En France, les ingénieurs sont mieux cotés que les doctorants
En France, les titulaires d'un doctorat (bac+5) ont plus de mal à trouver un emploi que leurs homologues étrangers, selon une étude de l'OCDE.

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Le chômage des titulaires d'un doctorat est trois fois supérieur en France que dans les autres pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Deux raisons principales :
- les services de R&D des entreprises françaises sont peu développés ;
- la préférence est souvent donnée aux ingénieurs.
Lexique
- Diplôme délivré par les universités, le doctorat nécessite au moins trois années de formation après un diplôme du supérieur de niveau master (bac+5) et la validation d’une thèse.
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Selon la Charte européenne du chercheur(("La charte européenne du chercheur" date de 2005. Etablie par la Commission européenne, elle pose des principes minimaux entre chercheurs et institutions employant des chercheurs ou les finançant dans l'UE et les Etats qui lui sont associés dans le cadre de programmes de recherche.)), pendant les quatre premières années de leur activité, le docteur est un "chercheur en début de carrière". Autrement dit, le doctorat vaut expérience professionnelle.
Trop de doctorants ? - Ces difficultés d'insertion professionnelle dans le secteur privé ne sont pas dues à une surpopulation des doctorants. Dans les autres pays de l’OCDE, ils sont moins nombreux à pointer au chômage, alors que la croissance du nombre de diplômés est beaucoup plus forte qu'en France. Il n'y a pas eu non plus, récemment, de déferlante de doctorants français sur le marché de l'emploi, qui aurait été difficile à « absorber »... En 2011, 11 500 doctorats ont été délivrés en France, soit 4 % de plus par rapport à 1997. Ce qui est peu.
Le secteur privé préfère les ingénieurs - La croissance des effectifs des chercheurs observée ces dernières années n’a pas bénéficié aux doctorants. A cause d’une «tradition » : sur des postes de recherche, les ingénieurs sont préférés aux doctorants. Les entreprises connaissent mieux les profils d'ingénieurs, parce qu'elles entretiennent des liens étroits avec les grandes écoles... dont sortent souvent leurs dirigeants. Paradoxalement, quand les doctorants sont embauchés dans le privé, une fois sur deux, c’est sur un métier hors recherche. Ce qui prouve, du reste, leur capacité d'adaptation.
Les conventions CIFRE - L’insertion des doctorants dans la vie active, pourrait être facilitée, indique-t-on dans l’étude de l'OCDE, par une plus grande implication du secteur privé dans les établissements universitaires.
Dans le domaine de la formation doctorale, ce sont les conventions CIFRE (conventions industrielles de formation par la recherche) qui représente la forme la plus aboutie d’une coopération public-privé, bénéficiant aux doctorants. Cependant, il semble que le chômage des chercheurs et des doctorants risque de perdurer si la R&D privée en France n’investit pas plus. La R&D privée française est l’une de celles qui investit le moins.
Les Etats-Unis, eldorado des chercheurs ? - Si l'on compare toutefois la nature des emplois occupés par les doctorants français en France, avec les doctorants ailleurs en Europe, on note que la proportion de CDD est moins importante en France que dans certains pays de l’OCDE. Le nombre de doctorants en CDD est aussi très nombreux aux Etats-Unis, en raison de l'essor du financement de la recherche sur projet. Or, cette situation n’a pas cependant pas entamé l’attractivité de ce pays pour les doctorants français et étrangers.
Hit-parade des disciplines les plus prisées - Les docteurs ne sont pas égaux devant le risque de chômage. Ces dernières années, les doctorants en « mathématiques et physique », et ceux des "lettres et sciences humaines" s’en sortent mieux que les doctorants en "chimie » et "science de la vie et de la terre", davantage frappés par le chômage que la moyenne...
Bien choisir son projet professionnel
Dans le privé, un doctorant peut s'orienter vers le consulting, la propriété industrielle..., mais comme le montre l'étude de l'OCDE, il est encore peu reconnu dans le monde de l'entreprise. Il peut faire valoir à l'appui de sa candidature, le crédit impôt recherche (CIR) dont bénéficierait l'employeur privé. Car sont éligibles au CIR les dépenses de personnel concernant les chercheurs et techniciens de recherche (le salaire des jeunes docteurs est pris en compte pour le double de son montant pendant 2 ans après leur embauche en CDI).
Dans le secteur public, plusieurs voies s'offrent à lui :
- devenir chercheur dans un organisme public de recherche.
- ou enseignant-chercheur : maître de conférences et professeur
- ou ingénieur de recherche
- ou attaché temporaire d'enseignement et de recherche (ATER)
>> Pour en savoir plus, consultez notre dossier sur les métiers de la recherche
- Référence
- > Les difficultés d'insertion professionnelle des docteurs - les raisons d'une exception française, document de travail, Mohamed Harfi, OCDE 2013
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