A 36 ans, Rachida est agente administrative principale de catégorie C. Elle travaille depuis 2011 à la direction générale des finances publiques « C’est une chance de travailler pour une administration comme celle-ci où l’on apprend tous les jours, déclare enchantée Rachida. Il faut bien sûr aimer les chiffres, être pointilleux et respecter le code juridique et fiscal» prévient la jeune femme.
C'est une remise en question de sa situation professionnelle qui la pousse à s'orienter dans la fonction publique. En outre, ayant pour tout bagage un CAP de coiffure et un autre de prêt-à-porter, la jeune femme enchaîne durant sept ans les petits boulots sans décrocher de CDI. De fil en aiguille, elle en vient à porter son dévolu sur les finances publiques. « Ce qui est intéressant, ce sont les possibilités d’évoluer et de découvrir d’autres métiers aux finances publiques» souligne Rachida. Qui a déjà exercé trois métiers différents dans cette grande maison. Et c’est loin d’être fini.
Une école pour se former
A la faveur d’un recrutement de travailleurs en situation de handicap, la jeune femme dépose sa candidature auprès de la direction générale des finances publiques. Son dossier et sa motivation lors de l’oral convainquent le jury. Comme tout fonctionnaire fraîchement nommé à la direction des finances publiques, Rachida passe d’abord par l’école nationale propre à cette administration, où elle bénéficie d’une formation théorique d’un mois. « Moi qui étais sortie du système scolaire depuis des années, j’ai apprécié cette formation où l’on aborde le fonctionnement du trésor public, des finances publics, des ressources de l’Etat» commente-t-elle. S’ensuit une autre formation opérationnelle, d’un mois celle-ci, en lien avec sa première affectation au centre des impôts fonciers de Bobigny, dans le département de la Seine-Saint-Denis.
Agente d’accueil, puis dans les bureaux à Bobigny
Au centre d’impôts fonciers à Bobigny, la jeune femme commence comme agente d’accueil. Elle répond alors en direct à toutes les questions des propriétaires de maisons, d’appartements, de locaux commerciaux qui pousse la porte du service. Cette étape très formatrice, reconnaît elle, lui permet de s’atteler ensuite à un travail plus administratif. Sa tâche consiste alors à suivre le bon versement de l’ensemble des taxes foncières relatives à différentes communes. Une mission rigoureuse où il faut vérifier, analyser et saisir les déclarations des propriétaires de biens. Après cinq ans dans cette structure, estimant en avoir fait le tour, Rachida demande sa mutation.
Lutte contre la fraude à la TVA à Pantin
En 2016, l’agente arrive à Pantin dans l’une des six divisions de la direction nationale des enquêtes fiscales. « J’ai été très bien accueillie, j’ai eu un tuteur et bénéficié de formations en interne pour découvrir le contrôle fiscal» explique-t-elle. « Ce champ fiscal est très encadré au niveau juridique, législatif, il faut se rapporter aux circulaires, aux notes de services » indique Rachida. Au sein de la division de Pantin comptant une douzaine de personnes, l’agente a pour mission de débusquer les fraudes des entreprises à la TVA. Un véritable travail de fourmi car elle doit effectuer des investigations à partir de fichiers transmis par un service informatique, « et ce avec l’accord de la hiérarchie » note-t-elle. S’il s’avère que la société ne remplit pas ses obligations fiscales, son numéro de TVA est suspendu.
Travail d’équipe
Quoique requérant beaucoup de concentration, l’activité de Rachida est loin d’être solitaire. « Je collabore avec les brigades qui peuvent également proposer de suspendre le numéro de TVA des sociétés qui font l'objet d'un contrôle fiscal » cite-t-elle en exemple. Son travail est ensuite complété par d’autres services qui examinent, pour leur part, les aspects fiscaux et juridiques de la situation.
Vers le grade de contrôleur
« Ma mission nécessite de l’analyse, de la saisie et un suivi des dossiers. C'est un poste normalement occupé par un contrôleur » constate Rachida plutôt fière de son parcours. De fait, forte de son expérience, et appréciée pour la qualité de son travail, Rachida vise désormais l’échelon supérieur de contrôleur. Le concours une fois en poche, elle se voit bien « superviser un secteur ».