emploi et des services jeunesse, conseillers RSA. Nous les emmenons sur les chantiers étudier en direct les métiers de maçon coffreur, maçon finisseur, électricien, menuisier, avec toutes les compétences attendues aujourd'hui des recruteurs. Ils pourront alors redescendre l'information auprès des demandeurs d’emploi qu’ils suivent…

Quels sont les secteurs qui recrutent actuellement, directement, des jeunes sans qualification ?

Les secteurs sécurité, nettoyage, les grands surfaces (hôtesses de caisse), le BTP (manœuvre sur un chantier...). Mais attention, tous ces métiers quels qu’ils soient, requièrent des habilitations. Vous ne pouvez pas utiliser des détergents sans avoir une habilitation. Pour rentrer dans un local électrique d’un "datacenter", même pour un poste de femmes de ménage, il faudra passer une habilitation électrique BOv. Celle-ci sera à la charge de l'entreprise. Après avoir été embauché, le jeune suivra une formation de deux jours pour valider l'habilitation.

Comment parvenez -vous à faire embaucher des jeunes sans qualification?

Lorsque nous rencontrons les entreprises, nous identifions leurs besoins, et si ces besoins n’exigent pas de diplôme, nous leur parlons des préparations opérationnelles à l’emploi (POE). Ces POE sont financées par l’OPCA (organisme paritaire collecteur agréé) dont elles dépendent. Une POE permet à un jeune sans qualification de suivre 400 heures de formation (deux mois et demi de théorie sur le métier, le savoir-être et de suivre un stage pratique de trois semaines). Cela prépare le jeune au futur poste et sécurise l’entreprise… Une fois que ces POE sont au point, nous informons tout notre réseau : des collèges aux universités, les éducateurs de rue, les pôles emplois, les structures associatives (nos quartiers ont du talent… susceptibles de connaître des jeunes intéressés.

Quand on dit "sans qualification", qu’est ce que cela veut dire exactement?

Pour les POE, nous prenons des gens qui sont, parfois,"trois marches en dessous" du marché de l’emploi… Mais il faut quand même parler français et connaître a minima les 4 opérations, addition, multiplication, soustraction, division. Pas de diplôme, mais juste ces deux exigences…

Quid des décrocheurs scolaires ?

Ce sont les missions locales qui s’occupent des jeunes de moins de 26 ans sortis du système scolaire. Les missions locales ont une boîte à outils. On peut essayer de raccrocher les jeunes, au travers de l’Ecole de la deuxième chance, des EPID (établissements publics d'insertion de la Défense). Elles ont les pôles d’orientation professionnels (POP) pour orienter les jeunes, avant de les mettre en emploi. Elles ont les contrats Civis. Le jeune qui signe ce contrat s’engage à suivre les conseils de son conseiller pendant 1 an. Elles ont aussi le dispositif « garantie jeunes », et les « emploi d’avenir » à proposer… A un moment, il faudra bien repasser par la case qualification ! Même si le jeune est sorti du système scolaire, et ne veut plus entendre parler de maths, de français, etc. On ne peut plus frapper à la porte d’une entreprise et dire : j’ai deux mains, deux jambes et je veux travailler… Cela ne fonctionne plus.

Quel serait votre ultime conseil pour aider les jeunes demandeurs d’emploi sans qualification ?

Se créer un réseau… être visible. Même les jeunes sans qualification savent utiliser les réseaux sociaux. En faire un atout. L’un des freins majeurs à l’emploi est le manque de réseau. J’anime un club d’entreprises FACE, qui ouvre les portes de son réseau à des jeunes, diplômés. Il y a 25 millions d’actifs en France. Si, au moins, disons, tous les cadres, pouvaient parrainer un candidat à l’emploi, quel qu’il soit, jeune ou pas… Je pense que ça pourrait être une réponse au chômage.

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