Reconversion dans la police nationale : devenir commissaire
Après avoir travaillé quelques années dans le secteur bancaire, Fiona Manenc a ressenti une irrépressible envie de changer d’univers pour se « sentir vraiment utile » dit-elle. Elle s'est reconvertie dans la police nationale et est devenue commissaire de police.
En juillet 2019, elle a pris ses nouvelles fonctions, en tant que commissaire adjointe de police en sécurité publique à Annecy (Haute-Savoie).
« C’est un métier où je trouve du sens. Je sais à quoi je sers : à arrêter des délinquants et sécuriser les gens et la ville », déclare la jeune commissaire, avec conviction.
Depuis avril 2022, elle est la nouvelle commissaire du commissariat d'Annemasse (Haute-Savoie).
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De cadre dans une banque à commissaire de police
Bien décidée à changer de métier, la jeune femme n’a pas traîné pour se reconvertir dans la police nationale et s’en est donné les moyens.
En trois ans, elle passe d’un emploi de cadre dans une banque à celui de commissaire de police.
Un congé sabbatique d’une année lui permet de préparer le concours externe au sein d’une prépa spécialisée.
A savoir, il existe aussi une classe de préparation au concours intégrée dans l’école nationale de police, ouverte à seulement 15 à 20 personnes externes chaque année.
« L’avantage de ce type de prépa est de côtoyer des professionnels », souligne Fiona Manenc.
L’avantage de ce type de prépa est de côtoyer des professionnels
Comment vérifier qu’on a bien des atomes crochus avec le métier de commissaire, quand on vient d’un univers tout autre que celui de la police ?
Demeure la possibilité de faire la demande d’un stage de découverte dans un commissariat, en justifiant sa préparation au concours.
L’option qu’a choisie par Fiona Manenc.
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Trois ans minimum pour se reconvertir en commissaire
Cinq épreuves écrites et des épreuves orales dont une mise en situation attendent les candidats au concours de commissaire de police.
Quant aux épreuves sportives, elles sont éliminatoires. Il faut ainsi être en très bonne condition physique pour réussir au mieux la course d’obstacles, le parcours chronométré, etc.
« Il n’y a pas beaucoup de places de commissaire (entre 25 et 35 par an), il faut beaucoup travailler pour réussir le concours", conseille Fiona Manenc.
"Mais c’est faisable. Personnellement, je n’avais jamais fait de droit et cela n’a pas été un obstacle ».
Une fois reçus au concours, les élèves commissaires se forment ensuite pendant 22 mois à leur futur métier.
Commissaire, un métier très humain
Les qualités pour devenir commissaire ?
« Il faut aimer les responsabilités, manager une équipe et être très débrouillard », répond la jeune commissaire qui dirige aujourd’hui une équipe de 145 personnes.
Il faut aimer les responsabilités, manager une équipe et être très débrouillard
Au quotidien, elle doit en effet se frotter à bon nombre de questions ayant trait à la gestion des ressources humaines.
Affecter les agents dans les services, veiller à la dynamique de groupe, à l’évolution des carrières et régler les problématiques périphériques au travail font partie de ses missions.
« Un agent qui ne sera pas bien dans sa vie privée, ne l’est pas non plus au travail », explique-t-elle.
Le fait d’être une femme ne lui semble ni être un avantage, ni un inconvénient.
« Il y a autant de commissaires que de personnalités. C’est la compétence qui prévaut avant tout », considère-t-elle.
En outre, le métier tend à se féminiser. Dans la promotion des lauréats du concours externe, la moitié des recrues étaient des femmes.
Il y a autant de commissaires que de personnalités. C’est la compétence qui prévaut avant tout
Une journée dans la peau d'une commissaire
Les journées de travail d’une commissaire ne se ressemblent pas, ce qui n’exclut pas un certain rituel.
Quand elle arrive à l’hôtel de police, la commissaire fait le point avec le chef de poste pour s’enquérir des gardes à vue.
Elle fait le tour des bureaux pour saluer les agents et faire le point sur les différentes affaires.
Elle consulte ensuite ses mails, prend connaissance des faits marquants survenus la nuit : interpellations, opérations de contrôle, remontées d’information de toute nature…
Puis, elle extrait les données de « la main courante », soit l’ensemble des faits rapportés par des personnes venues au commissariat.
Même s'ils revêtent parfois une certaine gravité, ces faits ne peuvent pas en l’état donner lieu à une plainte, mais offrent un état des lieux de la situation.
Matin et soir, l’équipe de direction se rassemble pour caler le planning de la semaine, établir les priorités, etc.
Cette équipe rassemble le commissaire divisionnaire, la commissaire, ses deux commandants (l’un attaché au service de la voie publique, l’autre à la partie judiciaire) et la chef de l’Etat major qui chapeaute la communication.
On est responsable de la coordination et de l'emploi des forces, qui sont sous nos ordres
Superviser et participer aux opérations de terrain
Parmi ses missions, la commissaire doit s’arranger pour constituer les équipes d’interventions sur le terrain, et donc anticiper le déploiement des agents qui devront intervenir le jour J, en fonction des plannings, des absences, du concours de la police municipale, ou pas.
Lors des grosses opérations en particulier de maintien de l'ordre, et d’une manière générale, cette cadre de la Police se tient en première ligne :
« On est responsable de la coordination et de l'emploi des forces, qui sont sous nos ordres ».
Lors des événements graves, incendies, accidents, ou de rassemblement de foule, elle se trouve souvent sur place.
Il lui arrive également de participer aux patrouilles et opérations de contrôles plus classiques.
« Cela permet par la même occasion de montrer qu’une action est importante et de mieux connaître les gens avec qui on travaille », commente-t-elle.
La commissaire est également tenue de s’assurer de l’évolution des enquêtes de police (démantèlement de trafic de drogue, et de réseau de prostitution, etc.) et d’octroyer des moyens humains et matériels en fonction des besoins.
Une commissaire doit savoir être disponible
C’est un métier où la réactivité est de rigueur. La commissaire est joignable jour et nuit.
La commissaire est joignable jour et nuit
A cela s’ajoutent des week-ends de permanence où elle peut intervenir sur tout le département.
« On doit être disponible, car lorsqu’il faut prendre une décision, c’est vers nous que l’on se tourne. On doit savoir trancher ».
Les collectivités, la Justice, la Préfecture, les transports publics, la police municipale, sont autant de partenaires avec lesquelles elle va régulièrement échanger.
Commissaire : quelle évolution de carrière ?
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